mercredi 24 juin 2020

Le message du Père François

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (10, 37 42)

« En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi; celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la trouvera. Qui vous accueille m’accueille; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé. Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ; qui accueille un homme juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste. Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »

Les trois lectures que nous venons d’entendre, nous adressent des paroles fortes sur l’accueil et sur les bienfaits qui en découlent. Tout au long de cette période d’été, nous aurons l’occasion d’accueillir ou d’être accueillis en famille, par des amis. Avec la fin du confinement et la venue de l‘été, temps des vacances, la vie sociale reprend une dimension nouvelle. On peut aller à nouveau au cinéma, au théâtre, assister à un concert. Il en va de même dans les quartiers où sont organisées des retrouvailles autour d’une grillade. Temps propice de retrouver à nouveau le chemin de la communauté chrétienne qui se retrouve chaque dimanche pour célébrer Jésus-Christ et la vie des hommes de ce temps.

Accueillir : ce mot évoque une porte qui s’ouvre, une main qui se tend, un sourire de bienvenue, une amitié qui s’offre, la joie des retrouvailles, un pardon donné…
Tout au long de sa vie, Jésus accueillait les malades pour les guérir ; les lépreux pour les purifier et leur rendre toute leur dignité d’hommes ; les pécheurs pour leur révéler l’amour miséricordieux de Dieu. Il accueillait les plus pauvres, les plus malheureux pour leur permettre de chercher et de trouver espérance. Il bénissait et embrassait les petits enfants, ceux qui sont les plus fragiles et les plus dépendants. Il leur disait : que le royaume de Dieu est à eux et à ceux qui leur ressemblent


Pèlerinage de Mosellans à Brie en Charente où  les familles ont été accueillies en 1939
Par l’accueil, l’amitié offerte à tous, Jésus n’a qu’un souci, révéler l’amour et la tendresse de Dieu, qui s’offrent à tous les hommes, aux pécheurs, aux plus petits comme aux plus démunis. Oui, notre Dieu révélé par Jésus est bien le Père de tous les humains, des juifs comme des musulmans, des incroyants comme des croyants. Sa paternité et sa tendresse s’adressent à tous les hommes. Dieu ne nous appartient pas, il n’appartient à personne. C’est le Dieu de la proposition qui s’offre à tout homme qui le cherche, à tout homme qui doute et qui aspire à la lumière. Pour que les hommes puissent mieux le chercher et le connaître, Dieu a besoin de nous et du témoignage de chacun, en vérité. Il est très important que tous ceux qui côtoient des chrétiens puissent dire : ce qu’ils enseignent, ils le mettent en pratique.
Dans l’évangile, quand Jésus dit : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi, n’est pas digne de moi », il ne demande pas d’abandonner son père ou sa mère, mais il exige de ne pas s’enfermer dans un amour exclusif. Il continue en disant : « Celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, il ne perdra pas sa récompense. » Jésus insiste sur l’accueil à tous ceux qui nous font signe.
Nous avons certainement à convertir notre mentalité et nos habitudes dans le sens d’une ouverture toujours plus grande à nos frères humains, quels qu’ils soient, à l’image du Christ. Et cela doit se traduire à travers nos attitudes quotidiennes les plus spontanées. Accueillir, c’est s’ouvrir à l’autre, être attentif à l’autre, l’écouter avec un visage bienveillant et ne pas rester replier sur soi-même ! Le chemin que nous ouvre l’Evangile n’est pas seulement celui qui nous conduit vers nos proches mais vers tous ceux que la société met à l’écart. Que notre cœur s’ouvre à tous ceux qui attendent d’être accueillis. C’est là, tout à la fois, un moyen de s’enrichir soi-même, et de témoigner du Seigneur Jésus, qui est toujours prêt à accueillir ceux qui le cherchent.
François, Prêtre retraité