jeudi 11 juillet 2019

Le message du Père François


Évangile de Jésus-Christ selon St Luc 10 25–37
« En ce temps-là, voici qu’un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant : « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Jésus lui demanda : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ? » L’autre répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. » Jésus lui dit : « Tu as répondu correctement. Fais ainsi et tu vivras. » Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : « Et qui est mon prochain ? » Jésus reprit la parole : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort. Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté. De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté. Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de compassion. Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui. Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : “Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.” Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? » Le docteur de la Loi répondit : « Celui qui a fait preuve de pitié envers lui. » Jésus lui dit : « Va, et toi aussi, fais de même. »

Photo J.A.S.
Venir en aide aux malades

Régulièrement, les médias nous rapportent des faits divers qui sont proches de la parabole du bon Samaritain. Aujourd’hui, des personnes sont victimes de voyous : dans le train, le métro, dans la rue, sur les trottoirs ou chez eux. Et en plus, toutes les victimes de la circulation sont souvent livrées à elles-mêmes. Heureusement, il y a aussi, de temps en temps, des témoins courageux qui prennent des risques pour leur porter secours.
Ce dimanche, un docteur de la loi vient tendre un piège à Jésus, certainement pour le « coincer » et le faire taire. Mais Jésus lui répond par une autre question : que lis-tu dans l’Ecriture ? « Aimer Dieu et son prochain. » Et Jésus lui dit : « Tu as bien répondu, tu as bien compris l’enjeu, tu es intelligent – « Va, et toi aussi, fais de même ». Autrement dit, nous sommes invités, dans nos relations avec les autres et avec la société, à ne pas nous contenter de paroles, mais à prendre les initiatives nécessaires à la mise en œuvre.
La parabole nous montre un homme tombé dans une embuscade. Il est attaqué, détroussé et laissé mourant sur place. Un prêtre et un lévite passent, et n’ont pas un beau rôle. Ils sont coupables de non-assistance à personne en danger. Et pourtant, ils connaissent bien ce commandement : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même »
Ces deux religieux montent à Jérusalem pour la célébration au Temple, et ils ne veulent pas devenir impurs en touchant un blessé. Mais en restant fidèle à la loi, ils oublient le vrai commandement de Dieu. Mais Jésus provoque la réflexion en faisant passer au même endroit un Samaritain, ennemi des juifs. Lui, prend le temps de s'arrêter, de soigner et de transporter le blessé à l’hôtellerie. Il va même jusqu'à donner de l'argent pour qu'il soit soigné correctement. Jésus le donne comme exemple à suivre, comme chemin vers la vie éternelle.
Nous aussi, nous pouvons être de ceux qui passent leur chemin pour nous dispenser de la charité. Combien de détours faisons-nous pour éviter celui qui vient nous demander un secours. Pensons aussi à tous ceux qui sont accablés par la tristesse et les épreuves de la vie et qui ne trouvent personne qui les écoute et les respecte. En fuyant les gens dans l’épreuve, c'est aussi le Christ que nous rejetons. Pourtant, lui-même se met toujours du côté des exclus et des blessés de la vie. Bien plus, il se reconnaît en chacun d'eux. « Vivre le dos tourné à un frère qui souffre, c'est vivre le dos tourné à Dieu lui-même. » Ainsi, Jésus invite à renverser le regard que nous portons sur autrui. Le prochain ce n’est pas l’Autre, c’est moi qui me rapproche de ceux avec qui je vis, je travaille, de ceux qui sont malades, fragiles, déprimés…
Cette parabole nous parle aussi de Jésus. Il est cet homme tombé aux mains des bandits. Au cours de sa Passion, il est condamné, roué de coups et mis à mort. Il est même abandonné par ses amis. En mourant ainsi, il est proche et solidaire de tous les exclus du monde entier. Cette miséricorde du bon samaritain, devient l'image de Jésus se penchant sur l'humanité blessée. Tout l'évangile nous le montre parcourant les routes à la rencontre des malades et de tous ceux et celles qui sont brisés par les épreuves de la vie. Il a pris sur lui, les souffrances et le péché du monde. Il a payé le prix fort pour nous donner la vie éternelle. C'est en nous aimant à l'extrême, qu'il s'est fait notre prochain. Et aujourd'hui, il nous adresse son commandement :
"Va et toi aussi, fais de même !"
La vie de Dieu est accrochée à l’amour vécu dans les gestes les plus simples de notre l’existence.

François, prêtre retraité