Photo J.A.S.
Bruno Marion explique que le couvent des Augustins servait de magasins à grains.
Bruno Marion de la section du Pays de Bitche de la Société d'Histoire et d' Architecture de Lorraine a animé à Epping une conférence sur « Les grains et le pain » au 18ème et 19 ème siècle à Bitche d’après les archives municipales.
Des fours
Dès le début du 18 ème siècle, on installe deux fours de 350 à 400 rations chacun. Une ration pèse en moyenne 750 g et on en rajoute suivant le besoin. Il y a des fours à 650 rations, à 500 ou à 250 rations.
En 1740, pour une garnison de 900 hommes, soit 17 compagnies, il faut cuire 1410 rations par jour. La Place de Bitche doit non seulement nourrir sa garnison, mais également être capable de fournir des vivres à des régiments de passage ou même en temps de guerre, à une troupe conséquente.
Et des moulins
Pour fabriquer tout ce pain, il est nécessaire de disposer de farine (2/3 de froment et 1/3 de seigle) et d’avoir des moulins sur place. Un moulin à cheval est capable de moudre dix sacs de grains par jour qui fournira à la consommation de 1350 rations. On utilisait également des moulins à bras, actionnés par deux hommes, capables de moudre un sac à grain par jour. Ces moulins sont placés dans un souterrain pour être à « l’abri de la bombe » En temps de paix, on utilisait les moulins à eau de Ramstein, Ochsenmuhle, Schwingmuhle et deux moulins à Reyersviller.
Stockage des grains
Pour stocker le grain, il y avait les magasins dans les casernes, au Château, à l’hôtel de ville, chez les Augustins et chez des particuliers, soit 20100 sacs de grains. En 1820, l’ancien bâtiment de la Ferme générale de Lorraine pouvait contenir 7500 quintaux de grains. Il faut souligner que les seules réserves du Fort permettaient à une garnison de 1 000 hommes de soutenir un siège de huit mois et demi.
Selon l’étude de Bruno Marion, l’approvisionnement en pain de la forteresse de Biche était toujours assuré. C’est pourquoi, pendant le siège du 8 août1870 au 26 mars 1971, la garnison de 2 800 n’a pas été vaincue par la famine. Le lieutenant-colonel Teyssier et ses hommes ont résisté durant 7 mois sans capituler
Joseph Antoine Sprunck