jeudi 15 novembre 2018

Le message du père François

Évangile de Jésus Christ selon St Marc 13 24–32
« En ce temps-là, Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « En ces jours-là, après une grande détresse, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ; les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissance et avec gloire. Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, depuis l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel. « Laissez-vous instruire par la comparaison du figuier : dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l’été est proche. De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte. Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive. Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. Quant à ce jour et à cette heure-là, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père. »
Nous arrivons la fin de l'année liturgique. Les textes bibliques de ce dimanche attirent notre attention sur l’issue de notre vie. Pour attirer notre attention, ces textes utilisent un langage spécial : qu'on appelle « apocalypse ». Aujourd’hui, quand nous entendons ce mot, nous pensons "catastrophe". Un tremblement de terre ou un tsunami fait penser à « l’apocalypse ». Eh bien non, l'apocalypse n'est pas un livre de catastrophe, mais un livre écrit pour faire face aux catastrophes. Marc écrit son évangile, en l'an 70. Les légions romaines encerclent Jérusalem. Le temple va être détruit. A Rome, l'empereur Néron organise des jeux en sacrifiant des chrétiens. Pierre, Paul et beaucoup d’autres vont subir le martyre. Les communautés chrétiennes sont découragées. Tous se demandent si Dieu ne les a pas abandonnés.
Aujourd'hui, ce texte est un message d'espérance qui veut nous apporter du courage et du réconfort dans l'épreuve. Non, Dieu n'abandonne pas son peuple et il ne le fera jamais. Le Christ est ressuscité et les forces du mal n'ont aucun pouvoir sur lui. Ce qui est le plus important, c’est de rester sur nos gardes, bien en éveil. Ainsi quand le Seigneur vient, nous ne sommes pas désemparés et pris au dépourvu. Marc nous invite à suivre Jésus qui est venu nous révéler son Père. Il est la source de la vie et Dieu fait sans cesse rejaillir la vie. Cette nouvelle création, ce monde nouveau, ce sera celui que Dieu nous prépare depuis toute éternité. C’est la grande réconciliation de tous les Hommes, réalisée dans la mort et la résurrection du Christ.
Ce texte de l'apocalypse nous rejoint aujourd'hui, dans la situation qui est la nôtre. Presque chaque jour, nous voyons des gens désemparés devant les difficultés qui les accablent.
Les lectures de ce jour veulent nous préparer non à la fin du monde, mais à la fin des "petits mondes" dans lesquels nous nous sommes installés et enfermés. Nous vivons dans l'illusion du définitif alors que nous évoluons dans le provisoire. Il faut si peu de choses pour que tout bascule dans notre histoire humaine: la mort d'un être cher, la perte d'un emploi, un accident, une maladie grave, un échec. Nous ne sommes sûrs de rien. Aussi, Jésus appelle à la vigilance, ceux qui l’écoutent.
Mais être vigilant ne veut pas dire sombrer dans le pessimisme et se résigner. Au contraire, l'évangile nous invite à une attente pleine d’espérance. Quand Jésus s’adresse à ses disciples, il annonce les signes de résurrection pour lui et pour le monde. « Dès que les branches du figuier deviennent tendres, et que sortent les feuilles, vous savez que l'été est proche. De même, vous aussi lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l’Homme est proche, à votre porte. »
Dieu nous a fait vivre dans ce monde, c'est pour préparer avec lui le monde nouveau. Monde d'amour, Monde de justice, Monde de paix, où tous les hommes auront entre eux des relations vraiment fraternelles, dans la tolérance et la compréhension.
Dieu ne nous a pas créés pour un néant éternel. En effet je fais confiance à Jésus qui dit : "Je suis la Résurrection et la vie." Quand il nous parle de résurrection et de vie, ce n’est pas pour après la mort, c’est aujourd’hui que chacun est appelé à une vie renouvelée. C’est là aussi tout le sens de la journée du Secours Catholique : Construire un monde plus solidaire et plus fraternel dans lequel chacun aura vraiment sa place.
Alors oui, restons éveillés ! Le message de l'évangile ne cesse de bourgeonner même si cela ne fait pas la une des médias. "Un arbre qui tombe fait plus de bruit que toute la forêt qui pousse." Dès maintenant, préparons de tout notre cœur, ce Royaume d'amour, de justice et de paix, car Dieu veut rassembler tous les hommes dans une réconciliation universelle en Jésus Christ. Il ne s’agit pas d’une utopie, mais de notre foi : « Ta foi t’a sauvé ! »


François, prêtre retraité