Comprendre ce qu’il est advenu de ceux qui ont résisté, c’est comprendre pourquoi les autres ont subi en silence ». L’Association des orphelins de pères Malgré-Nous d’Alsace- Moselle insiste sur le mal. « L’Allemagne a volé la vie de 40 000 enfants de 16 à 18 ans d’Alsace-Moselle. 75 ans après, il serait temps de leur rendre leur honneur ». Les témoignages des survivants de la classe 1926 où 6 000 à 8 000 jeunes furent jetés dans les rangs des Waffen SS, sous la contrainte inhumaine de la déportation des familles, ont été recueillis.

Réclamer justice

« Nous demandons justice pour le mal qui a été fait à nos familles », exige l’association, soutenue en cela par un message du député allemand Grégor Gysi, président du groupe de la gauche européenne au conseil de l’Europe. Il stipule « ce que 130 000 hommes incorporés de force et leurs familles ont souffert en Alsace-Moselle est impardonnable ».

Défendre les droits

Le Bundestag a voté le 15 mai 1997 une loi qui annule toutes les condamnations et les jugements du tribunal nazi qui n’avait pas la légitimité de légiférer, ni juger, ni condamner et d’appliquer les peines de mort durant la dernière guerre. Entre-temps, cette loi allemande a été complétée par une autre du 17 mai 2002 qui annule tous les jugements et condamnations du tribunal militaire nazi. L’association a mandaté un avocat allemand spécialisé pour réclamer le bénéfice de cette loi auprès du tribunal de Ludwigsburg. « Les personnes assassinées ont droit à une compensation ou une indemnisation. Nous voulons défendre les droits de nos pères et nos descendants ». Une action en justice a aussi été lancée contre Mickaël Prazan, auteur du film sur la division Das Reich.
Malgré-Nous, défendre les droits de nos pères.

Article paru dans le Républicain Lorrain