dimanche 6 mai 2018

Soeur Marie-Claire Schwartz s'occupe des migrants



Soeur-Marie-Claire Schwartz, ancienne enseignante à Volmunster, en mission durant une vingtaine d’années au Mali, passe une retraite active  dans sa communauté de religieuses de Limay (Yvelines) où elle aide ses deux consoeurs: Sr Hortense et Sr Patricia.  Elles interviennent auprès de demandeurs d'asile qui effectuent leurs toutes premières démarches administratives dans une plate-forme d’accueil, le  foyer Coallia. 


Interview
- En quoi consiste votre mission?
  • Chaque lundi matin, nous servons le petit déjeuner aux migrants qui attendent l’ouverture du bureau pour déposer leur papier en vue d’un rendez vous à la Préfecture. Ces jeunes sont de plus en plus nombreux venant d’Afghanistan, de Syrie, d’Afrique, d’Arménie, de Thaïlande, du Tibet… 
      Chaque lundi matin nous servons le café aux migrants
Le petit café ou thé chaud,  accompagné d’une petite brioche et de notre sourire  sont un réconfortant pour patienter dans la file d’attente. Quelle joie de partager quelques mots en bambara avec des jeunes Maliens! C’est grâce à la Croix Rouge, à la générosité des gens, aux bénévoles que ce petit déjeuner peut être servi tous les matins. 
  • Avez-vous d’autres fonctions? 
  • Le passage au Centre d’Accueil des demandeurs

d’Asile (CADA)  requiert une présence, une écoute, des démarches administratives et des cours de français. Et déjà, 



me voilà engagée pour des cours de français avec Matata Touré une Ivoirienne. Aïcha, marocaine, me rejoint en communauté pour son cours de français. Elle se fait un grand plaisir de nous faire goûter des spécialités de son pays…c’est délicieux. Nous nous occupons également de l’accueil des familles à la prison des mineurs où les parents viennent rendre visite à leurs enfants. Ils sont contents de faire une pose café, trouver une oreille d’écoute avant de disparaître derrière la lourde porte du Centre pénitencier.
  • Les migrants vous rendent-ils visite?
  • Le passage en communauté d’un Pakistanais de Assnatou, une Malienne de San du nord du Mali, pleine  de vie, de courage qui se rend tous les matins à son travail en auto stop.  Avant de quitter la maison, je demande à Dieu de rencontrer des personnes généreuses ...et ça marche !!!  
  • N’est-ce pas difficile pour vous d’être au milieu  de ces migrants?
  • Au début ce fut très dur, car je suis réellement dépaysée. je le suis par le nombre de nationalités qui se côtoient, qui se parlent et parfois s’entraident autour de nous. Toutefois je suis impressionnée par l’engagement des  couples qui se démènent pour des familles, ayant fui la guerre, afin que leur vie soit vivable. Que de temps consacré aux démarches administratives ! Il en faut de la patience.
Propos recueillis par Joseph Antoine Sprunck