mardi 16 janvier 2018

L’entretien des rivières abandonné par les propriétaires


Photos Joseph Antoine Sprunck

Depuis le remplacement des attelages de chevaux par des tracteurs, les fonds de vallée sont livrés à l’abandon à partir des années 1960. Les prés du lit supérieur sont envahis par la pétasite, la verge d’or, la balsamine de l’Himalaya et les haies de saule marsault. De nombreux embâcles freinent le courant dans lits inférieurs. 



Conséquences du manque d’entretien

 Le lit supérieur n’étant plus entretenu, il ne permet plus l’écoulement correct de l’eau. De plus les arbres de la ripisylve (saules, aulnes et peupliers) ne sont plus élagués. Les branches tombées dans le lit inférieur des rivières forment des embâcles  et provoquent les inondations lors des   pluies fortes et persistantes.


 Le lit supérieur,  envahi par la végétation, ne permet plus l’écoulement correct de l’eau lors des crues et cause des inondations. Quand le 15 octobre 1981, 87 mm d’eau sont tombés, de nombreux villages du Bitcherland ont été inondés. A l’initiative du SIVOM de Volmunster, avec le soutien de la Chambre d’agriculture et du Parc naturel région des Vosges du Nord, les différentes vallées ont été traitées et le Parc a proposé pour entretenir le lit supérieur des ruisseaux de mettre à disposition des Highland Cattle.





Qui doit entretenir les rivières?

Le code de l’environnement prévoit que les berges et le lit mineur des cours d’eau non domaniaux appartiennent aux propriétaires riverains. «  L’entretien du lit et de la végétation des berges est de la responsabilité des propriétaires riverains, selon des modalités précisées dans le code de l’environnement. Ils  définissent les objectifs d’un entretien régulier d’un point de vue environnemental. Nous le ferons grâce à un marché d’entretien, »  nous explique Francis Vogt, président de la communauté des communes du Pays de Bitche. 

Qui finance les travaux?

« Comme la plupart des propriétaires, ne font rien, grâce à notre compétence GEMAPI (GEstion des Milieux Aquatiques et la Prévention des Inondations), nous allons établir un programme de travaux. » poursuit-il. La compétence GEMAPI  est issue de la loi de Modernisation de l'Action Publique Territoriale et d'Affirmation des Métropoles (MAPTAM). Cette   loi GEMAPI, instaure une taxe prélevée par les intercommunalités, pour lutter contre les inondations. « Grâce à cette taxe, tous ces travaux pourront être financés. » ajoute-il. « On peut aussi toucher des subventions de l’Agence pour l’eau. Nous en avons touchés pour la Zinzel à Baerenthal. » précise-t-il. La mise en place de la taxe GEMAPI est facultative. Elle devra être votée chaque année avant le 1er octobre, l'année en cours constituant une exception à la règle. Instituée et perçue par la communauté, son produit ne doit pas excéder 40€ par habitant. Elle doit être exclusivement affectée aux dépenses.
Joseph Antoine Sprunck