jeudi 11 mai 2017

Le message de François

Évangile  de Jésus-Christ selon St Jean 14 1–12

« En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Que votre cœur ne soit pas bouleversé : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je dit : “Je pars vous préparer une place” ? Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. Pour aller où je vais, vous savez le chemin. » Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? » Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. »
Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. » Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ? Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi fait ses propres œuvres. Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne me croyez pas, croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes. Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père. »



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 « Que votre cœur ne soit pas bouleversé ! ». Cette première phrase de l’évangile de ce  jour est pleine d’actualité. Par les élections  présidentielles, le peuple français, à l’image de bien d’autres pays, a vécu une période d’incertitudes, de peurs, d’hésitations et de fragilités.  Or, tous les citoyens  ont été  bousculés par les résultats des primaires et de tout ce qui s’est passé jusqu’aux deux tours des élections.  Ce qui est inquiétant : c’est le quart des électeurs absents aux urnes.  A  plusieurs reprises, les évêques de France ont rappelé : « La démocratie est une chance offerte dont nul ne doit être exclu…... Au nom de la foi et de la conception de l’homme qui nous animent, chacun doit demeurer particulièrement vigilant à ce qui touche la dignité de la personne humaine…  une réflexion sur le rôle et le fonctionnement du politique s’impose. ….. Dans la période qui s’ouvre, nous devrons tous faire appel à l’intelligence plutôt qu’à l’instinct, au discernement plutôt qu’à la seule spontanéité, à la sérénité plutôt qu’à la peur. »
Notre époque nous pousse à l’individualisme et à l’oubli. De plus en plus on perd le sens du passé. L’histoire devrait nous rendre plus sage, plus éveillé pour qu’on ne tombe plus dans les mêmes travers. Nous n’avons pas le droit de jouer avec le sérieux de la vie. Les fêtes du 1er et du 8 Mai, nous ont  rappelé que des hommes et des femmes ont payé cher, jusqu’à leur vie, pour plus de dignité, de paix et de justice.  Oui, on peut se réjouir ensemble, qu’on a lutté et qu’on a retrouvé un chemin de liberté.
Aujourd’hui dans le monde, combien de pays n’ont pas droit au vote et nous envient, parce qu’ils ne connaissent pas la démocratie.
            Dans l’Evangile de ce jour, Jésus nous appelle à un sursaut de discernement, de mobilisation autour de ce qui est important pour tout homme, à savoir : vivre en harmonie les uns avec les autres, promouvoir des chemins de rencontre, pour bâtir la paix et la justice entre les hommes et les peuples. Pour ce faire, Jésus se présente à nous comme étant le « chemin, la vérité et la vie » qui mène l’homme au vrai bonheur, c’est à dire vers son Père. En quelque sorte, l’Evangile est pour nous comme une carte routière que Jésus nous a donnée pour découvrir  le chemin qui mène à Dieu. C’est  un Père qui nous aime et qui veut notre bonheur. Toutes ses paroles, ses commandements, sa manière d’accueillir les pauvres, de pardonner aux pécheurs ou de secourir ceux qui souffrent, voilà la route qui nous conduit au vrai Dieu, qui est notre Père.
            Croire en Jésus, ce n’est pas simplement croire à tout ce qu’il a dit et fait il y a deux mille ans. Il est ressuscité, toujours vivant avec nous et il est toujours capable : de pardonner, de redonner confiance, d’accueillir et guérir les malades. Il est toujours capable de nous faire renaître à l’espérance et à la confiance dans l’avenir. Quand une épreuve trop lourde vient nous écraser, il est toujours prêt à nous aider à dépasser nos doutes et nos peurs, et à nous faire renaître à la confiance.
Dieu a besoin de nous. La nouveauté de son message passe inévitablement par le témoignage d’un chacun. Par le baptême, la confirmation, et par tous les sacrements reçus, Jésus nous invite à être les témoins de son amour. Pour ce faire, il a besoin de nos mains, de notre cœur, de notre intelligence pour partager, accueillir, pardonner, pour faire avancer son peuple, dans la diversité des races, des cultures et des croyances sur le chemin de la vie. Il nous faut absolument redécouvrir la valeur de la solidarité : se sentir davantage frère des hommes en Jésus-Christ.  Nous n’avons qu’un seul et même Père. Pour mieux le comprendre, il nous faut le fréquenter assidûment par la prière, par la méditation de l’Evangile, par le partage de notre vie et de notre foi. C’est comme dans l’amour humain : on ne peut vraiment connaître et aimer quelqu’un que si on se donne la peine de le rencontrer souvent et de réjouir de sa présence. De même on ne peut croire vraiment en Jésus, que si l’on se donne la peine de le fréquenter et de se nourrir de son Evangile.
L’Evangile est un testament, qui ressemble à une belle lettre d’amour. Jésus nous a laissé ce testament pour nous  nourrir de son esprit.
« Je suis le chemin, la vérité, la vie ». Avec Jésus, nous sommes sur le bon chemin,  pour parvenir à la vraie vie, que Dieu souhaite partager avec nous.

François, prêtre retraité