mercredi 12 avril 2017

Le message de Pâques du Père François

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Évangile de Jésus Christ selon St Jean 20 1–9
« Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. » Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensembles, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. »


Actuellement, de nombreuses nations sont affrontées à des situations très difficiles. L’espérance est de plus en plus réduite. La Syrie, depuis 5 ans, n’a-t-elle pas vécu assez d’horreurs, pour nous surprendre encore plus, ces jours-ci, par un massacre au gaz sur la population désarmée ? Et en Egypte, le dimanche des Rameaux, deux églises Coptes sont visées par des attentats meurtriers. Ces derniers mois, de nombreux pays d’Europe ont subi des agressions mortelles et inattendues. En même temps, combien de nos jeunes sont entraînés par la sauvagerie et le fanatisme des attentats. Devant cette réalité de notre existence aujourd’hui, nous sommes perplexes et désemparés, comme Marie-Madeleine, les apôtres et les disciples, devant  l’exécution de Jésus et le tombeau vide.
Mais si nous sommes rassemblés ce matin, n’est-ce pas aussi, comme la première communauté chrétienne pour célébrer la victoire du Christ sur la mort. En effet, chaque dimanche, elle est invitée à célébrer le Christ Ressuscité. Pour les chrétiens, le Christ Ressuscité est source d’espérance et ses paroles sont toujours une Bonne Nouvelle vivante. Elle donne sens à l’actualité de notre histoire. Cette Bonne Nouvelle concerne tous les humains et les invite à s’impliquer à leur façon, au bonheur de leurs frères.
Avec la mort de Jésus, la foi et la confiance des apôtres et des premiers disciples ont été mises à rudes épreuves. Tout a été si vite, qu'ils avaient de la peine à comprendre. Ils venaient d'assister en direct à l’exécution de Jésus. Ils étaient tous anéantis. Trois jours après, au milieu de ces bouleversements, certains reconnaissent des traces, des signes, des indices de celui qui a été lumière pour eux. En partageant leur désarroi, ils se souviennent aussi de l’attitude et des paroles de Jésus concernant sa mort et sa résurrection. Ils hésitent à croire ce qu’ils voient, mais ils en parlent, ils cherchent à comprendre. Ce qui peut paraître « routinier » pour nous aujourd’hui, fut un réel choc pour les apôtres. C’est la raison pour laquelle, durant ces 50 jours,  l’Eglise nous invite à approfondir, en méditant ce qui s’est passé. Les femmes au tombeau, la course de Pierre et de Jean pour y aller, les disciples d’Emmaüs sur leur chemin de retour, le refus et la découverte  de Thomas, la peur au Cénacle qui  se transformera en audace au matin de la Pentecôte : ce sont là des événements concrets qui ont été essentiels pour leur foi.
 La foi, la confiance des chrétiens jaillit de ce tombeau vide au matin de Pâques. Elles reposent sur le témoignage de la 1ère communauté de croyants qui l'ont vu, approché, touché comme Marie Madeleine et Thomas. De même, Pierre et Jean  ont vu le tombeau vide. « Il voit et il croit ! »
L’Eglise nous a proposé 40 jours de Carême pour nous préparer à l’événement de Pâques. Jésus a fait face à la mort, parce que sa première mission c’est  de révéler que Dieu nous aime. Que nous le voulions ou non, la mort est inévitable pour tout homme. Croire à cet amour du Père, transforme notre désespoir en une vie nouvelle. 
Maintenant, c’est le temps de Pâques, le temps de réaliser un peu mieux  ce qu’est la Résurrection de Jésus. Pour ce faire, l’Eglise propose 50 jours jusqu’à la Pentecôte, pour mieux accueillir la nouveauté du Christ Vivant.
Christ est ressuscité....Nous ne sommes pas faits pour rester au pied de la croix du vendredi-saint. C'est usant, c’est décourageant et sans avenir. Par contre, il est important de s’accrocher aux paroles de Jésus : « Je suis le chemin, la vérité, la vie...il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime…. » Ainsi, chacun dans sa marche, dans sa fidélité à l’enseignement de Jésus est capable d’aimer et d’être aimé. Chacun peut percevoir quelque chose du Ressuscité. C’est là, dans le partage et l’échange qu’on le retrouve Vivant à nos côtés, comme les apôtres l’ont reconnu au milieu d’eux. 
Ces signes de résurrection nous sont donnés par milliers; il suffit de regarder ce qui se passe dans nos vies, dans la vie de ceux qui nous entourent et dans le vaste monde.
Oui, regardez, chaque fois qu'un homme, une femme, un jeune, en lien avec son organisation, se mobilise pour la justice, la paix, la solidarité vécue au quotidien. Quand des chrétiens se mobilisent autour des élections pour permettre aux plus petits d’être respectés. Ce sont là aussi des signes du renouveau de Pâques.
Le samedi de Pâques, ce 15 avril 2017, la JOC rassemblera 15 000 jeunes autour du thème de l’emploi et des difficultés à entrer dans la vie active. La JOC ne se limitera pas aux questions concernant les jeunes privés d’emploi, elle se préoccupera également des conditions de travail des jeunes en général : il s’agit de leur  DIGNITÉ. Dans le même sens, le Pape François vient d’ouvrir une année de travail autour du synode de la jeunesse. C’est dans le concret de notre existence humaine que Dieu vient manifester son  amour.
           Chrétiens, nous avons la chance de croire que nous ne sommes pas seuls dans cette marche de libération: l'Esprit d'amour, celui même que Jésus promit à ses apôtres le soir de Pâques, vit et agit encore aujourd’hui en nous.
En essayant de tenir ensemble : la vie de notre temps et la Parole du Christ, des perspectives insoupçonnées s’ouvrent devant nous. L'espoir peut revenir ! Chacun peut retrouver de l’audace jusqu’à demander l'impossible. « car rien n’est impossible à Dieu ».


Que la grâce de Pâques transforme des hommes, des femmes et des jeunes ordinaires, en audacieux témoins de l'Espérance, de la justice et de la paix.
François, prêtre retraité