dimanche 11 décembre 2016

Virus Usutu : première détection en France chez des merles retrouvés morts


 Photo DR
Une mortalité anormale de merles noirs dans le Haut-Rhin, début août 2015, a mis en alerte le réseau Sagir. Une vingtaine de ces oiseaux ont été retrouvés morts sur la même commune, en une dizaine de jours. Deux d’entre eux ont alors fait l’objet d’un examen histopathologique au laboratoire départemental d’analyses vétérinaires. Ils présentaient une hépatomégalie et une splénomégalie, compatibles avec une infection virale.
Comme des épisodes de mortalités similaires ont été rapportés dans l’avifaune de pays voisins, ces dernières années, notamment en Allemagne**, des prélèvements ont été envoyés au laboratoire de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Les analyses par RT-PCR ont alors mis en évidence, chez deux merles, la présence d’un flavivirus. Son séquençage a permis de confirmer qu’il s’agit bien du virus Usutu.



Dans l’avifaune, le virus Usutu est associé à des épisodes de mortalités, isolées ou groupées, principalement chez les passereaux (merle noir, mésanges, moineau domestique, rouge-gorge, étourneau sansonnet) et les chouettes. Des troubles nerveux centraux sont également rapportés, mais ces symptômes ne sont guère spécifiques : faiblesse, prostration, désorientation, incoordination motrice, perte de poids. Les organes sont généralement congestionnés, avec des foyers de nécrose, de gliose, et des infiltrats inflammatoires surtout constitués de cellules lymphoïdes et d’histiocytes. Du point de vue macroscopique, les infections à virus Usutu sont responsables d’une splénomégalie et d’une hépatomégalie.
Afin de comprendre la diffusion de ce virus en France, le réseau Sagir demande de lui signaler toutes les mortalités anormales de passereaux et de rapaces nocturnes observées sur le terrain. Du côté des laboratoires d’analyses, il convient désormais d’inclure les infections à virus Usutu dans le diagnostic différentiel des troubles nerveux chez les espèces sensibles.