jeudi 17 novembre 2016

Le messsage du Père François

DR
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (23, 35‑43)

« En ce temps-là, on venait de crucifier Jésus, et le peuple res­tait là à observer. Les chefs tournaient Jésus en dérision et disaient : « Il en a sauvé d’autres : qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Élu ! » Les soldats aussi se moquaient de lui ; s’ap­prochant, ils lui présentaient de la boisson vinaigrée, en disant : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! » Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui : « Celui-ci est le roi des Juifs. » L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! » Mais l’autre lui fit de vifs reproches : « Tu ne crains donc pas Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. » Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » Jésus lui déclara : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »



En ce dernier dimanche de l'année liturgique, l'Eglise nous présente l'image d'un Christ Roi de l’univers,  en fin de vie. Souffrant, mourant, il n'a  absolument aucune ressemblance avec les rois de la terre. Ce roi,  termine sa vie sur une croix. Vu sous cet angle, c'est l'échec total. Mais, cette mise à mort met au grand jour, la soif de pouvoir, de domination, d’exclusion chez les responsables de toutes les sociétés et même de l'Eglise. C’est toujours vrai aujourd’hui. Les grands de ce monde n'aiment pas la contestation, et encore moins la remise en question. Pour eux, c’est l'argent, la rentabilité, l'efficacité et la violence qui dominent. En annonçant un royaume d'Amour, de Paix, de Justice, un Royaume où chaque Homme est l’égal de l’autre, Jésus ne peut être qu’en contraction avec les façons de faire de notre monde.

Revenons à la fête du Christ Roi de l’univers  Ce terme de Roi peut nous étonner, parce que Jésus n'a jamais exercé de fonction de chef d'état. Il s'est tenu à l'écart de tout pouvoir politique et religieux.  Pourtant, il est venu inaugurer un Royaume. A Pilate qui l'interroge et qui lui demande: « Es-tu Roi ? » Jésus répond: «Oui, je suis Roi, mais mon Royaume n'est pas de ce monde. »  Dans l'Evangile, Jésus revient, sans cesse, au Royaume de son Père. Il le compare à un filet jeté dans la mer, où il faut faire un tri. Il le compare aussi à un festin royal auquel sont invités de nombreux convives. Il rappelle que le Royaume est précieux comme une perle fine de grand prix. Il le compare aussi à un grain de sénevé, minuscule graine, appelée à grandir comme un arbre. A toutes les personnes respectueuses de leurs frères, il leur dit qu’ils : « ne sont pas loin du Royaume de Dieu ».

Si Jésus parle souvent du Royaume de son Père, il précise que c’est le lieu de la rencontre de son Père avec les Hommes. Les premiers dans ce Royaume de Justice et de Vérité, ce sont les pauvres et les démunis. Ils sont nombreux, aujourd’hui, à aspirer à un monde meilleur. Là je pense en particulier à tous ceux qui ont tout perdu : maison, santé, pays, travail, famille et dans bien d’autres domaines, à cause des guerres, des attentats, du chômage….

L'Evangile de ce jour nous montre Jésus sur la croix, abandonné de tous, sauf de Marie sa mère et de quelques proches. Homme défiguré, n’ayant même plus l’apparence d'un homme, les passants et des soldats se moquent de Lui. C'est à ce moment-là, qu'un condamné à mort l’interpelle en lui disant : « Jésus, souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton Royaume. » Jésus répond : « Aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le paradis. »

Aujourd’hui, fêter le Christ, Roi de l'Univers, c'est prendre au sérieux le Royaume de Dieu. Or, aujourd'hui beaucoup de femmes, d'hommes, de jeunes, de façons discrètes  et sans prétentions, se situent proches du Royaume comme le souligne l'Evangile:
- Quand des responsables mettent leur compétence, leur cœur et leur autorité au service de la COP22 à Marrakech, au service de la paix...pour arrêter les conflits, pour rechercher des solutions humaines et justes, pour accueillir les migrants et les réfugiés dans le monde, « ils  ne sont pas loin du Royaume ».
- Tous ceux qui travaillent à faire évoluer les mentalités, pour plus de partage et de solidarité entre les hommes. « ne sont pas loin du Royaume ».
- Quand dans nos familles, dans nos quartiers, sur nos lieux de travail et d’école, on agit pour qu'il y ait une meilleure compréhension...pour une entraide plus grande au quotidien de la  vie ensemble, nous apportons notre part au Royaume de Dieu.

Aujourd'hui comme hier, demain comme aujourd'hui, Jésus prend la défense de ceux qui espèrent ce Royaume de Paix, de Justice et d’Amour. Fêter le Christ-Roi, c'est le suivre sur ce chemin semé d’embuches et d’espérance.