A l’image de la météo, qui contrarie les beaux jours d’été qui approchent, il y a bien d’autres domaines qui ne débouchent pas sur les objectifs à atteindre.
- Ainsi l’Euro 2016, en organisant les matchs de Foot, espérait une convivialité entre les peuples, une sérénité après tous les attentats, débouche sur des violences inouïes.
- Le massacre à Orlando, dimanche soir, a coûté la vie de 49 personnes et plus de 53 blessés. Et celui perpétré dans les Yvelines lundi soir, de deux policiers et laisse un orphelin de 3 ans.
- Les manifestations pour améliorer l’emploi se soldent par le saccage de l’hôpital Necker. On ne peut être que révolté par toutes les formes de violences qui pénalisent des innocents.
Chacun d’entre nous vit également des contrariées profondes qui déstabilisent les plus beaux projets. La peur s’insinue partout. Nous sommes des êtres fragiles. Et pourtant, chacun aspire à une vie équilibrée, à des rencontres fraternelles, à un avenir plein de confiance. A cause de toutes nos fragilités, nous avons besoin de repères, de soutien, de garantie.
N’est-ce pas la même aspiration qui traverse le passage d’évangile que nous venons d’entendre ? Jésus est également confronté à des violences injustifiées, « on veut sa peau ». Et malgré tout, fidèle à sa mission, il continue sa marche vers Jérusalem sans se révolter.
Dans son humanité, Jésus veut savoir comment il est perçu, par la foule et par ses disciples. Il interroge ses disciples : « Au dire des foules, qui suis-je ? » « Celui qui a semé de l’espérance dans leur cœur », à l’exemple de Jean-Baptiste. Jésus interroge aussi ses disciples : « Et vous, que dites-vous ? Pour, vous, qui suis-je ? » Pierre exprime son acte de foi : « Tu es le Messie de Dieu ». Il ne s’agit plus seulement d’une référence au passé, mais de quelqu’un sur qui il peut compter et à qui il s’adresse. Le Messie est le messager du Père, celui qui vient nous libérer de nos peurs, de tout ce qui nous paralyse. Jésus est le Fils du Dieu vivant, mort et ressuscité. Dieu mêlé à l’histoire humaine ! Il n’échappe pas aux contraintes et aux fragilités humaines, mais il nous indique un chemin d’avenir.
Jésus se présente comme le serviteur souffrant, annoncé par le prophète Isaïe. Il sera méconnu, rejeté par les puissants de ce monde, il va souffrir, il va être exécuté sur une croix sans jamais faillir à sa mission. Nous rêvons d’un Dieu possessif, puissant, dominateur…alors qu’il se présente à nous : dépouillé, humble, vulnérable, effacé.
Le chemin que Jésus a emprunté, jusqu’à son arrestation et sa mort sur la croix, est un chemin de service, de vérité, de justice et de paix. C’est ce chemin là que Jésus propose à tous ceux qui lui font confiance.
Concrètement aujourd’hui, il importe de retrouver l’esprit de Jésus dans les événements qui marquent notre temps. Tant qu’on est sous la menace de la peur, on ne voit et on ne retient que ce qui est violent, brutal, horrible et sans avenir. Mais par contre, il y a aussi des jeunes et des adultes aujourd’hui, avides et agissants pour la paix, l’entente, le respect, la justice. Les rejoindre, les soutenir, les mettre en valeur, c’est déjà emprunter le chemin que Jésus nous propose.
Comme Jésus, n’avons-nous pas à donner, priorité aux plus faibles et aux plus petits, leur redonner confiance en l’avenir ?
Cela exige aussi une connaissance plus approfondie de la Parole de Dieu en lien avec notre existence. Cela se travaille, se cherche, se partage comme toutes les bonnes recettes. Il ne suffit pas d’avoir de bons ingrédients, il faut apprendre à s’en servir pour améliorer la vie ensemble. Et pour cela, personne n’est de trop.
Ce matin, Jésus fidèle à sa mission, nous interpelle :
« Pour vous, qui suis-je ? »
En réponse à sa question, oserions-nous lui dire :
« Tu es celui qui nous aimes…… Tu es celui qui veut l’homme vivant, debout, heureux……. Tu es celui qui valorise les plus fragiles et qui offres une chance à chacun…. Tu es le Dieu de la vie….. Tu comptes aussi sur nous… »
« Oui Seigneur, nous croyons, mais fais grandir en nous la FOI. »
François, prêtre retraité