vendredi 6 mai 2016

Le message de François

 Au moment où Jésus se donne en nourriture à ses apôtres, il leur donne les clés de l’avenir. C’est son testament ! En s’adressant à son Père, Jésus livre ce qui lui tient à cœur : c’est l’unité à laquelle, chacun doit travailler. Là, Jésus ne parle pas d’uniformité, mais que chacun, avec ce qu’il est,contribue  au monde d’Amour que nous appelons le Royaume de Dieu. «  Qu’ils soient tous un, comme toi, Père,tu es en moi et moi en toi. »


Parler d’unité dans le contexte politique de notre monde, n’est pas gagné d’avance. Malgré tous les efforts d’échanges internationaux pour construire la paix, on assiste à des déchirements, à des oppositions systématiques, pour ne citer que le moyen orient, la Syrie, l’Irak, la Palestine, les Kurdes…..
Après les deux guerres mondiales, Adenauer et Schumann ont été des artisans pour construire une paix durable en Europe. Et cette Europe est constituée aujourd’hui  de 28 pays. Certes, il y a eu des progrès incontestables. Mais les tensions montrent qu’il reste bien des inégalités et des injustices à gérer, à débattre  et à rectifier. Trop longtemps, on s’est contenté de l’aspect économique en négligeant les questions sociales. Or l’essentiel de la vie ensemble, c’est le  devenir de l’Homme dans cette société. Construire cette Europe est un chemin ardu qui n’est jamais fini. Pour preuve, le prochain référendum en Angleterre fragilise tous les membres de l’Europe.
Nous rêvons souvent d’une unité européenne facile, qui consisterait à rallier à nos idées ceux qui ne pensent pas comme. Mais, la véritable unité ne consiste pas à supprimer les idées, les coutumes, les options différentes, ça ne serait alors que l’uniformité. La cause principale de l’incompréhension mutuelle vient de ce raccourci autoritaire que veulent imposer tous les puissants.
            Comme chrétien, nous devons reconnaître que toutes les religions chrétiennes font référence au même Christ et au même baptême, mais chacun campe sur ses positions, son éducation et sa façon de voir. Donc, rien ne peut progresser ni en religion ni en politique. Soulignons toutes les démarches du Pape François qui va à l’extérieur de l’Eglise pour rencontrer les gens sur leur terrain. N’oublions pas ses rencontres avec le patriarche de Moscou Kirril à Cuba et plusieurs rencontres avec le patriarche Bartholomé 1er.
Si effectivement l’annonce de l’Evangile repose sur l’unité des disciples, cela veut dire que cet Evangile contient non seulement des idées mais bien plus un véritable projet de Vie. De quelle unité s’agit-il ? Jésus ne fait pas moins que de comparer l’unité souhaitée entre les hommes à celle qui est le fondement de sa propre relation à Dieu son Père.
Pourquoi faudrait-il que toutes les races, toutes les cultures perdent ce qui fait leur originalité donnée par Dieu, comme un élément de l’harmonie universelle ?
Pourquoi faudrait-il qu’un type de piété s’impose à ceux qui prient autrement ?
Vivre l’unité du Dieu Trinitaire de notre baptême doit se faire avec nos différences ? C’est une exigence de l’Evangile.
Nous cherchons à savoir quelles seraient les techniques, les meilleurs moyens pour que le monde croie, pour re-motiver la foi de nos jeunes et celle des adultes qui ont quitté l’Eglise sur la pointe des pieds. Ce sont là de bonnes questions !
Mais, l’évangélisation se fait d’abord par rayonnement, par contagion de la vie fraternelle. Comment donner envie à d’autres de suivre le chemin du Christ ? : « Voyez comme ils s’aiment » c’est ce qu’on disait de la 1ère communauté chrétienne.
Puisse nos contemporains en dire autant de nos communautés actuelles. Ainsi, la foi serait bien plus qu’une utopie, mais un bonheur à vivre et à partager.
 François, prêtre retraité