samedi 11 avril 2015

Deux visites mémorielles pour les collégiens du Bitcherland

80 élèves et leurs professeurs d’histoire ont visité le Fort de Mutzig et le camp de concentration de Natzwiller-Struthof à l’initiative de la Société d’histoire et d’archéologie de Lorraine du Pays de Bitche (SHAL)

L'entrée  du Fort de Mutzig

En collaboration avec les trois collèges du Bitcherland, la SHAL de Bitche, présidée par Joël Beck, a organisé un concours dans les classes de troisième. Le thème concernait la première guerre mondiale. 

Les élèves écoutent le guide 

Pour expliquer comment fonctionnent les tourelles, le guide a   trois maquettes à sa disposition.

Le grand four de la boulangerie, pièce unique dans le monde. Chauffé à l'eau chaude ne cuisait que de du pain bis.  Le deuxième exemplaire est au fond de la mer dans le Titanic.

C’est ainsi que 80 élèves issus des trois collèges  ont pu participer à cette sortie éducative et mémorielle financée par la SHAL sous la   direction de Sébastien Schmit, professeur de lettres et administrateur de la SHAL, accompagné des professeurs d’histoire et  de membres de la SHAL.  

Les douaniers allemands 

et les douaniers français sur la frontière entre l'Alsace-Moselle et la France du 10 mai  1871  au 11 novembre 1918. (Du 11 novembre 1918 au 28 juin 1919, l'Alsace Moselle était occupée par l'Armée française)

La plus grande forteresse d’Europe

Le matin, les élèves   ont suivi une visite guidée du Fort de Mutzig, la plus grande forteresse  d‘Europe en 1914, construite par les Allemands pour arrêter l’ennemi dans la plaine d’Alsace.  


Quatre moteurs  Diesel font  tourner  des turbines qui produisent le courant électrique à partir de 1906.

Le fort  a été inauguré en 1896. Au fil des ans, il s’agrandit jusqu’à avoir 22 tourelles cuirassées réparties sur 254 ha et abritant une garnison de 7500 hommes. La taille de ce fort et la modernité pour l’époque ont étonné les élèves.

Les soldats allemands 

et les soldats  français  lors de la première guerre mondiale.

Le camp de concentration

Le  camp de concentration du Struthof

L’après-midi, ils ont découvert l’unique camp de concentration du Struthof construit en France. Il a été ouvert le 21 avril 1941 sur le ban de Natzwiller (Bas-Rhin) pour y extraire du granit rose par des déportés. 52 000 hommes   sont passés dans ce camp gardé par 80 SS. Il a été fermé en septembre 1944. Beaucoup de résistants français y sont morts. Lieu de mémoire et de recueillement, le site de l'ancien camp de Natzwiller est le témoin inscrit dans le paysage vosgien des faits qui se sont déroulés, il y a plus de 70 ans, en Alsace. 


Sébastien Schmitt a expliqué aux élèves devant le baraquement du four crématoire : «Les objectifs des camps de concentration mis en place par le régime de l'Allemagne nazie servaient surtout à écraser toute opposition politique et syndicale, à anéantir les mouvements de Résistance  et à purger la population des personnes considérées comme inutiles ou nuisibles.»

Le contenant  du "Giftgas" (Gaz toxique)

En souvenir des déportés des camps de concentration

La transmission de notre histoire

Les  deux structures visitées par les élèves sont les témoins non seulement des deux guerres, mais aussi des deux annexions  de l’Alsace-Moselle à l’Allemagne. Elles prennent le relais des témoins directs des événements. Élaborées avec eux et pour rendre hommage à leur combat, elles doivent transmettre leur histoire, leur mémoire, leur témoignage, en   respectant le sens et la portée. «La visite de ce camp facilite la transmission des connaissances sur les Résistances européennes et la déportation, et plus spécialement la déportation politique.  Elle permet de transmettre l’histoire bien sûr, mais au-delà de susciter chez chacun de ces collégiens la conscience de son propre rôle en tant que citoyen pour la préservation du souvenir, la vigilance face aux menaces extrémistes et racistes qui font encore l’actualité et la transmission de valeurs fondamentales : liberté, égalité, fraternité.» nous  a confié  Sébastien Schmitt.

Texte et photos de Joseph Antoine Sprunck