jeudi 5 février 2015

Souvenirs d’un soldat lorrain de 14/18


Les élèves de l’école Adolphe Yvon ont suivi avec beaucoup d’intérêt le film relatant l’histoire du soldat Daniel Kirsch   tombé le 3 octobre 1916 en Russie et de sa famille. 

C’est dans le cadre du projet d’école que  Joseph Sprunck, membre de la Section de Bitche de la Société d’histoire et d’archéologie de Lorraine (SHAL) a présenté un film «Souvenirs d’un soldat de 14/18» aux élèves des CE et CM de l’école Adolphe Yvon de Volmunster, à la demande de son directeur Anthony Vogel. 

Au stand de tir

Pour la commémoration du centenaire de l’entrée en   guerre en 1914,  la Société d’histoire et d’archéologie de Lorraine a  obtenu le label de la Mission du Centenaire pour l’ensemble du projet.  Un film devait être  réalisé  pour les élèves des trois collèges du Bitcherland en  collaboration avec   TV Cristal. Il relate l’entretien qu’a Joseph Sprunck  avec Armand Kirsch de Petit-Réderching qui a retrouvé 150 cartes postales écrites par son grand-père Daniel Kirsch mobilisé dans l’‘armée allemande.
 Grâce aux  150 cartes postales,  Armand Kirsch a pu reconstituer avec beaucoup de détails la vie du soldat allemand  et  transcrire les sentiments et l’angoisse  que son grand-père ressentait.  

Mobilisé dans l’armée allemande

En introduction, Joseph Sprunck   a expliqué aux élèves que les Alsaciens-Mosellans ont été mobilisés dans l’Armée allemande, du fait de l’annexion à l’Allemagne de  l’Alsace et la Moselle en 1871 suite à la guerre perdue par la France.
Daniel Kirsch, père de cinq enfants, dont l’aîné n’a  que 8 ans et le plus jeune 1 an, est  mineur de fond, habitant avec sa famille à Lengelsheim où il avait un petit train de culture. Il est mobilisé à Worms en Allemagne. Pour lire  les   cartes postales, Armand Kirsch a réappris   l’écriture gothique,  grâce à un abécédaire de sa grand-mère. 

Nous souffrons de la faim  

Dans ces cartes, il relate la vie  difficile du soldat. «Le service est terriblement dur, difficilement supportable. Je plains les vieux guerriers qui doivent supporter  ça. Que font nos beaux-frères et mon père ? Victor doit obéir. Qui sait si nous nous reverrons.»écrit-il. Parfois , il devait combattre dans des tranchées remplies d’eau. «Les  balles nous cherchent, les grenades nous trouvent. Qui sait si nous nous nous reverrons. Priez. Mon fils, garde les cartes réunies en souvenirs de la guerre.»
 Les punaises les empêchaient de dormir, on ne pouvait pas  laver son linge, on ne mangeait pas à sa faim.  «Voici deux jours qu’on n’a plus de pain, alors un colis est le bienvenu. Tu peux t’imaginer ce que je ressens,  à midi, c’est à dire un brouet clair de farine de poisson, du café sans rien le matin, un repas par jour, rien le soir».  

Pas de permission pour les Alsaciens-Mosellans

La coalition en 1916

Alors qu’au début il est parti comme tous sa camarades à l’armée et il n’avait  pas de préjugés. Au fil des jours qui passent sans pouvoir  aller en permission, il ressent beaucoup d’injustice et d’amertume. En effet, les Alsaciens-Mosellans n’ont pas droit aux permissions. 
Dans cet  entretien, Armand Kirsch parle également de la dure vie que son épouse doit mener pour élever les enfants toute seule et les difficultés qu’elle  rencontre  pour les travaux des champs et pour acheter certains produits dont les prix ont fortement augmenté.
Après la projection du film, le présentateur a répondu aux nombreuses questions que les enfants lui ont posées.