vendredi 30 janvier 2015

La société va-t-elle retrouver la sérénité et le bon sens?

Un paroissien vient de me transmettre cette lettre (N°130) écrite en juin 2003 par notre ancien curé Gérard Henner, décédé le 15 août 2006. «Pour lui, la société actuelle a perdu l’équilibre, la morale, le bon sens, la sérénité, la sagesse et le fonds religieux




Max, Gérard,Régis et autres témoins

  • L’un est un homme de gauche, ancien ministre de Mitterrand, intellectuel, de haute volée, historien aux multiples  livres, arrivé maintenant à l’âge des cheveux blancs. Agnostique longtemps, c’est à dire ne se posant guère de questions sur «l’existence de Dieu», n’étant pas contre, mais ne faisant pas grand  chose pour, c’est Max Gallo.
  • Le second, acteur fétiche des Français, ayant joué au cinéma les rôles les plus beaux, mais aussi les plus salés ou les plus scabreux, si vous me comprenez. Les pieds bien par terre et l’embonpoint florissant, le rôle d’Obélix lui convenait bien. C’est Gérard Depardieu.

  •  Max Gallo et Gérard Depardieu ont récemment  témoigné ouvertement, dans un livre ou dans des émissions de télé, de leur conversion (les recommençants) pour le Christ. Bien entendu que ces hommes là savent ce qu’ils veulent. Ils sont en pleine possession de leurs moyens, mais portant chacun une blessure secrète: la fille de Gallo, il y a des années déjà, avait mis fin à ses jours.... Le fils de Depardieu, pour un staphylocoque attrapé à l’hôpital après un accident, va être amputé de la jambe... L’un comme l’autre, comme l’apôtre Paul renversé par le Christ sur le chemin de Damas, ont connu cette irruption inattendue (?) de Dieu dans leur existence, en ont été retournés intérieurement comme un gant, et ont décidé illico de revoir de fond en comble, l’orientation d’une existence qui leur semblait aller droit dans le mur, qui leur était devenue vide comme une coquille inhabitée ou désorientée comme une barque sans boussole.

  • Depardieu, l’épicurien qui mordait dans la vie à belles dents et qui se reconnaît bien dans le cheminement de Saint-Augustin (adolescent à la vie fort libre et dissolue et qui donnera sa foi au Christ pour devenir le grand évêque et théologien fameux). Gérard Depardieu tombait il y a peu sur le livre d’Augustin, les Confessions, et sur une phrase comme celle-ci: «Mon coeur n’a trouvé ni repos, ni paix jusqu’au jour où j’ai trouvé mon équilibre auprès de toi Seigneur».

  • Gallo, l’intellectuel agnostique «par lâcheté et accommodement avec la mode du siècle», le voilà qu’assistant au baptême d’un petit enfant, sent que l’eau qui coule sur l’enfant, fait jaillir de ses yeux des larmes qu’il ne peut, ni veut refouler. Deux hommes donc qui viennent dire  franchement  oui au Christ et qui  en témoignent publiquement, des témoins comme il nous en faut, afin que l’homme moderne que chacun de nous se joue à être, réfléchisse profondément. Et moi? et les questions qui dorment en moi? et ma  réponse au Christ?

  •  Régis? c’est Régis Debray. Avez-vous déjà entendu parler de lui? Il n’a certes pas fait le pas décisif. Pas encore? Il y a 30 ans, il était le flamboyant  théoricien de la Révolution mondiale, le célèbre guérillero français à côté de Fidel Castro et de Che Guevara, le marxiste pur et dur. La religion? Nuisible à ses yeux,  rêverie pour calmer les douleurs des pauvres, opium du peuple. Pourquoi je vous parle de Régis Debray? Parce que depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts de Paris. Dans les trois quatre dernières années, il écrit livre sur livre. Il est désormais le grand penseur de la place de Dieu en nos sociétés modernes. Que dit-il: " La religion: de plus en plus nécessaire pour donner à l’homme et à nos sociétés leur unité et leur équilibre! "

  • - Êtes vous croyant, Régis Debray? 
  • - Non personnellement, je ne le suis pas. 
  • - Pas encore? Ou jamais? 
  • - Dieu le sait.

                                                                   Gérard Henner