dimanche 9 mars 2014

L’oppression exercée par la Gestapo en Moselle


Plus d’une centaine de personnes ont suivi avec beaucoup d’attention  au grenier du Moulin d’Eschviller la conférence de Cédric Neveu, organisée par la section de Bitche de la Société  d’histoire et d’archéologie  de Lorraine (SHAL).
Le conférencier s'est appuyé sur des sources primaires allemandes connues   et françaises concernant l'organisation de la Gestapo à un niveau de détail jamais atteint. Il a donné la description des membres de la Gestapo, de leur action durant l’annexion de fait de 1940 à 1944 pour assurer l'ordre nouveau et lutter contre les différentes formes de résistance en Moselle. Ils étaient 350 répartis en trois groupes d’intervention sur Metz, Thionville et Sarrebourg avec les antennes de Saint-Avold et de Sarreguemines.  Ce  sont des policiers, dont beaucoup sont nés en Moselle avant 1918. 



20 000 Mosellans arrêtés. 

Pour eux, c’est souvent une revanche de pouvoir intervenir en Moselle dont les parents ont été chassés après l’armistice  du 11 novembre 1918. Joseph Burkel, Gauleiter de la Sarre et de la Moselle avait comme principe: «J’épure, je nettoie et je germanise» avec l’aide de la Gestapo et de la gendarmerie.  20 000 Mosellans ont été arrêtés dont 209 au Bitcherland où 10 000 avaient déjà été expulsés en novembre 1940. Bon nombre d’expulsés avaient également été arrêtés.


C’est à partir du décret du 13  septembre 1943 qui institue la responsabilité familiale pour les réfractaires et les insoumis  que des rafles  sont organisées avec l’aide de l’armée. La plupart des personnes arrêtées au Bitcherland seront enfermées à la Brême d’or avant d’être transférées dans les camps de concentration.  «Grâce à Cédric Neveu, nous avons appris comment les Nazis ont procédé pour germaniser de force les Mosellans. Pendant deux heures il a su captiver l’auditoire. Bravo à lui et à la SHAL» nous confie un Sarregueminois.

Joseph Antoine Sprunck