mardi 7 avril 2020

Vivre durant le confinement


Durant le confinement, nous regardons souvent par la fenêtre

Voilà plus de trois semaines que nous sommes confinés suite à l’invasion du coronavirus. Comme beaucoup, j‘en profite pour lire, écrire et travailler dans le potager et entretenir les espaces verts. Pas de visite, mais des conversations téléphoniques et des envois de courriels.  La marche  du matin est plus réduite qu’avant. Heureusement que le soleil, nous sourit tous les matins. Comme, je  suis un senior non impotent,  mon employée de maison n’a plus le droit de venir faire le ménage. Donc, je suis toujours seul dans la maison. Je fais moi-même les achats, cela fait deux sorties par semaine, l’une pour le pain, l’autre pour le ravitaillement.

Des conséquences énormes

Nous vivons une période dont les conséquences seront énormes. Cette crise sanitaire, n’est pas une guerre, mais un combat. Durant la dernière guerre, chaque famille a perdu, soit un fils, soit des membres de la famille touchées par un bombardement… A la fin de la guerre, nous avions tout perdu,  il fallait tout reconstruire et pour beaucoup recommencer à zéro. Nous avons également été confinés, mais dans la cave, où l’on couchait sur les pommes de terre, quand on sortait un éclat d’obus pouvait vous tuer ou blesser. 

La peur

Nous avions vraiment peur quand les avions survolaient la maison ou quand on entendait le sifflement des tirs, puis l’explosion. Le pire c’était le 30 septembre 1944  à 21 h où  nous avons quitté le village à pied  pour rejoindre le village voisin pour être évacués à Nancy. Durant toute la marche des tirs traçants passaient au-dessus de nos têtes.
Durant la guerre en Algérie, j’avais très souvent peur, surtout quand je montais la garde  durant la nuit ou quand nous allions, à deux seulement, chercher des vivres à 60 km. Une embuscade, et nous étions cuits.  Le masque n’aurait pas arrêté la balle meurtrière.
Durant la dernière guerre, personne n’était en surpoids, car les portions étaient très réduites. Nous avons souvent souffert de la faim.  Au retour au village, notre maison était détruite et il fallait habiter un baraquement pendant plusieurs années.

 Nous allons passer cette difficile période, respectons, le confinement et n’oublions pas de bien aérer, de bien faire le ménage et de bien laver les mains avec du savon.

Respectons un peu plus la nature et l'homme

Je vous propose de réfléchir à ce que pense François Cassingena-Trévedy, moine bénédictin, artiste et poète, de ce confinement inédit en temps de paix:
 « Cette crise sanitaire est un révélateur et un accélérateur. En l’espace de trois semaines, le paysage mondial  s’est modifié de manière impressionnante. Nous espérons ressortir de tout cela plus humains, car nous sommes belle et bien dans l’urgence de retrouver l’essentiel. Envahis par la peur de la mort, nous prenons conscience de notre immense fragilité, alors que nous nous pensions surhumains, peut-être même transhumains…
Nous allons  par exemple devoir réviser nos priorités, dans le domaine de la santé, de l’écologie, de l’économie, de la culture, du religieux même; nous allons devoir réduire la voilure ou plutôt changer de voiles. La frugalité dans tous les domaines, sera des données majeures du monde à venir. Nous étions jusque-là des consommateurs de la vie: l’inouï de la vie fera notre émerveillement et rappellera nos baisers encore pleins de larmes. »

J.A.S.