jeudi 31 juillet 2025

Un messge d'Amnesty interntional

 

 
Amnesty International France - Indépendant grâce à vous, efficace avec vous !

 
 Samedi, peu après 22h30, nous avons projeté un message géant dans le ciel de Paris, sur la vasque olympique, pour dénoncer le génocide en cours et rappeler le sort tragique de la population palestinienne dans l’enclave. Face à l’horreur et l’inaction, nous ne nous tairons pas.

Ce qui se passe à Gaza est l’exact opposé des valeurs d’humanisme et de pacifisme prônées par la Charte olympique. L’intensité des violations commises contre les populations civiles, hommes, femmes, personnes âgées, enfants, nous oblige dans le cadre de la fête olympique à répéter encore que le génocide à Gaza doit cesser immédiatement.

Depuis plus de 21 mois, la population de Gaza endure une catastrophe humanitaire sans précédent. Depuis, Amnesty International documente, alerte et dénonce ce génocide en cours.

Parmi les témoignages bouleversants que nous recevons, celui d’un travailleur de terrain d’Amnesty International à Gaza, illustre la réalité insupportable à laquelle il fait face. Malgré la peur, la faim et la destruction, il continue de documenter les violations des droits humains tout en luttant pour la survie de sa famille.

Voici des extraits de son récit :
“Le 15 mai, l’armée d'occupation a pris d’assaut notre quartier et s’est mise à bombarder la zone à l’aveugle. Nous avons fui notre domicile au milieu des tirs et des bombardements, sans rien emporter. Nous avons couru dans la rue et erré sans but sur un chemin inconnu. Nous avons compris que nous étions revenus à la pire souffrance – le déplacement.

Nous nous sommes réfugiés chez ma fille dans la ville de Gaza. C’est un petit logement – deux chambres, un petit salon et une cuisine. Elle, son mari et leurs deux enfants ont pris une chambre et nous nous sommes installés dans l’autre. Après trois mois de fermeture des points de passage, même si on trouvait encore de la farine, son prix était inimaginable. Pour retirer de l’argent, il faut payer jusqu’à 45 % de commission.[...]

Voir nos enfants souffrir de la faim nous brise le cœur. Il n’y a rien pour se nourrir. La vie à Gaza est devenue invivable. Nous sommes dans une situation humiliante et dégradante.[...] 

On nous assiège, on nous affame. 
Je n’ai pas honte de le dire publiquement : j’ai faim, comme ma famille et mes enfants. Je dis la vérité telle qu’elle est. La faim est insupportable.
Nous ne sommes pas faibles, mais la guerre nous a cassé les os et le siège nous a creusé le ventre.
Nous ne sommes pas des mendiants. Nous sommes des personnes qui avons des droits fondamentaux. Nous sommes des habitants de ce territoire.

Je dis ce que je ressens – ce que ressentent tous les foyers à Gaza. Nos enfants ont faim et nous nous battons pour survivre. Nous nous battons pour la moindre bouchée de nourriture. Nous nous battons pour vivre.[...]

Après que nous avons été déplacés de notre maison dans le nord au cours de la dernière incursion, les forces d'occupation ont avancé dans notre quartier sur une courte période et ont détruit toutes les maisons. La nôtre en faisait partie. Elle a été détruite sauvagement. Nos souvenirs dans cette maison, tous les moments que nous y avions vécus pendant neuf ans.[...] sont détruits
Aujourd’hui, il ne reste plus rien.[...]

Nous ne mourons pas seulement sous les bombes. Nous mourons aussi de faim.

La faim détruit des logements, elle fait pleurer les personnes, les enfants et le pain est devenu un rêve.

L’humiliation. Le déshonneur. Le meurtre. La brutalité. Le sang. Le chagrin. La peine.

Nous sommes des morts-vivants, enveloppés dans nos linceuls.
Nous n’allons pas bien.” 
Ce témoignage terrible reflète la stratégie militaire et inhumaine de l'autorité d'occupation. La population de Gaza est délibérément affamée et tuée. Le travail que nous menons pour dénoncer et faire cesser le génocide nécessite du temps, des ressources et un engagement continu. Nous avons besoin de vous pour poursuivre et intensifier nos actions, sans relâche ! . 

Le monde ne peut plus se contenter d’observer, impassible à cette négation du principe même d’humanité.
Nous sommes là pour dire toujours, le plus haut et le plus fort possible, que le droit international est notre seule boussole, et que le génocide en cours à Gaza doit cesser immédiatement.

Chaque jour qui passe coûte des vies à Gaza. 
Votre soutien fait la différence.

Merci pour votre solidarité. 
Anne Savinel-Barras
Présidente d'Amnesty International France
*Le nom de l’auteur n’est pas révélé pour des raisons de sécurité. Pour lire son témoignage complet, cliquez ici.