mardi 31 mars 2020

Un vrai moment de grâce et de plénitude

Alors que quarante se sont annoncés, suite à la pandémie Corona virus, seul vingt ont assisté au concert méditatif à la salle  la salle communale de Nousseviller-lès-Bitche. C’est l’association « Le Cochonnet », présidée par Dominique Glad, qui a organisé cette veillée méditative. Elle a été initiée Sylvie Perrin, sophrologue diplômée qui propose  des séances hebdomadaires de sophrologie que suivent une douzaine d’adeptes. Cette séance de sophrologie musicale  a été animée par deux musiciennes Emmanuelle Liorca et Delphine Freiss de l’ensemble« Awoum »

De la grâce

Photo J.A.S.


Cette veillée de chants méditatifs a incité les participants à célébrer ensemble la beauté, la joie la simplicité

Nos deux musiciennes ont chanté  ensemble des mantras. Ces chants émotionnels  ont une telle force d’apaisement, de grâce, de guérison et de gratitude qu’elles ont eu envie de   partager avec d’autres. Elles ont étoffé au fur et à mesure leur concert avec des chants de différentes origines. Il a été pour chacun un vrai moment de pause, un temps de joie partagée, un temps de silence intérieur. Alors que Emmanuelle Liorca a joué de l’accordéon et l’udu, Delphine Freiss a utilisé la harpe, la flûte, le mélodrum et les percussions. 

Une ambiance de plénitude

Leurs chants sacrés de recueillement et de grâce sont des mantras indiens, mais aussi des chants hébreux, anglais, suédois, alsaciens…et français  qui ont enchanté les participants. C’est dans une ambiance de calme, de silence et de plénitude qu’elles ont proposé un répertoire inspirant la gratitude et la paix, avec un accompagnement harmonieux  de leurs voix, des chants de leurs instruments, la beauté et la simplicité de leurs mélodies qu’elles ont partagée et chantées ensemble.  

 J.A.S.

On va en sortir

On va en sortir avec les cheveux plus longs et plus blancs 👩 🦳
Avec les mains et les maisons propres 🏠
Et des vieux vêtements 👗🥼👚
Avec la peur et l'envie d'être dehors 🏞
Avec la peur et l'envie de rencontrer quelqu'un 🥰👭🏽👬🥰
On va en sortir avec les poches vides,
Et les garde-manger pleins 🍓🍐🥦🍲🍿🥧
Nous saurons faire du pain et de la pizza 🥖🍕 Et ne pas gaspiller la nourriture qui reste.
Nous nous souviendrons :
** Qu'un médecin ou un infirmier 👨 ⚕️👩 ⚕️
devrait être applaudi 👏🏼🔝💯
Plus qu'un footballeur ⚽️,
** Et que le travail d'un bon professeur 👨 🏫👩 Ne le peut remplacer un écran 💻.
** Que de coudre des masques 😷, à certains moments c'est plus important que de faire de la haute couture 👗👜👠.
** Que la technologie est très importante, voir vitale, quand elle est bien utilisée, mais elle peut être néfaste si quelqu'un veut l'utiliser à ses propres fins 📲💻🖨
** Et qu'il n'est pas toujours indispensable de monter dans la voiture 🚙🚗 et de fuir qui sait où 🏖🏝
On en sortira plus seuls, mais avec l'envie d'être ensemble 👫👬👭🏽
Et nous comprendrons que la vie est belle parce qu'on vit 🔝♻️.
Nous ne sommes des gouttes d'une seule mer 💦🌊.
Et ce n'est qu'ensemble, qu'on ne sortira de certaines situations.
Que parfois le bien ou le mal t'arrive de qui tu t'y attends le moins ☯️☯️
Et on se regardera dans le miroir .
Et on décidera que peut-être les cheveux blancs ne sont pas si mal 👩 🦳🔝
Et que la vie en famille, nous aimons ça
👨 👩 👧 👦🔝 👦🔝
et pétrir du pain pour eux 🍞🥖,
nous fait sentir importants 🥰
Nous apprendrons à écouter nos respirations, les coups de toux, et à nous regarder dans les yeux 👀, pour protéger ceux que nous aimons 🥰
Nous apprendrons à respecter certaines règles de base de cohabitation.
Peut-être que c'est le cas,
Ou pas.
Mais ce matin, en un jour de printemps 💐 avec le soleil qui brille 🌞🌞
(ou le sol tout blanc ❄️❄️)
je veux espérer que tout soit possible et que l'on puisse changer en mieux 🌈🔝💯
Anonyme

Le corinavirus ferme la frontière aux ouvriers frontaliers



Quand la Sarre a été rattachée à la RFA le 1er janvier 1957, suite à un référendum organisé en octobre 1955, la frontière a été fermée entre la Moselle et la Sarre. C’était presque impensable.  Situés de part et d’autre de la frontière à 2 km, à partir du 1 er janvier 1957, les habitants d’Ormersviller et de Brenschelbach   devaient faire un détour de  10 km de jour et 25 km de nuit pour se rencontrer, car le poste  frontière  de la gare de Brenschelbach était fermé de nuit. 


Elle a été rouverte en mai 1982 pour les ouvriers frontaliers grâce aux démarches de Roger Sprunck, maire d’Ormersviller et   de Dieter Schmidt, maire de Brenschelbach.   
Quelle ne fut pas la surprise pour les frontaliers de trouver cette route d’Altheim fermée à cause du coronavirus et obligé de faire demi-tour pour passer par Volmunster pour aller travailler en Allemagne! Cette fermeture de la frontière se fait beaucoup sentir chez les magasins d’alimentation de Volmunster.
J.A.S.

Passage du facteur


lundi 30 mars 2020

Et tout s’est arrêté…

Et tout s’est arrêté…
Ce monde lancé comme un bolide dans sa course folle, ce monde dont nous savions tous qu’il courait à sa perte mais dont personne ne trouvait le bouton « arrêt d’urgence », cette gigantesque machine a soudainement été stoppée net. A cause d’une toute petite bête, un tout petit parasite invisible à l’œil nu, un petit virus de rien du tout… Quelle ironie ! Et nous voilà contraints à ne plus bouger et à ne plus rien faire. Mais que va t-il se passer après ? Lorsque le monde va reprendre sa marche ; après, lorsque la vilaine petite bête aura été vaincue ? A quoi ressemblera notre vie après ?
Après ?
Nous souvenant de ce que nous aurons vécu dans ce long confinement, nous déciderons d’un jour dans la semaine où nous cesserons de travailler car nous aurons redécouvert comme il est bon de s’arrêter ; un long jour pour goûter le temps qui passe et les autres qui nous entourent. Et nous appellerons cela le dimanche.
Après ?
Ceux qui habiteront sous le même toit, passeront au moins 3 soirées par semaine ensemble, à jouer, à parler, à prendre soin les uns des autres et aussi à téléphoner à papy qui vit seul de l’autre côté de la ville ou aux cousins qui sont loin. Et nous appellerons cela la famille.
Après ?
Nous écrirons dans la Constitution qu’on ne peut pas tout acheter, qu’il faut faire la différence entre besoin et caprice, entre désir et convoitise ; qu’un arbre a besoin de temps pour pousser et que le temps qui prend son temps est une bonne chose. Que l’homme n’a jamais été et ne sera jamais tout-puissant et que cette limite, cette fragilité inscrite au fond de son être est une bénédiction puisqu’elle est la condition de possibilité de tout amour. Et nous appellerons cela la sagesse.
Après ?
Nous applaudirons chaque jour, pas seulement le personnel médical à 20h mais aussi les éboueurs à 6h, les postiers à 7h, les boulangers à 8h, les chauffeurs de bus à 9h, les élus à 10h et ainsi de suite. Oui, j’ai bien écrit les élus, car dans cette longue traversée du désert, nous aurons redécouvert le sens du service de l’Etat, du dévouement et du Bien Commun. Nous applaudirons toutes celles et ceux qui, d’une manière ou d’une autre, sont au service de leur prochain. Et nous appellerons cela la gratitude.
Après ?
Nous déciderons de ne plus nous énerver dans la file d’attente devant les magasins et de profiter de ce temps pour parler aux personnes qui comme nous, attendent leur tour. Parce que nous aurons redécouvert que le temps ne nous appartient pas ; que Celui qui nous l’a donné ne nous a rien fait payer et que décidément, non, le temps ce n’est pas de l’argent ! Le temps c’est un don à recevoir et chaque minute un cadeau à goûter. Et nous appellerons cela la patience.
Après ?
Nous pourrons décider de transformer tous les groupes WhatsApp créés entre voisins pendant cette longue épreuve, en groupes réels, de dîners partagés, de nouvelles échangées, d’entraide pour aller faire les courses où amener les enfants à l’école. Et nous appellerons cela la fraternité.
Après ?
Nous rirons en pensant à avant, lorsque nous étions tombés dans l’esclavage d’une machine financière que nous avions nous-mêmes créée, cette poigne despotique broyant des vies humaines et saccageant la planète. Après, nous remettrons l’homme au centre de tout parce qu’aucune vie ne mérite d’être sacrifiée au nom d’un système, quel qu’il soit. Et nous appellerons cela la justice.
Après ?
Nous nous souviendrons que ce virus s’est transmis entre nous sans faire de distinction de couleur de peau, de culture, de niveau de revenu ou de religion. Simplement parce que nous appartenons tous à l’espèce humaine. Simplement parce que nous sommes humains. Et de cela nous aurons appris que si nous pouvons nous transmettre le pire, nous pouvons aussi nous transmettre le meilleur. Simplement parce que nous sommes humains. Et nous appellerons cela l’humanité.
Après ?
Dans nos maisons, dans nos familles, il y aura de nombreuses chaises vides et nous pleurerons celles et ceux qui ne verront jamais cet après. Mais ce que nous aurons vécu aura été si douloureux et si intense à la fois que nous aurons découvert ce lien entre nous, cette communion plus forte que la distance géographique. Et nous saurons que ce lien qui se joue de l’espace, se joue aussi du temps ; que ce lien passe la mort. Et ce lien entre nous qui unit ce côté-ci et l’autre de la rue, ce côté-ci et l’autre de la mort, ce côté-ci et l’autre de la vie, nous l’appellerons Dieu.
Après ?
Après ce sera différent d’avant mais pour vivre cet après, il nous faut traverser le présent. Il nous faut consentir à cette autre mort qui se joue en nous, cette mort bien plus éprouvante que la mort physique. Car il n’y a pas de résurrection sans passion, pas de vie sans passer par la mort, pas de vraie paix sans avoir vaincu sa propre haine, ni de joie sans avoir traversé la tristesse. Et pour dire cela, pour dire cette lente transformation de nous qui s’accomplit au cœur de l’épreuve, cette longue gestation de nous-mêmes, pour dire cela, il n’existe pas de mot.
Ecrit par Pierre Alain LEJEUNE, prêtre à Bordeaux

Commentaire:

Il en était de même durant la dernière guerre pour ces familles qui ont dû quitter leur maison pour fuir la guerre, qui ont passé  de nombreux jours dans la cave durant les bombardements,  à faire la queue dans les épiceries et les boulangeries, alors que le père, ou le fils étaient en train de se battre pour survivre sur le front, dans les camps de concentration, les camps de prisonniers... Certains parents avaient perdu trois ou quatre fils. Il n'y avait pas de soutien psychologique pour leur remonter le moral.
Après la fin de la guerre, on  parlait d'avant guerre, pendant la guerre. Après la guerre, les gens étaient heureux d'avoir survécu et n'étaient pas exigeants avec les cartes d'alimentation, la maison détruite.  Beaucoup ont dû recommencer à zéro. Ils ont été très courageux.
Puis au fil des ans tout était oublié par les nouvelles générations.

Joseph Antoine Sprunck 

samedi 28 mars 2020

Messes en direct


Beaucoup de paroisses ont décidé de mettre en ligne, notamment sur Facebook, les messes célébrées par les prêtres.C'est une des conséquences de l'épidémie de coronavirus : les célébrations religieuses sont proscrites dans les églises ou restreintes. Comment s'organisent les diocèses, les paroisses, les fidèles dans ces conditions ?

Deux messes en direct

 Au Bitcherland, ce sont Eric Schneider de Bitche et Gérard Nirrengarten, respectivement archiprêtre de Bitche et de Rohrbach-lès-Bitche. Partout,  les prêtres s'y sont mis de suite à  vouloir garder le lien avec les fidèles. Même les plus âgés les ont suivis.

 L'Abbé Eric Schneider est accompagné d'un musicien et d'une choriste


L'abbé Gérard Nirrengarten est tout seul pour célébrer la messe

Beaucoup de prêtres ont décidé d'ouvrir leur église et de la fermer le soir. Ainsi tout un chacun qui veut se dégourdir les jambes peut s'arrêter quelques instants pour y  prier. C'est vraiment une chance, même s'il n'y a pas de rassemblement possible. C’était un premier essai, qui a bien fonctionné. Raison pour laquelle les deux prêtres archiprêtres  entendent renouveler l’expérience. Beaucoup de fidèles apprécient s’expriment sur Face book: « MERCI et que le SEIGNEUR nous bénisse, nous protège et augmente notre Foi et qu'il veille avec tous les hommes. Un grand merci abbé Gerard et que Dieu vous garde en très bonne santé. Merci pour ce moment de communion de prière »  Ainsi chacun donne rendez-vous aux fidèles.  Certains apprécient beaucoup d’assister à la messe du prêtre qu’il connaisse alors que d’autres assistent à celle  du Jour du dimanche sur France 2

Les horaires des messes

Gérard Nirrengarten, archiprêtre de Rohrbach-lès-Bitche célèbre tous les jours la messe à 16 h, le chapelet à 17 h et les vêpres à 17 h 30 en communion avec les paroissiens des communautés de paroisses. L’abbé Eric Schneider, archiprêtre de Bitche célèbre le dimanche à 10 h 30  en direct  une messe pour les paroissiens de l'ensemble de la Communauté de paroisses Saint Bernard  avec le lien https://www.paroisses-bitche.com/ledirect. De plus, chaque vendredi, il propose de vivre 12h de prière tous ensemble en s'inscrivant de 8h à 20h le soir. Les créneaux sont de 30 minutes. Ce temps de prière sera reconduit tous les vendredis. Tél. 03.87.96.05.19  

Joseph Antoine Sprunck

L'HUMANITÉ ÉBRANLÉE ET LA SOCIÉTÉ EFFONDRÉE PAR UN PETIT MACHIN.


Un petit machin microscopique appelé coronavirus bouleverse la planète. Quelque chose d'invisible est venu pour faire sa loi. Il remet tout en question et chamboule l'ordre établi. Tout se remet en place, autrement, différemment.Ce que les grandes puissances occidentales n'ont pu obtenir en Syrie, en Lybie, au Yémen, ...ce petit machin l'a obtenu (cessez-le-feu, trêve...).
Ce que les opposants politiques n'ont pu obtenir, ce petit machin l'a obtenu (report des échéances électorales. ..).
Ce que les entreprises n'ont pu obtenir, ce petit machin l'a obtenu (remise d'impôts, exonérations, crédits à taux zéro, fonds d'investissement, baisse des cours des matières premières stratégiques. ..).
Ce que les gilets jaunes et les syndicats  n'ont pu obtenir, ce petit machin l'a obtenu ( baisse de prix à la pompe, protection sociale renforcée...).
Soudain, on observe dans le monde occidental le carburant a baissé, la pollution a baissé, les gens ont commencé à avoir du temps, tellement de temps qu'ils ne savent même pas quoi en faire. Les parents apprennent à connaître leurs enfants, les enfants apprennent à rester en famille, le travail n'est plus une priorité, les voyages et les loisirs ne sont plus la norme d'une vie réussie.
Soudain, en silence, nous nous retournons en nous-mêmes et comprenons la valeur des mots solidarité et vulnérabilité. 
Soudain, nous réalisons que nous sommes tous embarqués dans le même bateau, riches et pauvres. Nous réalisons que nous avions dévalisé ensemble les étagères des magasins et constatons ensemble que les hôpitaux sont pleins et que l'argent n'a  aucune importance. Que nous avons tous la même identité humaine face au coronavirus.
Nous réalisons que dans les garages, les voitures haut de gamme sont arrêtées juste parce que personne ne peut sortir.
Quelques jours seulement ont suffi à l'univers pour établir l'égalité sociale qui était impossible à imaginer.
La peur a envahi tout le monde. Elle a changé de camp. Elle a quitté les pauvres pour aller habiter les riches et les puissants. Elle leur a rappelé leur humanité et leur a révélé leur humanisme.
Puisse cela servir à réaliser la vulnérabilité des êtres humains qui cherchent à aller habiter sur la planète mars et qui se croient forts pour cloner des êtres humains pour espérer vivre éternellement.
Puisse cela servir à réaliser la limite de l'intelligence humaine face à la force du ciel.
Il a suffi de quelques jours pour que la certitude devienne incertitude, que la force devienne faiblesse, que le pouvoir devienne solidarité et concertation.
Il a suffi de quelques jours pour que l'Afrique devienne un continent sûr. Que le songe devienne mensonge.
Il a suffi de quelques jours pour que l'humanité prenne conscience qu'elle n'est que souffle et poussière.
Qui sommes-nous ? Que valons-nous ? Que pouvons-nous face à ce coronavirus ?
Rendons-nous à l'évidence en attendant la providence.
Interrogeons notre "humanité" dans cette "mondialité" à l'épreuve du coronavirus.
Restons chez nous et méditons sur cette pandémie.
Aimons-nous vivants !

Anonyme
 

mercredi 25 mars 2020

Infos flash pour Ormersviller








Michel Ledig rend hommage aux nouveaux héros



Michel Ledig enregistrant devant son téléphone sa chanson Les nouveaux héros
Michel Ledig, professeur des écoles en retraite et musicien de Rimling,  a  écrit une chanson pour soutenir toutes ces personnes qui sont sur pont pour soigner les malades, atteints du corinavirus. En pensant à tous ces intervenants, les paroles lui sont venues rapidement. Il  l’a enregistrée sur son téléphone portable, et c’est son voisin  Pierre Frumholz,   chef des sapeurs-pompiers, qui l’a mise sur les réseaux sociaux. 
Succès inattendu de la chanson 
Très rapidement elle a été reprise et partagée plus de 20 000 fois sur les réseaux sociaux. 
Il ne s’attendait pas du tout à ce succès. Il a éprouvé le besoin de rendre hommage à tous ceux qui se battent nuit et jour contre le coronavirus, risquant leur vie alors la plupart des gens sont tranquillement chez eux.  Comme, c’est Michel Ledig est grand musicien qui a   déjà sorti de nombreux CD avec son ami Alain Kermann.
C’est composant  la chanson « Les nouveaux héros », que l’air de Hallelujah de Léonard Cohen, lui est venu à l’esprit.

Les nouveaux héros

Les nouveaux héros de la société
Sont les infirmières et les pompiers
Les routiers, tous les agents de la sécurité
Les pharmaciens et les médecins
Les personnels des magasins
Pour eux chantons cet halleluia

Les urgentistes, les ambulanciers
Les aide-soignants et les brancardiers
Chaque jour la boule au ventre vont travailler
Sacrifiant leurs enfants, leur famille
Se battant pour sauver des vies
Pour eux reprenant cet Halleluia

Depuis des semaines, ils montent au front
Quelques fois sans protection
Vaincre ce maudit virus tous en communion
Leur mot d’ordre solidarité
Rendons leur hommage avec cet halleluia
Texte de Michel Ledig




 Joseph AntoineSprunck

Nouvelle attestation de déplacement


Communication pour les communautés de paroisses


mardi 24 mars 2020

Philippe de Villiers : “Le monde est en train de mourir du coronavirus”





Photo DR
Philippe de Villiers : “Le monde est en train de mourir du coronavirus” Publié dans Valeur
Par Bastien Lejeune
Publié le 18/03/2020 à 16:35


C'est un texte long, mais qui vaut la peine d'être lu : tout y est vrai !

Il montre la nécessité de lutter contre la mondialisation !
A transmettre à tous ceux qui ont compris l'aberration de la mondialisation, cause de nos malheurs actuels!

Depuis son Aventin vendéen, où il se trouve confiné comme le reste du pays, Philippe de Villiers analyse pour Valeurs actuelles la signification profonde de la crise du coronavirus. Pour le fondateur du Puy du Fou, cette épreuve sonne le glas du mythe de la “mondialisation heureuse” et du nouveau monde, et le retour du “carré magique de la survie”, frontière-souveraineté-localisme- famille.
Con$dentialité

Lors de la campagne des élections européennes de 1994, vous évoquiez avec Jimmy Goldsmith la nécessité de la “démondialisation” et critiquiez le libre-échangisme mondial. L’actualité, avec la pandémie du coronavirus, vous donne-t-elle raison ?
Hélas ! Je me souviens que dans nos réunions publiques, Jimmy et moi avions cette formule qui faisait rire les salles : « Quand toutes les barrières sanitaires seront tombées et qu’il y aura une grippe à New Delhi, elle arrivera dans le Berry ». C’était un rire d’incrédulité : « ils exagèrent... » En fait, Jimmy avait tout vu, tout dit, tout écrit dans son livre « Le Piège », écrit en 1993, non seulement sur le plan sanitaire mais aussi sur le plan de l’économie et de la sécurité. Je racontais tous les soirs, devant nos assemblées de curieux, la même histoire métaphorique sur la « jurisprudence du Titanic » : « Le Titanic a coulé à cause d’une seule lame de glace qui a percé la coque. Parce que la carène du navire n’avait prévu qu’un caisson seulement. Lorsque nous avons créé le Vendée-Globe, nous avons imposé sept compartiments étanches dans la coque de chaque bateau. Si l’un des sept se remplit d’eau, il en reste six... Les compartiments étanches empêchent le bateau de couler. Eh bien, chers amis, la jurisprudence du Titanic, c’est que les nations sont les compartiments étanches de la mondialisation. »
La réaction des élites et des médias était la même : « On ne peut pas s’opposer à la mondialisation. Elle est dans le sens de l’histoire. »
Quelle est la signification profonde de l’épreuve que nous traversons ?
Le confinement obligatoire sonne le glas de la fameuse « mondialisation heureuse ». La défaite intellectuelle des mondialistes est à la mesure du drame du coronavirus. Il signale, pour ceux qui ont un peu de lucidité, la fin du « Nouveau Monde » et le retour en force de « l’Ancien Monde ». Après la chute du mur de Berlin, on nous a expliqué que nous allions entrer dans un nouveau monde qui viendrait inaugurer une nouvelle ère, post-moderne, post-nationale, post-morale, une ère de paix définitive. Ce nouveau
monde serait deux fois novateur : d’abord il nous débarrasserait des souverainetés et des États, puisqu’il serait ahistorique et apolitique. Ce serait la fin définitive des guerres, de l’histoire, des idées, des religions et
l’avènement du marché comme seul régulateur des pulsions humaines et tensions du monde. Les citoyens allaient se muer en consommateurs sur un marché planétaire de masse. Excitant, non ? Et puis – deuxième novation – le nouveau monde organiserait enfin le primat ricardien de l’économie sur la politique, portant ainsi l’idée pacifique d’une réallocation des ressources au niveau du « Village Global » et d’un monde d’ouverture multiculturel. On pensait que les grandes organisations supranationales suffiraient à la supervision de ce nouveau monde où tiendraient dans la Main invisible du libéralisme les bonheurs et prospérités. À partir de ce moment-là, le vocabulaire changea : on ne parlait plus de gouvernement maisde gouvernance, de loi mais de régulation, de frontière mais d’espace, de peuple mais de société civile.

L'idéologie mondialiste est en train de mourir du coronavirus. En effet, quand revient le malheur, quand rôde la guerre - par exemple à la frontière gréco-turque - ou la mort - avec la pandémie -, les zombies des organisations internationales n’ont plus rien à dire - et d’ailleurs on ne les consulte plus.
Aujourd’hui, nous comprenons que cette vision idéologique est en train de mourir du coronavirus. En effet, quand revient le malheur, quand rôde la guerre - par exemple à la frontière gréco-turque - ou la mort - avec la pandémie -, les zombies des organisations internationales n’ont plus rien à dire - et d’ailleurs on ne les consulte plus. C’est le grand retour au carré magique de la survie.

Quand on décide de confiner un pays, la 'République de la PMA' ne confie pas les enfants des écoles aux fonds de pension mais aux pépés et mémés
Le premier point du carré, c’est la frontière, c’est à dire la protection, ce pour quoi les États ont été inventés. Le deuxième, c’est la souveraineté, c’est à dire la liberté des peuples pour prendre des décisions rapides et ajustées. Le troisième coin du carré, c’est le local, donc le contrôle au plus proche des intérêts vitaux. Le quatrième point, c’est la famille, puisque, quand on décide de confiner un pays, la « République de la PMA » ne confie pas les enfants des écoles aux fonds de pension mais aux pépés et mémés.
Rapidement après le début de la crise sanitaire, on s’est rendu compte que la France n’était pas souveraine dans de nombreux domaines, notamment la production de médicaments. Emmanuel Macron a dit : « Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner, notre cadre de vie au fond, à d'autres, est une folie ». Est-ce le retour en grâce de la notion de souveraineté ?
Oui, absolument. Quel chemin de Damas ! Qu’est-ce donc que la souveraineté ? C’est la compétence de la compétence. On est souverain ou on ne l’est pas. On ne peut pas l’être à moitié. Une femme n’est pas à moitié enceinte. Quand De Gaulle a adhéré au traité de Rome, il a eu une expression significative : la France s’engageait à adhérer à une « Europe de la coopération », à la condition expresse que la nouvelle institution ménage les souverainetés, pour préserver les « intérêts vitaux des nations ». Il citait à titre d’exemples, comme intérêts vitaux, l’autonomie du nucléaire français, l’énergie, l’agriculture, ou encore notre culture et notre art de vivre.
Depuis les traités de Maastricht, Amsterdam et Marrakech, nous avons aliéné notre souveraineté. Comme je le disais à l’instant, la souveraineté se
définit par le primat du politique. L’aliéner, c’est permettre à l’économie de s’organiser comme elle l’entend. Cette dernière va toujours là où vont ses intérêts. Nous avons donc connu un capitalisme débridé qui a choisi dans un premier temps l’aliénation américaine et désormais l’aliénation chinoise. Les gens qui ont prôné cette idéologie de la soi-disant division internationale du travail savaient ce qu’ils faisaient. Ils ont laissé derrière eux une France en pièces détachées, un pays qui n’a plus d’industrie qui vend ses plateformes aéroportuaires, et qui a favorisé une agriculture dégradée en un processus agrochimique suicidaire, un pays qui fait fabriquer les pièces de rechange des chars Leclerc en Chine, et lui confie le soin de produire pour elle ses médicaments.

La mondialisation, dont l’Europe n’a jamais été qu’un cheval de Troie, a favorisé quatre crises mortelles. La crise sanitaire, la crise migratoire, la crise financière larvée et la crise économique.
Nous disions en 1994, avec Jimmy Goldsmith : « La mondialisation est un système de spoliation dans lequel ce sont les pauvres des pays riches qui subventionnent les riches des pays pauvres ». Et nous ajoutions : « Dans un premier temps, tout ira bien. Les entreprises iront fabriquer là où c’est le moins cher, et iront vendre là où il y a du pouvoir d’achat. Mais viendra le moment où le piège se refermera ». Nous y sommes. La mondialisation, dont l’Europe n’a jamais été qu’un cheval de Troie, a favorisé quatre crises mortelles. La crise sanitaire ; mais aussi la crise migratoire avec une immigration non plus de travail mais de peuplement qui installe sur notre sol le face à face de deux civilisations. Songeons que c’est à Erdogan, contre un pourboire de six milliards d’euros, que l’Europe a confié le soin de garder sa frontière. C’est donc à lui d’ouvrir quand il veut, les écluses. Il est le patron. Il n’y a pas de protectorat heureux, il n’y a que des dhimmis. Et puis il y a la crise à venir,
la crise financière larvée, puisque nous évoluons tous sans le savoir dans une bulle de savon qui grossit de jour en jour, dont les volutes virtuelles s’enfantent les unes les autres, déconnectée de l’économie réelle ; et enfin la crise économique, la paupérisation des gilets jaunes par la délocalisation systématique qui a substitué aux circuits courts et à la production locale cette folie anti-écologique du circuit long et de la recherche discrète de l’exploitation du plus pauvre parmi les plus pauvres du monde. On est sur le point de redécouvrir l’idée désuète du petit jardin ouvrier comme soupape de sécurité à la grande surface, approvisionnée à 60 % de ses produits, par les producteurs lointains et sans aucun scrupule écologique.

Il est extraordinaire d’observer, avec le coronavirus, l’évolution du langage. On nous parle dans un langage vulgaire qui rappelle la fille de Molière allant à la selle,
de « faire nation », on nous parle du confinement des départements qu’on voulait supprimer il y a encore quelques semaines, on nous parle des préfets, on nous parle
de l’État
On a perdu le sens des hiérarchies distinctives, et notamment de la différence entre l’économie et la politique. L’économie sert des intérêts quand la politique n’est pas autre chose que la protection des citoyens. Elle doit rester au-dessus. Elle est première. C’est le bouclier régalien. Il est extraordinaire d’observer, avec le coronavirus, l’évolution du langage. On nous parle dans un langage vulgaire qui rappelle la fille de Molière allant à la selle, de « faire nation », on nous parle du confinement des départements qu’on voulait supprimer il y a encore quelques semaines, on nous parle des préfets, on nous parle de l’État. Le coronavirus a fait déjà deux morts de
grand renom : Schengen et les critères de Maastricht. J’avais dit en 2015, dans mon livre Le moment est venu de dire ce que j’ai vu (Albin Michel), que le mur de Maastricht tomberait un jour ou l’autre. Il vient de tomber. Il a chopé le virus.

Le coronavirus a fait déjà deux morts de grand renom : Schengen et les critères de Maastricht. J’avais dit en 2015 que le mur de Maastricht tomberait un jour ou l’autre. Il vient de tomber. Il a chopé le virus
La souveraineté revient en grâce, et par conséquent les souverainistes se multiplient...
Oui. On entend Bruno Le Maire parler de « souverainisme économique ». Une merveille ! Il y aura bientôt deux variétés de souverainistes : les souverainistes de souche et les souverainistes d’opportunité. Il faudra que les premiers ouvrent les bras aux seconds, sans gestes barrière. C’est nous qui avons inventé, en 1999 avec Charles Pasqua, le mot « souverainisme ». Je l’ai prononcé pour la première fois publiquement en 2004 devant l’Académie des sciences morales et politiques. Je me souviens qu’à l’époque, le mot était repris par nos adversaires comme si on avait attrapé la vérole. Aujourd’hui, les catéchumènes du souverainisme se font tonsurer, les yeux mi-clos, dans un silence cathédral qui appelle à la génuflexion oblique du dévot pressé. Il faut dire que le réel s’impose à chacun. Par exemple, la France est le seul pays au monde qui aura jusqu’au bout refusé de rétablir ses frontières, au nom du refus de ce qu’Emmanuel Macron vient d’appeler le « repli nationaliste ». Aujourd’hui, tous les pays européens, y compris l’Allemagne, ont rétabli leurs contrôles aux frontières. Seule la France se préoccupe de sauver le « soldat Schengen ». C’est dire la puissance de l’idéologie, quand on préfère les morts du coronavirus à la vérité protectrice. Les belles âmes du « Nouveau Monde » à l’agonie préfèrent
encore avoir tort avec le coronavirus que raison avec les souverainistes. Quoi qu’il arrive, il ne s’agit pas, selon eux, de sauver les malades, il faut sauver l’idéologie. Mais le Réel, qui est impitoyable quand il tient à pleine main la faux du trépas, vient contrarier leurs certitudes et inoculer le doute dans leurs syllogismes mortifères.
Vous l’avez dit : la France est l’un des derniers pays à avoir refusé de fermer ses frontières. Comment expliquez-vous la persistance de ce tabou quand le monde entier adoptait cette solution de bon sens ?
Le « Nouveau Monde » continue à désigner la frontière comme le mal absolu, mais on a bien été obligés d’inventer ce qu’on appelle les gestes- barrière. Or, qu’est-ce qu’un geste-barrière ? Une frontière entre individus. Et puis on invente les “clusters”. Qu’est-ce qu’un “cluster” ? Une frontière. Et puis on invente le confinement. Le confinement du Haut-Rhin, le confinement du Morbihan. Qu’est-ce que le confinement du Haut-Rhin ? Le confinement d’un département. Tiens tiens ! Les frontières départementales sont le bien, les frontières nationales sont le mal. C’est une curiosité épidémiologique pour les chercheurs d’après-demain.
Et voilà qu’on propose désormais un confinement total du pays. Mais en réalité, comme on garde les frontières ouvertes, on cherche à gérer le stock sans gérer le flux. On veut faire la chasse au coronavirus chez nous, dans un pays confiné, mais dans un pays qui n’est pas protégé du flux extérieur, principal bouillon de culture - avec le métro.
Macron dit aussi : « Nous devons (...) construire plus encore que nous ne le faisons déjà une France, une Europe souveraine, une France et une Europe qui tiennent fermement leur destin en main. » La crise du coronavirus n’a-t-elle pas montré les limites de la solution européenne ?
Tous les esprits sensés, soit pour s’en féliciter, soit pour le regretter, constatent que dans cette crise, depuis le début, les institutions de Bruxelles sont passées sous le tapis et que ce sont les États qui reprennent à leur compte tous les leviers permettant d’endiguer le virus. En d’autres termes,
quand on connait un grand malheur comme cette pandémie, que notre société est entre la vie et la mort, individuelle ou collective, le réflexe des peuples n’est plus aux vocalises « sauver la planète », le « Vivre ensemble » des embrassades par-dessus « les ponts qui remplacent les murs », c’est de se tourner vers les États, et le réflexe des États n’est pas de s’adresser à Bruxelles, l’OCDE, l’ONU ou l’OMC, c’est de protéger les nations et les peuples. CQFD. « Ce qu’une nation ne fait pas pour elle-même, personne ne le fera jamais à sa place », disait Charles Pasqua.
La première réaction de nombreux Français à l’annonce du confinement fut de rentrer chez eux et de se rassembler en famille. Là encore, ce réflexe n’est pas vraiment dans l’ADN du « Nouveau Monde » ...
Il n’y a plus de ministère de la Famille. On nous a expliqué, avec la PMA, que la famille de « l’Ancien Monde » était désormais désuète, anachronique, qu’elle relevait d’un patriarcat inégalitaire et moralement castrateur. L’idée d’un père, d’une mère, d’un grand-père et d’une grand-mère, apparaissait comme surannée. Or, à la suite de la fermeture des classes, le message du président de la République, réaffirmé par les ministres (y compris monsieur Castaner), c’est le grand retour à la famille. C’est-à-dire que quand on est dans l’urgence affective et la détresse, qu’on veut protéger un peuple, ce n’est plus la commission de Bruxelles mais l’État qui prend les choses en main, et ce n’est plus la PMA ou la GPA qui est à l’ordre du jour mais la famille traditionnelle.
En d’autres termes, le premier échelon d’entraide, de solidarité et d’assistance, aux dires mêmes de l’État, c’est la famille et la filiation fondée sur le principe que les aînés aident à sauver les enfants. Et que les plus jeunes déploient auprès des anciens leur sollicitude protectrice. C’est l’idée de la génération et du Temps long qui triomphe. Tout à coup, on découvre que la première sécurité sociale dans cette société qui a fabriqué une espèce hybride de solidaires-solitaires et fait naître des fils d’éprouvette, c’est la famille au sens de l’ordre naturel. Comme pour la frontière, comme pour la souveraineté, comme pour le local, on a évacué le réel par la porte,
il revient par la fenêtre du confinement.
Macron a dit, sans que l’on sache vraiment à quoi il pensait : « Il nous faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s'est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand
jour ». Que voudrait donc dire selon vous « tirer les leçons du moment que nous traversons » ?
Eh bien, cela veut dire : faire demi-tour. Remettre à l’endroit tout ce qui est à l’envers. Sortir des impasses où les élites nous ont engagés depuis Mai 68. La première leçon est économique, c’est de revenir à une économie productive de proximité. D’engager le grand rapatriement de nos forces vives. Revenir à l’économie réelle. Ce qui veut dire : gager l’argent qui circule sur le réel. Et le faire avant que l’euro ne s’effondre – le prochain virus. Recréer une industrie nationale, recréer une agriculture française qui ne violente pas la nature, déconnectée de l’agro-chimie. Ou encore fabriquer chez nous nos médicaments et les pièces détachées de nos productions stratégiques. C’est à dire rétablir la libre protection de
nos intérêts vitaux.
La deuxième leçon est constitutionnelle, c’est de rétablir nos frontières dont les bonnes âmes découvrent aujourd’hui qu’elles sont des filtres protecteurs et pacifiques.
La troisième leçon est écologique. Il faut rétablir dans nos échanges et nos productions le primat du circuit court. Revenir au bidon de lait qu’on va chercher à la ferme d’à côté. Produire français en France.
La quatrième leçon est juridique. On ne peut plus accepter la supériorité d’un simple règlement de Bruxelles sur notre constitution elle-même. On ne peut plus accepter non plus qu’au nom d’un soi-disant État de droit, le politiquement correct, tout au feu ardent de ses brandons de haine, cherche à terroriser les expressions libres, impose la pensée conforme et envoie toutes les semaines Zemmour chez le juge d’instruction.
Je pense qu’à la suite du Brexit, hier, et du coronavirus, aujourd’hui, l’institution bruxelloise est morte. Elle est comme un canard sans tête qui continue à courir. Sans tête, et sans cervelle. L’OMC, l’OTAN, tout cela, c’est fini. Le « Nouveau Monde », c’est l’ancien temps. La grande question qui est à l’ordre du jour, c’est de faire autre chose, c’est-à-dire un concert des nations. Dans un concert, on ne cherche pas tous emboucher la même trompette, mais à mettre en harmonie nos sonorités instrumentales, à raison même de leurs singularités. Il y a juste une dispute pour occuper la place du premier violon : acceptons-en l’augure. Il faut donc mettre à l’ordre du jour le Frexit. Cesser d’être toujours à courir après l’histoire qui se fait sans nous.

Il y a plus de chances de voir arriver les masques dans les hôpitaux que de voir émerger la « souveraineté européenne ». Une souveraineté sans peuple, c’est comme l’amour à distance, de la branlette.
On voit bien avec le coronavirus que le rêve de Bruxelles s’est transformé en cauchemar, il s’est désintégré parce qu’il était tramé dans un tissu de mensonges. Le mondialisme et l’européisme nous ont rendu malades. À la pandémie sanitaire s’ajoute la pandémie économique, je ne suis pas sûr que le tissu conjonctif de la France industrieuse s’en relève un jour. On compare les morts, comme à Eylau, après coup. Prenons garde. Dans l’affaire du coronavirus, vous avez pu remarquer que la France et l’Europe ont suivi le virus, avec une sorte d’esthétique du temps de retard. Nous sommes aujourd’hui dans un demi-confinement, en retard sur l’Italie et l’Espagne. On suit les autres pays. J’ai peur que ce soit pareil pour la question européenne. Bientôt, la France sera la seule à y croire encore. L’Europe charnelle du groupe de Visegrad n’y croit plus. L’Italie s’en moque. L’Angleterre est partie. L’Otan se traine. Erdogan nous fait des
pieds de nez et demande de rabouler le pognon pour nous protéger. Merkel est en assistance respiratoire. Et voilà qu’Emmanuel Macron nous parle, en plein coronavirus, de la nécessité d’une « souveraineté européenne » ... Il y a plus de chances de voir arriver les masques dans les hôpitaux que de voir émerger la « souveraineté européenne ». Une souveraineté sans peuple, c’est comme l’amour à distance, de la branlette. Il ne faut plus prendre ce concept comme une simple erreur. Avec le coronavirus, c’est désormais une plaisanterie. C’est de l’humour anglais.
Agnès Buzyn a dit dans Le Monde : « Quand j’ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous. Je suis partie en sachant que les élections n’auraient pas lieu ». C’était il y a un mois...
Voilà une ministre de la Santé qui quitte son ministère en plein drame pour convoiter un fauteuil de maire de Paris. Ah ! le « Nouveau Monde » ! C’est misérable. Je pense qu’il faudra constater le jour venu, de manière rétrospective, la faillite du soi-disant « Conseil scientifique ». Son président vient de déclarer qu’il avait minimisé le fléau à venir, qu’il n’y croyait pas encore fin janvier. On a donc perdu deux mois. Incroyable ! Le statistiquement correct et le scientifiquement correct sont à la biologie et à la santé ou l’immigration ce que le politiquement correct est à la pensée : un mensonge officiel. Soit les autorités sanitaires ne savaient pas que le coronavirus allait débarquer chez nous, mais moi je le savais par mes amis russes, chinois et américains, or je ne suis pas dans l’appareil d’État. Ces amis, virologues, nous prévenaient : « Vous êtes fous. De ne rien faire. De ne pas fermer vos aéroports. » Tout le monde le savait. Les autorités sanitaires le savaient. Soit, deuxième hypothèse, les gens qui nous gouvernent le savaient mais n’ont rien voulu dire et rien voulu faire, mais alors la question est encore plus grave. Pourquoi cette inertie ? Si on avait pris à temps l’épidémie, par exemple en rétablissant nos frontières immédiatement, on aurait cerné, affronté la pandémie et préservé beaucoup de vies humaines.
Le gouvernement a choisi de maintenir les élections municipales.
Que vous inspire cette décision ?
Cette affaire des élections municipales condamne la classe politique tout entière puisqu’à ma connaissance, il y a eu des réunions entre le gouvernement et l’opposition, qui se sont accordés pour réclamer, quoi qu’il en coûtât, la tenue des élections municipales. Encore jeudi dernier, je me souviens avoir entendu un sénateur vendéen pérorer dans les fièvres des petites ambitions d’histricule, en demandant au Premier ministre que « la démocratie ne soit pas mise en quarantaine ». C’est à chacun de faire son examen de conscience. La classe politique – on nous parle d’un consensus – a voulu maintenir les élections parce qu’elle est déconnectée du réel et qu’elle ne se soumet qu’à ses intérêts et ses préoccupations. Ce qui est grave dans toute cette affaire, c’est que les autorités sanitaires et politiques ont envoyé trois messages parfaitement incohérents, provoquant ainsi la légèreté des conduites individuelles.

Le maintien du premier tour et l’annulation du deuxième signent devant le peuple - qui l’a bien compris - la carence, l’impréparation, le tropisme mortifère de notre classe politique qui préfère la préservation du système politique à la protection du système de santé.
Le premier était le suivant : ce n’est pas si grave puisque l’on maintient les élections municipales, elles ne sont donc pas un foyer de contagion. Mais alors, marcher dans les parcs non plus. Si on les maintient, c’est que la contamination n’est pas si dangereuse que cela ! Comment a-t-on pu en 24 heures, fermer les restaurants et ouvrir les salles de vote où la promiscuité civique est un risque supérieur à n’importe quelle promenade ? Le maintien du premier tour et l’annulation du deuxième signent devant le
peuple - qui l’a bien compris - la carence, l’impréparation, le tropisme mortifère de notre classe politique qui préfère la préservation du système politique à la protection du système de santé.
Le deuxième message est tout aussi incohérent. Pendant des semaines, on nous a rassurés : c’est une gripounette, d’ailleurs 98 % des gens qui l’attrapent en sortent indemnes. Mais alors, pourquoi tout ce foin ? Pourquoi tous ces confinements ? Du coup, beaucoup de gens se sont dit : s’ils maintiennent les élections municipales malgré le virus, et s’ils considèrent qu’il y aura très peu de victimes, ils font du bruit pour rien, c’est pour nous cacher autre chose, c’est une diversion. Voilà ce que j’ai entendu pendant des semaines. Et tout à coup, le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur morigènent les Français et leur reprochent d’avoir pris leurs aises la veille du scrutin en allant flâner sur les quais ou cueillir des jonquilles au rebord des fossés...
Enfin, le dernier message, c’est de mettre la France en confinement et de garder le métro en circulation. Selon les virologues, qui le disent à voix basse, le métro est un vecteur viral dix fois supérieur en termes de contamination à tous les autres foyers de fermentation. C’est, selon les virologues, le « premier bouillon de culture ». Une fois de plus, on demande à certains Français, notamment ceux de la province, d’accueillir les Parisiens et de payer le prix fort avec le confinement, mais le métro, vache sacrée du nouveau monde, continue à rouler. C’est un scandale sanitaire avant d’être un scandale moral. On nous dit : « C’est pour les infirmières ». Réponse : il faut réquisitionner les taxis pour les infirmières, ne serait-ce que pour confiner leur transport et préserver leur santé.
Depuis le week-end dernier, les catholiques ne peuvent plus assister à la messe. Qu’avez-vous pensé de la décision de fermer les portes des églises ?
C’est une rupture allégorique de civilisation et aussi un renversement symbolique de tous les paradigmes de la chrétienté millénaire. Jadis, quand il y avait un grand malheur dans la cité, jusqu’à Paul Reynaud en 1940 qui alla à pied réclamer un miracle à Notre-Dame, on se précipitait dans les
églises. Les curés se promenaient avec le Saint Sacrement, aspergeaient les rues et les malades, les appels à la prière étaient partout. Saint Louis, à Royaumont, apportait lui-même à manger au frère Liger, qui était un lépreux décharné et sur le visage duquel voyageaient toutes les répugnances de la nature. C’était peut-être excessif mais c’était beau. C’était enté sur l’idée que la vie est un mystère qui nous est confié en dépôt. La religion était centrale. Elle est périphérique. Aujourd’hui, les communiqués épiscopaux ont revêtu à leur tour la phraséologie du commun : « La Santé est le premier de nos biens communs ». Il y a même des évêques qui viennent d’interdire aux personnes âgées de plus de 70 ans de participer aux enterrements. On enterre à la pelle, plus au goupillon. Et Lourdes ferme ses portes. Il n’y a plus de miracle. On ferme la grotte, on éteint les cierges. On confine Bernadette. Renversement de perspective qui ne sera pas sans conséquence. Foin de la piété populaire et des cierges de supplication. Quand on entend les appels à de nouvelles vocations, je me dis par-devers moi : une Église qui ferme ses églises ne peut susciter qu’une sorte de vocation : la vocation de serrurier.