Évangile de Jésus Christ selon St Luc 21 25–28, 34–36
« En ce temps-là, Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet ; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »
En ce début d’année liturgique, les événements survenus en France, au Liban, dans la bande de Gaza, en Ukraine, sans oublier les catastrophes naturelles survenues suite aux inondations, en France, en Espagne et maintenant en Angleterre donnent le concret des bouleversements annoncés dans l’évangile de ce jour. "Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. » Devant tout ce qui s’est passé ces dernières semaines, il y a eu beaucoup de cris, de larmes, de désespoir. Il semblerait que les terroristes ont réussi à semer la terreur. Si on s’en tient à ce constat, ils ont gagné ce qu’ils cherchaient : semer la peur, et vous savez que la peur est mauvaise conseillère !
Aurions-nous oublié à quel point l’état de paix demeure fragile, comme si on était assis sur une poudrière avec la menace d’une 3ème guerre mondiale ? Heureusement que la culture, les échanges, et la foi vivante de beaucoup montrent un visage d’avenir.
La description de Jésus ne s’arrête pas sur les catastrophes qui font partie de l’histoire. Face à tous ces malheurs, Jésus interpelle ses disciples en disant : « Dès que commenceront ces choses, redressez-vous et relevez la tête : votre délivrance est proche ! » En d’autres termes, Jésus attire notre attention sur l’utilisation de nos capacités : voir, entendre, chercher à comprendre et apprécier les événements : c’est le premier pas pour tisser des liens avec les autres ; le dialogue est primordial dans tous les conflits. Celui qui ne s’intéresse qu’à lui-même, n’est pas humain. Alors que celui qui essaie de voir et de comprendre et de mettre en œuvre des réponses, se redresse et devient plus humain, plus proche des autres. C’est le chemin pour trouver des solutions qui permettent aux gens de ne pas désespérer et de grandir. C’est une marche vers un monde nouveau. C’est le chemin de NOEL ! Noël adviendra si on prépare sa venue.
Si on ne regarde que les aspects difficiles, écrasants on ne peut que désespérer. Au contraire, Jésus est venu nous dire que Dieu n’est pas la source de toutes les catastrophes de la vie. Au contraire, il nous présente un Dieu d’amour, un Dieu fidèle, un Dieu de lumière et non de ténèbres. C’est le Dieu créateur, d’alliance, de confiance, particulièrement attentif à tous ceux qui peinent et qui veulent nous associer à sa création.
Très facilement on met tous les malheurs sur le compte d’un Dieu qui menace et qui punit. C’est une façon d’utiliser Dieu pour faire peur et asseoir son autorité. Le Dieu de Jésus Christ n’est pas un Dieu manipulateur encore moins un père fouettard. C’est un Père qui fait tout pour que ses enfants grandissent dans la liberté et la responsabilité. Dans la création de l’homme à son image, il lui a tout donné : une intelligence, un cœur pour être acteur de son bonheur et du bonheur des autres. C’est un Père qui nous veut être capable d’aimer comme Lui nous aime.
Dans la vie, absorbée par le quotidien, nous sommes en lien avec des personnes confrontées à des réalités écrasantes : la perte d’un emploi, d’une réputation, des biens précieux, une estime de soi, un être cher. Alors il faut d'abord se taire devant l'autre qui s'ouvre à nous, dans sa blessure. Pour découvrir le Royaume de Dieu, il faut nous tenir éveillés et rester sur nos gardes.
Jésus nous invite à nous réveiller. Se réveiller, c’est comprendre que notre monde ne pourra aller mieux que si on croit aux autres. C'est de s'engager contre l'injustice et toutes formes de violences, pour laisser la place à la solidarité. C’est le sens du temps de l’Avent.
Pour changer le monde, il faut commencer par changer son cœur. « Ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »
François, prêtre retraité
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