Lors des funérailles, le prêtre a rendu hommage à Juliette Martini, une femme dynamique, pleine de vie, généreuse toujours affable et souriante, décédée à l'âge de 94 ans. C'était une battante, rien ne l'arrêtait, elle savait toujours où il fallait intervenir. Elle aimait voyager et participer à la vie associative et paroissiale de son village Waldhouse. Elle a été pendant plusieurs années présidente de l’association des anciens du village, dont elle a été la doyenne.
A la fin de l'office, Soeur Marie-Claire Schwartz, en mission durant de nombreuses années à Bamako (Mali), a tenu à témoigner de la générosité débordante de la super-mamy Juliette.
A la fin de l'office, Soeur Marie-Claire Schwartz, en mission durant de nombreuses années à Bamako (Mali), a tenu à témoigner de la générosité débordante de la super-mamy Juliette.
Photo J.A.S.
"Dans la vie il y a des actes posés qui riment sans doute avec « oser »
C’est ainsi que toi Mamie Juliette, tu as osé débarquer seule au Mali en décembre 2002 alors âgée de 80 ans. Quel exploit !
Pour toi un rêve s’est réalisé ce jour là grâce à la générosité de tes enfants. Très beau cadeau de Noël !
Ton séjour dans notre communauté avec Srs M Rose, Catherine , Pauli et moi même ne fut que du bonheur .
Tu avais hâte de connaître, de rencontrer ce peuple si attachant. Ah ! Mamie Juliette ton sourire, ta joie de vivre, ta grande simplicité ont très vite conquis petits et grands et quand tu plongeais ta main dans ton petit sac pour y puiser quelques bonbons…alors tu voyais jubiler ces petites frimousses, et les personnes âgées appréciaient aussi ton geste de partage.
Tu n’as pas chômé durant ton séjour. Tes doigts de fée furent à l’œuvre pour la confection des aubes des servants de messe avec l’aide des filles du Centre de Promotion de la Femme « La Providence »
La journée cuisine, fabrication de petits gâteaux de Noël a eu du succès auprès de jeunes cuisiniers.
Tu nous accompagnais dans nos lieux de mission catéchèse- école- Centre de Promotion de la Femme – visite des malades….et chaque fois tu en sortais émerveillée de leur accueil, de cette chaleur humaine extraordinaire qui se dégageaient au-delà de leur pauvreté.
Ton passage en brousse, à Bougouni, t’a laissé étonnée devant les hommes et les femmes portant un petit tabouret sur la tête. C’est qu’ils allaient apprendre à lire et à écrire à l’ombre d’un manguier. « Pour sortir de l’obscurité » comme ils aimaient le dire .Et toi de répondre en hochant la tête « si seulement nos petits et nos grands voyaient ce courage ! »
Tu avais bien compris cette sentence « quand on veut aller à la rencontre des gens, quand on veut être accepté par ce peuple, il faut y aller avec son cœur et c’est là que toutes les portes s’ouvrent. Les gens se sentent aimés tels qu’ils sont.
Je vois encore ton désarroi lors d’une visite chez Thomas, homme malade, très amaigri. Le couple nous reçoit dans leur pauvre case, avec un beau sourire. Après les salutations d’usage et les nouvelles de sa santé, il nous dit « C’est un grand jour aujourd’hui. Ma femme vient d’accoucher et voilà le bébé » Son doigt montrait un paquet de chiffons posé à même le sol d’où pointait une petite tête. La vie est là, c’est l’essentiel. J’ai ramassé ce petit être dans ses chiffons pour le remettre dans les bras de Mamie Juliette. Les larmes coulaient….
Tu n’as jamais oublié cette famille. En repartant des congés en France, j’avais toujours un don pour eux.
Aucune souffrance ne t’a laissé indifférente. Ton cœur a cédé pour un autre couple démuni, sans ressources, en désir d’acheter un âne pour tirer la charrette de bois à vendre afin de subvenir aux besoins de la famille. Une somme qui t’avais été remise par un être cher trouva preneur,
A chaque congé en France, je venais te donner des nouvelles de tes amis maliens et nous revivions ensemble ces moments merveilleux.
Aujourd’hui, ils te remercient et te font plein de bénédictions pour une éternité de bonheur.
Ala ka here ani nisondia arjanana di ma ( bambara, langue nationale du Mali)
Que Dieu te donne la paix et la joie éternelle
Amiina
Merci , Mamie Juliette d’avoir été providence avec nous pour ce peuple malien."
J.A.S.