jeudi 5 juin 2025

Le message du Père François


Évangile de Jésus Christ selon St Jean 14, 15–16, 23b-26

 

« En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous. Si quelqu’un m’aime, il gardera ma Parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes Paroles. Or, la Parole que vous entendez n’est pas de moi : elle est du Père, qui m’a envoyé. Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous ; mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit ».

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 Ce qui s’est passé ce matin-là à Jérusalem, nous venons de l’entendre dans la lecture des Actes des Apôtres. « Au terme des 50 jours après Pâques, ils se trouvaient réunis tous ensemble. Soudain, un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent : la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière. »  Sur ce, les disciples sortent comme des fous. Oui, ils étaient fous de joie de découvrir quelque chose qu’ils n’avaient pas perçu avant la venue de l’Esprit Saint. Avec d’autres yeux et un autre esprit, ils voient ceux qui sont venus à Jérusalem. « Chacun d’eux entendait dans son propre dialecte ceux qui parlaient. »

 

Ce matin de la Pentecôte, c’est la naissance de L’Eglise. L'Église naît dans une explosion. L'Église est explosion. Le vieux monde s'effondre et un nouveau surgit dans les ruines du premier. Ce nouveau monde, on l'appelle le Royaume de Dieu. Il n'est plus ce monde où chacun s'enferme dans son passé et ses frontières, où chaque identité se définit par opposition aux autres, où l'histoire a distribué les rôles et les privilèges.

 

Le Royaume de Dieu est un monde accompagné par le regard d'un Père qui aime chacun de ses enfants. Il n'aime pas seulement ceux qui sont beaux et bons, riches et bien portants. Il les aime tous, en portant une attention particulière aux malades, aux handicapés, aux petits et aux laissés pour compte.

 

L’Esprit de Pentecôte est un souffle créateur, il n’est pas tranquillisant, mais contestataire. On le reconnaît à ses œuvres, il réagit toujours à contre-courant :

-       Pour tous ceux qui sont enfermés dans le passé et qui ont peur de tout ce qui naît de bien et de beau, l’Esprit se fait source, fontaine de vie.

-       Pour ceux que les structures enferment, qui perdent leur liberté dans l’accomplissement rigoureux des lois ou dans la défense des principes,- l’Esprit se fait souffle, vent qui bouscule, qui place la personne humaine avant le sabbat, avant l’idéologie.

-       Pour ceux qui sont restés au stade d’un Dieu justicier, dominateur, l’Esprit se révèle : amour, tendresse, miséricorde. Il témoigne que le Père des cieux n’est pas un maître, mais plutôt celui qui attend ses enfants pour les serrer dans ses bras, à l’image de l’enfant prodigue.

-       Pour ceux qui ironisent, qui se moquent, qui ridiculisent la foi naissante de ceux qui cherchent, l’Esprit leur montre un chemin de Vérité. Il leur rappelle la grandeur de Dieu et qu’il est tout autre.

-       Pour tous ceux qui sont marqués par les épreuves, les échecs et qui sont tentés de baisser les bras, ils ont besoin de rencontrer des personnes de leur entourage, animés par l’Esprit de Pentecôte.

 

L’ESPRIT de la Pentecôte a suscité

            Un François d’Assise dans une Eglise très riche.

            Un Martin Luther King dans un monde raciste.            

            Un Pape Jean XXIII pour une Eglise ouverte aux attentes du monde.

            Les prêtres ouvriers dans une Eglise loin des travailleurs.

Une Mère Térésa et sœur Emmanuelle auprès des plus pauvres et des abandonnés.

Le Pape François, qui par son langage et son témoignage, force le respect et l’admiration de ceux qui refusent tout lien avec l’institution.

Et aujourd’hui le Pape Léon.

 

C’est le même Esprit qui anime ceux et celles dont on ne parlera jamais, et qui sont au service de l’Humanité. Pour que grandisse cette Humanité, elle ne peut pas se contenter de confort, mais se construit sur l’Amour qui est : la Sagesse - l’Intelligence – la Justice – la Science – la Force – le Conseil – la Piété – la Crainte ce sont là les 7 dons de l’Esprit Saint.

Un grand pas serait déjà franchi, si, en ce jour de la Pentecôte, chacun d’entre nous prenait conscience que ce Souffle de Vie qui l’habite depuis sa naissance est quelque chose d’important de la Vie même de Dieu.

C’est cet Esprit qui nous fait dire à Dieu : Notre Père !


François, prêtre retraité