Le sommeil représente environ un tiers de votre vie.
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La majorité des Homo Sapiens ont besoin de 8 heures de sommeil par nuit.
Certains ont besoin d’un peu moins, d’autres d’un peu plus.
Les enfants et les adolescents ont besoin de nettement plus.
Et la qualité de ce temps de sommeil rejaillit sur les deux autres tiers de votre vie.
Mieux vaut dormir sereinement ses 8 heures par nuit pour vivre pleinement les 16 heures qui
restent ! Quand cela est possible, bien entendu.
Des habitudes de sommeil qui varient selon les personnes
Pour la plupart des Terriens, le temps de sommeil se fait d’une traite.
Toutefois, les personnes âgées, dont le sommeil peut être troublé, dorment parfois leur comptant d’heures en plusieurs séquences réparties tout au long de la journée.
Sous certains climats, ce temps de sommeil est réparti entre une nuit courte de 5 à 7 heures et une sieste longue d’une à deux heures.
Ce rythme a souvent été associé au mode de vie traditionnel espagnol. Et cela était vrai lorsque l’économie espagnole reposait beaucoup sur l’agriculture.
Les travaux des champs étaient alors impossibles, notamment l’été, compte tenu de la chaleur. Les paysans préféraient travailler très tôt le matin et tard le soir.
Mais cette tradition s’est un peu perdue aujourd’hui. Désormais, ce sont les Allemands qui sont les champions de la sieste en Europe avec 16 % de pratiquants, contre 9 % en Espagne.
Ce rituel est aussi apprécié au Royaume-Uni, en Italie et en Chine.
Il existe, par ailleurs, différents types de dormeurs : certains sont lève-tôt, couche-tôt, d’autres préfèrent veiller le soir et une partie de la nuit.
Ces différences sont naturelles.
Elles s’expliqueraient par le fait qu’autrefois, au temps des cavernes, certains humains veillaient sur le feu de camp en attendant le jour, pendant que les autres dormaient.
Enfin, les besoins en sommeil diminuent au fil des années : les personnes âgées dorment un peu moins que les autres.
Les cycles du sommeil
En revanche, le temps de sommeil moyen actuel, qui est de 7 heures chez la plupart des Européens, est trop faible.
Ce temps de sommeil moyen n’a cessé de reculer ces derniers siècles. Cela est dû, entre autres facteurs, à l’arrivée de l’électricité puis à celle des écrans.
Lorsque vous dormez 8 h, votre sommeil se découpe en cycles de deux heures environ, ce qui vous donne donc 4 cycles par nuit complète.
Lorsque vous vous endormez, vous tombez d’abord dans un sommeil lent et léger.
Il devient profond au bout de quelque temps.
Au bout d’une demi-heure, vous vous trouvez dans un sommeil lent et profond.
Vous y resterez durant 20 à 30 minutes environ, puis votre sommeil s’allège. Il redevient léger : le cycle touche à sa fin.
Mais au moment de recommencer un cycle, votre cerveau s’agite, ce dont témoignent vos yeux qui s’activent en tous sens sous vos paupières fermées.
Pourtant, à ce moment-là, vous dormez à poings fermés. Et c’est pour cela que les scientifiques appellent cette phase entre deux cycles le sommeil paradoxal.
Ils l’appellent aussi REM, ce qui signifie en anglais Rapid Eye Movement ou mouvements rapides des yeux.
C’est aussi à ce moment-là que se déroulent la plupart des rêves, notamment ceux dont vous vous souvenez.
Car il peut y avoir d’autres rêves durant le sommeil léger et lent, mais ces derniers sont plus abstraits et moins liés aux émotions.
Les rêves classiques, ceux que l’on peut raconter, qui peuvent aussi être des visions ou des songes, se passent en général durant le sommeil paradoxal, en fin de cycle.
À quoi servent les rêves ?
Le sommeil est réparateur.
Et les rêves font partie de ce processus. Ils sont comme une thérapie de nuit.
Ils auraient notamment pour effet de vous permettre de mieux traiter les émotions vécues durant la journée ainsi que les informations accumulées.
Mais les chercheurs qui se passionnent pour le sujet pensent qu’ils pourraient avoir un rôle encore plus important.
En plus de leur activité régulatrice des émotions, les rêves seraient notamment utiles pou :
- explorer de nouvelles idées ;
- structurer la pensée ;
- préparer le cerveau et le corps à de nouvelles menaces ou défis ;
- entrevoir le futur ou établir un lien entre passé et futur.
Cette dernière caractéristique était déjà présente dans l’esprit de nombreuses civilisations anciennes, adeptes de l’interprétation des rêves.
Les Aborigènes, les Maoris, ou encore les Chinois et les Grecs cherchaient dans leurs rêves des indices de ce qui allait se passer à l’avenir.
Les Aborigènes australiens, en particulier, sont connus pour leur art pictural directement inspiré des rêves.
Ils y voient une ouverture sur le monde spirituel. Et de fait, les rêves sont importants dans de nombreuses spiritualités, y compris les religions du Livre.
Ils sont également présents chez les philosophes et les scientifiques.
Le Discours de la méthode, parangon du rationalisme, est, nous dit l’auteur, issu d’un songe.
Le tableau de Mendeleïev, ou tableau périodique des éléments, qui réunit l’ensemble des éléments chimiques existant sur Terre, serait apparu en rêve au savant russe.
Qui se souvient de ses rêves ?
Des chercheurs en Italie se sont demandé s’il existait une prédisposition à se souvenir de ses rêves.
Et leurs conclusions confirment leurs hypothèses.
L’âge compte d’abord : parmi les participants à leurs travaux, ce sont les jeunes adultes qui se souviennent le mieux de leurs rêves.
Mais la personnalité joue aussi. Les esprits créatifs et ouverts avaient davantage tendance à se souvenir de leurs rêves.
Cela comprend notamment des personnes qui sont habituées à laisser leurs pensées vagabonder durant la journée.
Chez elles, le rêve est comme une seconde nature. Elles sont à l’écoute de leurs rêveries et de leurs idées.
L’expérience n’est pas en reste, puisque ceux pour qui les rêves représentent un moment agréable ou heureux ont davantage tendance à s’en souvenir que ceux qui s’en inquiètent.
Enfin, l’environnement, les saisons et l’exposition à la lumière seraient aussi des facteurs influençant la mémoire des rêves.
Comment se souvenir de ses rêves ?
Il n’existe pas de méthode infaillible pour se souvenir de ses rêves.
Si toutefois vous souhaitez tenter l’expérience, voici quelques idées qui pourraient vous aider :
- prendre l’habitude de se souvenir de ses rêves ;
- tenir un journal des rêves, ce qui aurait pour effet de conscientiser la démarche : votre cerveau y accorde plus d’importance, ce qui pourrait faciliter la mémoire des rêves ;
- consommer des tisanes de plantes oniriques comme l’armoise ou la calea zacatechichi . Cette dernière est une plante mexicaine utilisée notamment par les Mayas pendant des siècles. Ces plantes auraient la faculté d’aider à avoir des rêves lucides. Mais n’hésitez pas à demander conseil à votre herboriste avant de les consommer ! A priori, les tisanes ne sont pas considérées comme dangereuses. Mais l’armoise est réputée agir sur le système nerveux et… perturber le sommeil ! Il faut choisir : rêver ou dormir ! Si vous avez le sommeil fragile, ces plantes sont probablement à éviter.
- pratiquer la méditation de pleine conscience ;
- moins regarder les écrans, qui détournent l’attention du cerveau et le déconnectent de son environnement immédiat ;
- se réveiller sans réveil : le son vibrant de votre réveil fait monter immédiatement votre niveau de cortisol, ce qui pourrait vous empêcher de vous souvenir de vos rêves : vous passez en mode éveil de manière trop rapide ;
- rester connecté avec soi-même.
Vous l’aurez compris, la connexion au rêve dépend de la personnalité et des objectifs de chacun.
La science est encore loin d’avoir révélé tous les secrets liés aux rêves humains.
Mais le savant qui percera le secret des rêves y parviendra peut-être… en rêvant ?
Naturellement vôtre,
Augustin de Livois