dimanche 13 avril 2025

Le bon rituel du repas français

 

Photo DR

La façon dont vous mangez est (presque) aussi importante que ce que vous mangez

Les Anglais s’étonnent  que les Français vivent longtemps malgré (ou à cause de ?)  leurs fromages, leur foie gras et leur ballon de rouge. 

Mais s’ils regardaient non pas ce que nous mangeons, mais comment nous le mangeons… ils comprendraient peut-être, une partie de ce mystère.

Car il y a une chose que les Français font effectivement plus volontiers que les Anglo-Saxons : prendre leur temps pour manger.

C’est une habitude culturelle aussi ancienne que les fromages fermiers. Un repas qui dure une heure n’est pas une exception, c’est une norme. Surtout le dimanche ! 

On commence par discuter autour d’un verre. Quand on est servi, on admire son assiette, on renifle le délicieux parfum qui s’en échappe. On mâche lentement. On se ressert un verre. On parle encore. Et seulement après, on reprend une bouchée. 

Ce rituel-là, que certains voient comme une perte de temps, est en fait une clé de santé.

Une étude japonaise publiée dans le BMJ Open en 2018[6] a montré que les personnes qui mangent lentement ont significativement moins de risques de développer un syndrome métabolique , un ensemble de troubles (obésité abdominale, hypertension, glycémie élevée…) associés à un vieillissement accéléré et à un risque accru de maladies cardiovasculaires

Mangez lentement, vivez longtemps 

L'importance de la mastication


Quand vous mâchez longtemps un aliment, vous activez une enzyme appelée l’amylase salivaire, qui amorce la digestion des glucides dès la bouche.

Vous envoyez aussi un message clair à votre cerveau : « Je suis en train de manger ». Or le cerveau met environ 20 minutes à recevoir le signal de satiété.

Si vous mangez trop vite, ce signal arrive… trop tard. Tout simplement.

Résultat : vous mangez trop. Et surtout, vous digérez mal.

La lenteur améliore la digestion, favorise l’assimilation des nutriments, et limite les ballonnements et l’inflammation de l’intestin. Ce n’est pas rien quand on sait que la flore intestinale — la microbiote — joue un rôle central dans la santé immunitaire, hormonale et même psychologique.

L'équilibre du microbiote est fondamental pour le vieillissement en bonne santé, et le stress digestif chronique — causé par une alimentation avalée à la va-vite — est un des grands ennemis de cet équilibre.

Manger lentement et avec plaisir, c’est donc bien plus qu’un art de vivre. C’est un geste anti-âge puissant, aussi simple qu’oublié dans nos vies modernes. 

Il n’est pas exagéré de dire que ralentir à table est une forme de résistance : résistance à la productivité à tout prix, aux fast-foods, au stress.

Résistance joyeuse, faite de plats appétissants, de bouchées posées et savourées, d’appréciation des mets.

Cette façon de manger a fait ses « preuves »

Peut-être que ce n’est pas dans le gène « fromage » que se trouve le secret français, mais dans le tempo. Une résistance à la précipitation, une ode à la lenteur.

À bien des égards, le fast food est aussi un fast death : une mort rapide. Non seulement on y mange des cochonneries, mais on les avale plus qu’on ne les mange ; comme si on était pressé de mettre un pied dans la tombe.


Portez-vous bien,

Rodolphe