Dans le cadre d’une sortie nature animée par Johanne Mathieu de la Ferme Affable au Moulin d’Eschviller, une vingtaine de personnes ont participé à l’animation organisée par la Médiathèque Joseph Schaeffer dans le cadre du programme « Le sol à nu"
Johann Mathieu a réussi à captiver ses auditeurs
Johann Mathieu de la Ferme Affable a d’abord évoqué de nombreux scientifiques qui ont dit des vérités, contestées par d’autres. Pour lui la vérité en agriculture semble devoir être oubliée pour une raison simple: « S'il devait exister une vérité universelle concernant les lois de la nature qui régissent la culture, alors celle-ci serait à l'échelle de l'univers tout entier. »
L’importance de l’exposition
Il est vrai, que cultiver est une activité banalement humaine. Pourtant cela a généré de virulents débats théoriques. Pour Johanne « L'art de cultiver étant toujours pratiqué par un être humain au cœur d'un environnement localisé et restreint signifie que cette activité n'est jamais concernée par toutes les lois de la nature en même temps. Tout dépend, de l’exposition et de la nature du sol. Pour Johann une petite initiation à l'observation pratique est nécessaire.
Connaître la composition du sol
C’est pourquoi, il a emmené le groupe dans la vallée de la Trubach, avec sa tarière. En creusant, il a fait découvrir la nature du sol
Mais avant de creuser, il a essayé de trouver les éléments qui ont conduit à la formation du sol sous leur pied. Il y a l’influence du relief, du climat, de l'orientation, de l’eau, de l’air, de la circulation de ces derniers, des arbres, de la roche mère? etc.
De manière participative et sans aucun recours à des concepts abstraits, l'audience est parvenue, en réfléchissant par elle même, à la conclusion que le sol du fond de la vallée était formé en grande partie par la circulation de l'eau qui l'a creusée.
Le rôle important de l’eau de pluie
Dans ce contexte ombragé, très humide le sol est gorgé d'eau et c'est donc cette même eau qui en est le principal architecte. En outre, cette eau étant descendue du plateau calcaire, on imagine la présence de calcaire alors même que nous sommes sensés être sur un sol gréseux. A l'inverse, les sols du coteau laissant ruisseler l'eau et étant mieux exposés sont moins soumis à l'influence de l’eau, mais plus de l'air et de la chaleur. Une fois les trous effectués l'observation sans appel confirme le résultat de l'observation du paysage : à 10m de distance deux sols totalement différents et opposés : celui du fond de vallée. argileux, lourd, non homogène et calcaire par rapport à un sol sableux homogène d'un rose grès des Vosges. Johann a alors posé la question : "Croyez vous que dans deux sols si différents on peut cultiver exactement la même chose ? »