mercredi 20 décembre 2023

L'étoile de Noël

 

Si le sapin est le roi incontesté de Noël, cette jolie fleur rouge en est la reine : 


Chaque année en décembre, l'étoile de Noël, originaire du Mexique envahit toutes les boutiques de fleuristes.

Sa floraison en milieu naturel a lieu plus ou moins à la période des fêtes, mais ce sont en réalité ses magnifiques feuilles écarlates qui ont fait sa réputation.

Car, les « pétales » rouges du poinsettia sont bien des feuilles ! 

On les appelle des bractées et c’est au milieu d’elles qu’apparaissent les fleurs, sous forme de petites billes jaunes.

Cette plante réserve bien des surprises !


Bien avant qu’un ambassadeur des Etats-Unis, le Dr Joël Roberts Poinsett, ne lui donne son nom, les aztèques avaient déjà découvert de multiples façons d’utiliser le poinsettia.

On l’utilisait notamment pour accroître la lactation des jeunes mères, en cataplasme pour traiter les affections de peau ou tout simplement pour obtenir une jolie teinture rouge. 

Bien sûr, ces vertus étaient attribuées à la variété sauvage du Mexique, et non à celle qu’on  vend en jardinerie, issue d’une longue série de sélections horticoles.  

Mais même votre plant ne sert pas uniquement à décorer !
Le poinsettia sera pour votre maison ce que le canari était autrefois dans les mines de charbon. 

Au XIXème siècle, les mineurs étaient particulièrement exposés aux risques liés aux gaz coincés dans la roche. Ces gaz toxiques ou hautement inflammables étaient à l’origine de nombreux accidents.
Ils étaient indétectables pour les mineurs. Pour limiter le danger, ceux-ci ont donc pris l’habitude d’emporter avec eux un canari en cage.

Plus sensible aux gaz que l’être humain, l’oiseau servait de détecteur : s’il commençait à s'agiter, voire mourrait, les mineurs savaient qu’une poche de gaz s’était libérée. 

À l’image du canari, le poinsettia est en effet très sensible au monoxyde de carbone, un gaz indétectable pour tous les mammifères, et responsable de plus de 3000 intoxications chaque année. 

C’est l’état de ses feuilles et de ses bractées qui  alertera : si le poinsettia commence à en perdre beaucoup en l’espace de quelques heures, c’est sans doute que le niveau de monoxyde de carbone est trop élevé ! 

Il y a au moins deux problèmes dans le fait d’acheter des poinsettias à Noël (quand on vit en Europe).


1.Son inadaptation à notre climat.

Oui, le poinsettia fleurit naturellement en décembre… Mais dans l’hémisphère sud, en plein été tropical. 

Pour cette raison, il est extrêmement difficile à cultiver dans nos régions et la plupart de nos étoiles de Noël, aussi flamboyantes soient-elles, finissent à la poubelle. 

Pour conserver la plante d’une année sur l’autre, il faut : ] 
  • lui garantir un apport lumineux suffisant ET une phase d’obscurité complète de minimum 13 heures par jour ;

  • veiller à la température. Le poinsettia ne supporte pas les températures en dessous des 10°C, mais n’apprécie pas non plus de se trouver à côté d’une source de chaleur. Pendant sa floraison, une température entre 15°C et 18°C est idéale.

  • éviter à tout prix les courants d’air ;

  • toujours prendre le temps de retirer l’eau des soucoupes quelque temps après l’arrosage.

Même en  respectant toutes ces contraintes, on ne retrouvera jamais le poinsettia de la première année.

La raison ? Seuls les tout jeunes plants fournissent des bractées aussi colorées et nombreuses ! 

2. Sa surproduction, tout sauf écologique.

Chaque année, près de 200 millions de poinsettias sont vendus, essentiellement à la période des fêtes. Cela fait d’elle l’une des fleurs les plus vendues au monde 

Pour parvenir à de tels résultats, en particulier dans l’hémisphère nord, une grande majorité de la production a lieu dans d’immenses serres surchauffées. 

Sources: Jardiland