mardi 29 novembre 2022

Le message du Père François

 Évangile de Jésus Christ selon St Matthieu 3, 1–12

                 

                 « En ces jours-là, paraît Jean le Baptiste, qui proclame dans le désert de Judée : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. » Jean est celui que désignait la parole prononcée par le prophète Isaïe : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Lui, Jean, portait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins ; il avait pour nourriture des sauterelles et du miel sauvage. Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain se rendaient auprès de lui, et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain en reconnaissant leurs péchés. Voyant beaucoup de pharisiens et de sadducéens se présenter à son baptême, il leur dit : « Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? Produisez donc un fruit digne de la conversion. N’allez pas dire en vous-mêmes : “Nous avons Abraham pour père” ; car, je vous le dis : des pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham. Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. Moi, je vous baptise dans l’eau, en vue de la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient dans sa main la pelle à vanner, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera son grain dans le grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. »

 

Les plus âgés d’entre nous se souviennent certainement de Mgr Joseph Cardijn, du Père Georges Guérin les fondateurs de l’Action Catholique tel la JOC, l’ACE, l’ACO et bien d’autres : l’ACI, le MCC…. qui se sont inspirés de la démarche « prophétique » de ces mouvements. Ils proposaient une méthode d’action très efficace qu’ils résumaient en trois mots : « voir-juger-agir ». Méthode que nous pourrions avantageusement utiliser pendant ce temps de l’Avent 


 

Dans un 1er temps il est important de VOIR ! N’est-ce pas ce que nous avons fait la semaine dernière en essayant de voir toute la pauvreté qui sévit, qui grandit, se diversifie déjà tout près de nous. A cela on peut ajouter les dommages causés par le glissement de terrain, la semaine dernière, sur l’île italienne d'Ischia, au large de Naples

Il est vrai que nous avons chacun nos petites misères, personne n’est épargné et notre réflexe n’est-il pas de dire « mes ennuis me suffisent », et on finit par se replier sur soi-même.  Lorsque le bateau coule, c’est le sauve-qui-peut, le chacun-pour-soi. Très vite le naturel revient au galop et la nature est impitoyable : « Le loup dévore l’agneau et l’homme devient un loup pour l’homme ». Pour le comprendre, il suffit de regarder la folie meurtrière de toutes ces mamans de l’Ukraine et de la Russie qui pleurent ces enfants qui ne sont plus. Comme Rachel a pleuré les enfants massacrés par le roi Hérode au temps de la naissance de Jésus.

 

Aussi après avoir VU la misère du monde, aujourd’hui nous sommes invités à JUGER, à réfléchir, à analyser la situation et nous serons obligés d’admettre que s’il y a profusion de misère, il y a enrichissement des nantis sans scrupules. Et heureusement les raisons d’espérer sont encore plus nombreuses.

Si l’on feuillette les livres d’histoire de l’humanité et des peuples, nous voyons qu’au-delà des déchirures, des horreurs… la même histoire est tissée d’innombrables - et combien plus nombreux – des gestes de fraternité, de générosité, de partage.

Mais les solutions ne tombent pas toutes seules du ciel, c’est l’homme qui doit y réfléchir, les inventer, les créer. Pour ce faire, il nous faut redécouvrir la valeur de l’Homme solidaire des autres.

 

Il y a pour cela quelques conditions essentielles à remplir pour être efficace dans l’action ; AGIR:

- D’abord être habité par une certaine sensibilité. Chercher à comprendre la situation qui affecte mon frère et le plonge dans la souffrance. Il est un fait, je ne peux pas me mettre à la place de l’autre, dans la peau de ceux qui souffrent. Ce qui m’est permis de dire : « si c’était moi », « si j’étais dans le cas » !

 

- Une autre condition c’est de ne jamais regarder le passé, les antécédents de la personne, ni ses erreurs, ni ses fautes, ni sa responsabilité, ne pas l’enfermer dans les fautes du passé… mais oser lui ouvrir la porte d’un nouvel avenir et lui faire confiance.

 

- Il ne faut pas non plus imaginer que les pouvoirs publics peuvent procurer des solutions toutes faites et faciles qui ne dérangent personne. Eux aussi ont leurs limites et jamais ne pourront remplacer les bonnes volontés, les bénévoles, la gratuité, la créativité, l’enthousiasme, l’espoir…  qui doivent venir de chaque citoyen.

 

- Il est enfin important de croire que l’on n’est pas seul et que la somme de tous ces efforts, actionnés ensemble, pourront vraiment changer les choses. Avons-nous conscience que nous sommes un maillon indispensable et efficace de la chaîne humaine, pour construire ce monde de justice où l’homme est l’égal de l’Homme ?

 

Jésus s’adresse à nous aujourd’hui. Il vient réveiller notre foi. Il nous invite à discerner le vrai du faux. A être attentif aux cœurs des personnes pour partager leurs peines et leurs joies. A retrousser nos manches pour être ensemble artisans de paix là où nous sommes impliqués. « Convertissez-vous, le Royaume de Dieu est proche ».

 

Vive Ste Barbe, patronne des Mineurs et des Pompiers !