samedi 16 avril 2022

Le message du Père François

Évangile de Jésus Christ selon St Jean 20 19–31

 

« C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. » Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas! » Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom. »




 

A l’occasion de la fête de Pâques, près de 5000 jeunes et adultes ont été baptisés en France, dont 56 à la cathédrale de Metz En même temps, des milliers d’enfants et de jeunes se préparent à la première communion et à la confirmation. Et pourtant, nous constatons, d’année en année, que leur présence aux assemblées dominicales se fait rare. Bon nombre d'entre eux repasseront à l'église aux grands moments de leur vie : mariage, naissance d'un enfant, décès d'un proche…, d'autres viendront chaque année, au moment de Pâques pour affirmer leur foi chrétienne, d'autres ne viendront plus jamais… Pourquoi  cette désaffection?

 

C’est la question que beaucoup de parents et de grands-parents, de prêtres et de catéchistes se posent. Il ne s’agit pas de se culpabiliser, mais de chercher les causes qui sont à l’origine de ce fossé entre les générations. Depuis des décennies, nous assistons à des mutations profondes dans tous les domaines qui marquent nos sociétés et notre planète. En mettant en priorité, l’éducation des enfants, on a trop facilement réduit leur avenir à des réussites scolaires et à des activités : sportive, danse, musique, équitation…Or le bonheur de chaque personne ne peut pas être lié à une activité. Il se situe dans la cohérence de tous les aspects de sa vie. Chaque personne  doit être en capacité d’organiser sa vie. N’est-ce pas cela, le cœur de l’éducation ? Ainsi, du point de vue religieux, on en reste, trop souvent, à ce qu’on a connu jadis, et même, on réduit au minimum. Comme si l’aspect religieux était marginal. Là aussi, il y a certainement un manque de cohérence dans l’éducation entre ce que vivent et aspirent les jeunes à l’égard de tout ce qui est beau, bien, juste et vrai. Tout ce qui est vraiment humain mérite d’être éclairé par la foi au Christ ressuscité. C’est Jésus lui-même qui se propose comme étant : « le chemin, la vérité et la vie. » 

 

Ne l'oublions pas : la foi est libre, la foi est risquée, la foi demande une adhésion, un engagement de chaque personne. La foi s’adresse à la conscience de chacun.

En cela, Thomas « appelé le Jumeau », n’est-il pas le jumeau de chacun. Celui qui se pose des questions et  ne se contente pas des habitudes et des racontars. Thomas veut vérifier et mettre le doigt sur ce qui lui paraît impossible. Car, jusqu’à ce jour, on n’a jamais vu quelqu’un «  ressusciter ». Et pourquoi les disciples  avaient verrouillé les portes ? Pas seulement par peur des Juifs, mais par peur de la nouveauté qui surprend toujours. Il nous faut du temps pour apprivoiser toutes les nouveautés qui déstabilisent, qui remettent en cause nos façons de voir et de croire.

Si nous proclamons que Jésus est vraiment ressuscité, comme Thomas, nous avons besoin de mettre à jour, les signes qu’il nous donne de sa présence aujourd’hui. Sinon, on en reste aux belles histoires du passé.

 

Concrètement, l’ensemble des sociétés de notre monde est fortement déstabilisé. On ne sait plus compter les victimes de tous les débordements : guerres, catastrophes. L’avenir de la planète est sérieusement remis  en  cause. La peur s’infiltre partout et paralyse les bonnes volontés. Pourtant, dans ces situations, des gens n’hésitent pas à réagir et à se mobiliser pour répondre aux urgences et par là, mettre en route, un monde meilleur. Cela rejoint le testament qu’à laisser Jésus : « Ce que vous avez fait aux plus petits d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait. »C’est un des signes que Jésus nous donne de sa présence. Comme : « J’ai eu faim et tu m’as donné à manger…j’étais un étranger et tu m’as accueilli, j’étais malade et en prison et tu es venu me visiter… »  St Mat 25 Il nous reste maintenant à découvrir concrètement et à mettre en valeur tous ces signes que Jésus nous donne de sa présence aujourd’hui au milieu de nous.