mardi 13 août 2019

Le message du Père François

Le jeudi 15 août, pèlerinage de l'Assomption à la chapelle Saint-Joseph à Ormersviller.
Messe à 10 h 30, repas du pèlerin sans réservation  à 12 h sous chapiteau, Vêpres à 15 h.

Le message du Père François
Évangile de Jésus Christ selon St Luc 1 39–56
« En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. » Marie resta avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle. »
« Tu es bénie entre toutes les femmes… »
Ce cri de joie de sa cousine Elisabeth exprime tout ce que peut apporter une rencontre de confiance et de partage. Ni Marie, ni Elisabeth n’avaient osé espérer un tel bonheur. Le fait de se rencontrer, leur donne l’occasion d’exprimer librement ce qu’elles ressentent de l’action de Dieu en elles. Avec les paroles de la Bible, l’une et l’autre expriment la nouveauté de leur vie enrichie par Dieu. Marie ne fait que reprendre à son compte l’admiration du peuple Hébreux pour son Dieu tout au long de son histoire.
Ainsi, le chant du Magnificat concrétise la bonté et la tendresse de Dieu à l’égard de tous ceux qui le cherchent. C’est le texte fondateur de la Bonne Nouvelle. Ce chant porte un message révolutionnaire. « Dieu disperse les orgueilleux, Il déboulonne les puissants, Il relève ceux qui n'ont pas droit à la parole, ceux que l'on rejette, les pauvres de toutes conditions. » Et c'est Marie, cette femme, souvent présentée à « l'eau de rose », qui crie ces vérités fortes pour tous les hommes de tous les temps !
Marie est un grand symbole, parce qu'elle est l'image idéale de toutes les femmes de tous les temps. Avant d'être universellement célébrée à travers les âges, elle a d'abord été une femme comme toutes celles de son époque. Elle ne s'est distinguée en rien des jeunes filles et des femmes de Nazareth. Cette femme appelée « glorieuse » aujourd'hui, a été une femme sans prétention et toute simple. Elle n'a rien fait d'extraordinaire; elle a tout simplement rempli, avec beaucoup d'amour, sa mission d'épouse et de mère. Elle n'a pas fait de discours. Les Évangiles ne rapportent que quelques paroles qui expriment sa disponibilité et sa foi profonde: « Oui, je suis la servante du Seigneur».
Et puis avec ces paroles de la Bible, par lesquelles elle affirme que le Seigneur a fait de grandes choses pour elle : « Magnifique est le Seigneur ». Elle est là, discrète et silencieuse. Elle essaye de comprendre son Fils à l’âge de 12 ans: « Pourquoi nous as-tu fait cela ? » Aux noces de Cana elle sert d’intermédiaire : « Faites tout ce qu’il vous dira. »
Marie sera là, d’une façon très discrète dans les évangiles, de l’Annonciation jusqu’au pied de la Croix. Marquée par les événements heureux et malheureux qui concernaient son Fils, Marie a éprouvé dans sa chair ce que toutes les mamans peuvent ressentir.
Marie est déchirée par la condamnation de son fils et son exécution. Elle est toujours là avec les apôtres, témoins de la résurrection au matin de Pâques. De même, elle sera présente aux premiers pas de l’Eglise naissante à la Pentecôte. Aujourd’hui encore, elle rassemble des multitudes de femmes et d’hommes à Lourdes, Fatima, La Salette, Guadalupe, Banneux…. Tout ce monde bousculé par la souffrance sous toutes ses formes vient lui confier sa peine et son espérance.
A la suite de Marie et d’Elisabeth, les chrétiens sont invités à reconnaître et à se réjouir de tout ce qui arrive de beau et de bien à ceux qui les entourent. Cette joie sera d’autant plus grande, qu’on aura mesuré et partagé les difficultés au milieu desquelles tous ces gens essayent de tenir le coup, « vaille que vaille ».
Avec Marie, faisons nôtre ce chant du Magnificat en rejoignant le combat de ceux qui sont engagés aux côtés des petits, des faibles, des laissés pour compte, des sans-papiers, des sans-toits, des sans-travail, les cassés de la vie et aux côtés de tous ceux qui ne savent plus à quoi s’accrocher.
Notre Maman du ciel sera toujours présente à ce grand combat de l'humanité sur terre, où les forces de la Vie et de la Mort s'affrontent dans le cœur des hommes et dans le monde, jusqu'à la fin des temps.
Marie, aide-nous à nous mettre en route et à nous laisser déranger par Dieu qui a besoin de nous. Aide-nous à rester vigilants, attentifs et accueillants aux autres sans nous lasser comme tu as si bien su le faire.

François prêtre retraité