Michel est un homme qui est resté fidèle dans son amitié avec Madagascar depuis qu'il y a accompli son service militaire. Tout seul, soutenu par son épouse Céline et de nombreux amis, il a continué même à 80 ans à venir au secours de 30 missions dans le Sud de Madagascar
Grâce à son instituteur, il a correspondu depuis l’âge de 12 ans avec un Malgache nommé Rabe. N’ayant plus de ses nouvelles, il a demandé lors du conseil de révision à accomplir son service militaire à Madagascar pour le retrouver. Il se souvient très bien de son premier voyage en bateau qui a duré 45 jours. Affecté à Antsirabe, malgré ses recherches, il n'a pas retrouvé pas son correspondant, mais il s'est lié d’amitié avec un père missionnaire. De retour en France, il lui a envoyé, chaque mois un colis. Lors d’une conférence en 1959 à l’église Sainte-Thérèse Metz, il a fait connaissance du Père Jean Tritz, missionnaire à Madagascar. Lors de leur entretien, il a dévoilé au père qu’il faisait du transport. Ce dernier l’interpella: «Quand vous allez dans le Nord, vous pourriez transporter des colis au port de Dunkerque». Pour Michel Meriaux, ce sera le début de l’envoi de colis de plus en plus nombreux.
Il a ramassé et expédié
Quand il est revenu au village natal de son épouse Céline lors de sa retraite, il a continué à collecter des draps, de la vaisselle, des chaussures, des habits, des réfrigérateurs, des congélateurs, des livres, des fauteuils roulants, des casseroles, des fournitures médicales, des lits, des voitures, des bicyclettes, etc. pour Madagascar. II a fallu une dizaine de bénévoles pour charger une semi-remorque de 40 m3 de fournitures humanitaires, bien emballées. Les colis sont numérotés avec l’adresse des destinataires. Ce camion transportera gratuitement ce matériel au port de Dunkerque, d’où il sera envoyé en containers à Madagascar. Il y sera réceptionné par les Pères jésuites. Ces derniers feront parvenir les colis aux 30 missions qui ont fait appel à lui.
Il a installé un cabinet dentaire
Dans la mesure de ses moyens, il a expédié beaucoup de matériel dans des fûts bleus qui serviront à conserver le riz ou de l’eau potable. Il a fait plus de 20 séjours d’un mois à Madagascar, où il a passé dans toutes les missions pour vérifier le matériel envoyé. En octobre 2013, aidé par un ami alsacien, il a remonté un cabinet dentaire à l’hôpital d’Ampasimanjeva, cédé par une dentiste de Mulhouse. Cet hôpital a été construit, il y a trente ans par la Caritas d’Italie qui continue à le doter de matériel et d’ambulances. Tous les mois des dentistes d’Espagne, d’Italie ou de France assurent les soins dentaires pendant leur mois de vacances.
Le bon Samaritain
Souvent, il a été l’intermédiaire de parents qui ont voulu adopter un enfant. Grâce à lui, 54 enfants malgaches ont pu être adoptés en France. Il a également remué ciel et terre pour faire opérer gratuitement deux fillettes dont les membres inférieurs déformés ne leur permettaient pas de marcher. Aujourd’hui, elles marchent.
Tous les missionnaires qu’il a aidé dans ses envois humanitaires lui rendent visite régulièrement lors de leurs congés en France.
Pour son aide continuelle, il a été promu chevalier de l’ordre national malgache par le président de la République de Madagascar qui dans son discours lui a rendu un vibrant hommage.
Bénévole actif et humanitaire
Michel Meriaux, un bénévole humanitaire infatigable, toujours motivé, a fêté ses 89 ans le 16 mars. Malgré son âge avancé, il a continué à collecter et en 2014, il a fait sont vingtième séjour d’un mois à Madagascar. Depuis près de 60 ans, il a expédié entre 12 et 15 tonnes par an via Dunkerque, soit 15 000 colis en tout de 5 kg à 100 kg, dont une centaine de fauteuils roulants et huit voitures. Il a fait également parvenir de nombreux colis grâce aux pilotes sans frontières qui les ont acheminés à Tananarive en moins de dix jours. Tous les deux ou trois ans, il a visité les établissements auxquels, il a fourni du matériel afin de constater si tout est employé à bon escient. Il a été aidé par de nombreux amis, mais aussi des associations comme la friperie de Sarreguemines et l’Association d’entre aide et d’Amitié (A.E.A.) de Peltre.
Michel, toutes nos félicitations!
Joseph Antoine Sprunck