vendredi 9 février 2018

Des résistants bitcherlandais en Charente



Photo J.A.S.
Jacques Baudet, originaire de Charente, résidant à Bining, connaît très bien l'histoire de la Charente et de la Lorraine

Jacques Baudet a présenté aux membres de la Section de Bitche de la Société d’histoire et d’archéologie, la vie de Charles Rechenmann né le 24 août 1912 à Saint-Louis-lès-Bitche et mort en déportation. Il a également évoqué l’histoire de Jacques Vogel et de Pierre Seiler.

Au cours de la guerre de 1940, Charles Rechenmann est fait prisonnier. Il est libéré le 4 août 1940   en tant que Lorrain, à la condition qu’il reste en Lorraine ou en Allemagne. Il s’installe à Tarbes, et en 1942 il est contacté par Benjamin Cowbum, un agent du SOE section F qui effectue sa première mission en France et qu’il connaissait avant-guerre lorsqu’il était employé de raffinerie pétrolière à Paris. Charles Rechenmann accepte de devenir l’agent de Cowburn au sein de la zone non occupée. Il part en avion à Londres en novembre 1943. Il soumet un plan d’action complet pour son groupe à déclencher lors du débarquement. Le plan est approuvé.

Agent secret

 Charles Rechenmann accepte de devenir l’agent de Cowburn au sein de la zone non occupée. Il forme un « groupe Rechenmann. Il   structure le « groupe Rechenmann » en groupes de sabotage et organise la réception de parachutages d’armes. Bernard Fischer, instituteur à Barbezieux, ancien instituteur de Breidenbach, originaire de Sturzelbronn fait partie du Groupe. Jacques Vogel d’Ormersviller et Pierre Seiler de Petit-Réderching font partie du groupe Rechenmann. Charles Rechenmann part en Angleterre. De novembre 1943 à janvier 1944, Charles Rechenmann suit la formation et l’entraînement d’agent secret. il signe, sous le pseudonyme « Raymond » un engagement de confidentialité.

Arrestation par la Gestapo

 Le 23 mai1944 neuf maquisards dont Charles Rechenmann, sont arrêtés suite à une dénonciation par un « mouton » au service des Allemands.  Ils sont incarcérés à la prison d’Angoulême où, lors d’un  interrogatoire chaque question est accompagnée d’un coup de poing. Le 23 juin, ils sont transférés à Compiègne puis dans des camps de concentration où ils seront pendus en septembre 1944. Seul, Pierre Seiler survivra. Il  avait réussi à ouvrir la porte du wagon et a sauté du train avec 30 autres près de Châlons-sur-Saône. En leur souvenir, un mémorial a été érigé à Angeduc avec l’inscription « Morts en déportation pour notre liberté ». Tous les membres de SHAL  ont été intéressés par la conférence de Jacques Baudet d’autant plus que beaucoup ne  connaissaient pas l’histoire de  ces résistants originaires du Bitcherland.
Joseph Antoine Sprunck