«Mon père a été blessé au Grossbirkel en 1939»
Pierre Roumacher, originaire de Bergerac (Dordogne) a été mobilisé en 1939 et a été affecté au126 ème régiment d’infanterie en poste sur la frontière sarroise au nord de Volmunster. Son régiment avait pour mission de prendre la cote 309 près d’Altheim (Sarre). Lors de ces combats il a été grièvement blessé à la poitrine et à la jambe droite par un éclat d’obus. Soigné dans un hôpital de Dijon, il rejoint ensuite sa famille en étant déclaré invalide à 100%. Son fils Jean-Claude, né le 5 mai 1939, domicilié depuis une vingtaine d’années à Brumath, tenait absolument à retrouver l’endroit où son père a été si gravement blessé.
Jean-Claude Roumacher, Jean-Claude Andrès et Alfred Bogner devant la croix en éclats d'obus
Trouver le Grossbirkel
Le seul renseignement qu’il possédait était le document de la citation à l’ordre de l’armée attribuée à Pierre Roumacher, soldat au 126 ème régiment d’infanterie: «Soldat brave et dévoué, soumis le 17 septembre 1939 à un violent bombardement ennemi sur le plateau de Grossbirkel, a donné un magnifique exemple de courage à ses camarades en refusant d’abandonner son poste de combat bien que grièvement blessé». Jean-Claude Roumacher cherchait depuis son installation à Brumath ce plateau du Grossbirkel. C’est grâce à Alfred Bogner, président de la section 67 de l’association «Les combattants moins de vingt ans», qui a fait des recherches dans les archives militaires. Ainsi il a réussi à trouver que «Grossbirkel» n’était pas un village, mais un lieu-dit au sud d’Altheim (Sarre). C’est en prenant contact avec Jean-Claude Andrès d’Ormersviller, membre de la Société d’histoire et d’archéologie de Lorraine, section de Bitche, que Jean-Claude Roumacher a pu se rendre à l’endroit où son père a été blessé. Pour lui ce fut un moment très émouvant. Il en fut de même lorsque Jean-Claude Andrès les a conduits à la chapelle Saint-Joseph et leur a montré la croix réalisée avec des éclats d’obus ramassés autour de la chapelle. «Pour moi, venir retrouver le lieu où mon père a été si grièvement blessé est un véritable pèlerinage. je ne manquerai pas de revenir à Ormersviller pour aller sur le plateau du Grossbirkel et surtout à cette chapelle Saint-Joseph où l’on rappelle ces événements tragiques avec la croix aux éclats d’obus.»
Texte et photo de Joseph Antoine Sprunck