Les élèves de l’école Adolphe Yvon ont suivi avec beaucoup d’intérêt le film relatant l’histoire du soldat Daniel Kirsch tombé le 3 octobre 1916 en Russie et de sa famille.
Pour la commémoration du centenaire de l’entrée en guerre en 1914, la Société d’histoire et d’archéologie de Lorraine a obtenu le label de la Mission du Centenaire pour l’ensemble du projet. Un film devait être réalisé pour les élèves des trois collèges du Bitcherland en collaboration avec TV Cristal. Il relate l’entretien qu’a Joseph Sprunck avec Armand Kirsch de Petit-Réderching qui a retrouvé 150 cartes postales écrites par son grand-père Daniel Kirsch mobilisé dans l’‘armée allemande.
Grâce aux 150 cartes postales, Armand Kirsch a pu reconstituer avec beaucoup de détails la vie du soldat allemand et transcrire les sentiments et l’angoisse que son grand-père ressentait.
Daniel Kirsch, père de cinq enfants, dont l’aîné n’a que 8 ans et le plus jeune 1 an, est mineur de fond, habitant avec sa famille à Lengelsheim où il avait un petit train de culture. Il est mobilisé à Worms en Allemagne. Pour lire les cartes postales, Armand Kirsch a réappris l’écriture gothique, grâce à un abécédaire de sa grand-mère.
Nous souffrons de la faim
Dans ces cartes, il relate la vie difficile du soldat. «Le service est terriblement dur, difficilement supportable. Je plains les vieux guerriers qui doivent supporter ça. Que font nos beaux-frères et mon père ? Victor doit obéir. Qui sait si nous nous reverrons.»écrit-il. Parfois , il devait combattre dans des tranchées remplies d’eau. «Les balles nous cherchent, les grenades nous trouvent. Qui sait si nous nous nous reverrons. Priez. Mon fils, garde les cartes réunies en souvenirs de la guerre.»
Les punaises les empêchaient de dormir, on ne pouvait pas laver son linge, on ne mangeait pas à sa faim. «Voici deux jours qu’on n’a plus de pain, alors un colis est le bienvenu. Tu peux t’imaginer ce que je ressens, à midi, c’est à dire un brouet clair de farine de poisson, du café sans rien le matin, un repas par jour, rien le soir».
Pas de permission pour les Alsaciens-Mosellans
Alors qu’au début il est parti comme tous sa camarades à l’armée et il n’avait pas de préjugés. Au fil des jours qui passent sans pouvoir aller en permission, il ressent beaucoup d’injustice et d’amertume. En effet, les Alsaciens-Mosellans n’ont pas droit aux permissions.
Dans cet entretien, Armand Kirsch parle également de la dure vie que son épouse doit mener pour élever les enfants toute seule et les difficultés qu’elle rencontre pour les travaux des champs et pour acheter certains produits dont les prix ont fortement augmenté.
Après la projection du film, le présentateur a répondu aux nombreuses questions que les enfants lui ont posées.