vendredi 15 août 2025

Le message du Père François

 

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« En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli ! Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division. Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois ; ils se diviseront : le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère. »

 

 

Dans l’évangile de ce jour, Jésus dit : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! » Je pense que ce n’est pas le moment de parler de feu, la France suffoque avec la chaleur, la menace des incendies s'intensifie. Après l'Aude, ravagée par le pire feu depuis des décennies avec 17.000 hectares détruits en six jours, la prudence est plus que jamais de mise. Oui, halte au feu ! Ce n’est pas de ce feu là que Jésus nous parle ce matin.

 

Il faut se rappeler que tout au long de l’histoire sainte, le symbole du feu a toujours tenu une grande place. Rappelons-nous Moïse devant le buisson ardent. C’est là qu’il prend conscience de la mission que Dieu lui propose : sauver son peuple de l’esclavage. Déjà ici Dieu apparaît comme un Dieu de libération. Il y aussi le prophète Elie qui est emporté sur un char de feu nous dit la Bible.

Dans le même sens nous voyons aussi les langues de feu descendre sur les apôtres, le jour de la Pentecôte, lorsqu’ils sont envoyés de par le monde. Par ces langues de feu, chacun des apôtres est envoyé pour annoncer la bonne nouvelle d’un Dieu plein d’attention pour son peuple et qui invite à travailler ensemble à la libération des petits et des opprimés. 

 

Moïse comme les apôtres seront très souvent confrontés à la réaction d’un peuple, qui préfère l’esclavage à la reprise en main de sa propre destinée.

Ce n’est sûrement pas plus facile aujourd’hui pour celui qui veut suivre Jésus. L’évangile nous dit aujourd’hui, que vivre en chrétien, c’est oser accepter les différences et faire la vérité en même temps, grâce au dialogue.

 

Il n’est pas facile en effet de résister à la mode, de ne pas penser comme tout le monde, de prendre ses distances par rapport à la mentalité générale.

Il est beaucoup plus difficile de parler de partage que de rendement, de douceur que de violence. Il n’est pas facile de parler de prière, de recueillement dans le brouhaha de nos villes - ou de pardon, là où il y a de la haine - du don de soi, devant l’égoïsme et l’indifférence.

Pour être chrétien, se démarquer face à l’opinion générale, il faut un véritable feu intérieur appelé qui s’appelle « Amour ». En effet, « être chrétien », c’est risquer de passer pour un naïf ou pour un fou.  C’est accepter que certains se moquent de ce qui nous tient le plus à cœur.

 

Il est plus facile de suivre le troupeau, d’obéir sans réfléchir, et de laisser d’autres prendre des décisions à notre place. C’est aussi malsain, que de signer un chèque en blanc. Il est plus facile de se laisser entraîner par le mouvement de la masse et de se laisser manipuler comme des pantins.

Or tous, tels que nous sommes, nous choisissons bien souvent et adoptons facilement les comportements les moins dérangeants, qui ne demandent aucune réflexion et remise en question.

 

Et ce 3 août dernier, vous ne pensez pas que ces

500 000 jeunes venus de 146 pays étaient animés également d’un feu d’amour pour dire au pape Léon leurs aspirations d’un monde meilleur basé sur l’amitié, la justice et la paix. Maria du Mexique a posé la question au pape : « comment trouver une amitié sincère et un amour authentique qui nous ouvrent à la véritable espérance ? Comment la foi peut-elle nous aider à construire notre 

avenir ? » Au vol, le pape a répondu « l’amitié est un chemin pour la paix. » Il a également souligné sa grande préoccupation de l’embrigadement des jeunes dans l’évasion de la drogue et des sectes.

Or nous savons que le propre d’une secte, c’est de faire perdre à ses membres toute personnalité. Ceux-ci doivent se laisser modeler. Il leur suffit pour cela d’obéir, d’adhérer à la pensée du gourou. Il faut avouer que certaines communautés d’Église se laissent aussi entraîner par cette tentation de dominer les consciences.

Cette façon de faire est totalement contraire aux Écritures et au message de Jésus. Jésus vient comme un libérateur pour que chaque femme, chaque homme, puissent devenir eux-mêmes, quelle que soit la pression extérieure provoquée par les médias, la mode, la publicité, les mœurs nouvelles. Toutes ces formes d’esclavage et de dépendance risquent de nous enchaîner à notre insu. 

 Être chrétien, c’est être un peu révolutionnaire, c’est savoir ramer à contre-courant, c’est acquérir avec l’aide de Dieu et de la communauté, une personnalité sans cesse plus forte, plus libre et plus humaine. C’est cet amour « brûlant » qui nous transforme en vrai disciple du Christ.

 

Prière Universelle

1.- Au temps du prophète Jérémie, pour ne pas l’entendre, on le jette dans une citerne ; Aujourd’hui, pour ne pas entendre certaines réalités, on tue les journalistes ou on se contente de quelques « vérités alternatives » sur les réseaux sociaux. Seigneur, nous te prions pour les journalistes. Donne-leur le courage de continuer à nous informer. Donne-nous aussi la volonté de les soutenir en nous informant.

2.- La canicule fait surtout souffrir les plus faibles et les plus pauvres.

Seigneur, que nos cœurs restent attentifs aux personnes qui sont particulièrement touchées par ces grosses chaleurs. En ce temps de vacances, garde-nous d’oublier nos familiers et nos voisins les plus faibles. Prions le Seigneur.

3.-Étrange Évangile où Jésus, « Prince de la paix » nous dit qu’il apporte la division entre les personnes. Seigneur, donne à nos dirigeants le courage de bâtir une paix qui ne soit pas fondées sur la domination par le plus fort où sur la sauvegarde de leur biseness. Qu’au niveau des États, comme dans nos relations personnelles nous bâtissions des paix justes et respectueuses de tous. Prions le Seigneur.

François, prêtre retraité