vendredi 18 avril 2025

Le message du père François

 Évangile de Jésus Christ selon St Jean 20 1–9

                                          Albrech Altdorfer
 

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« Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (20, 1-9) « Il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts » Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. » Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensembles, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts »


Quel chamboulement ce matin de Pâques pour les femmes, qui veulent honorer la dépouille de Jésus. Cet Homme, qui les a tellement fascinées, subjuguées, entraînées à l’espérance qu’elles ne peuvent pas l’oublier. Mais une surprise de taille les attend. Ce qui reste de Lui, son corps sans vie, n’est plus là où on l’avait mis.

N’est-ce pas le même chamboulement qui fait courir Pierre et Jean pour vérifier que le tombeau est effectivement vide ? Comme s’ils mettaient en doute le dire des femmes.

Ce même bouleversement va perturber tous les apôtres et leurs amis.



Aujourd’hui, en fêtant Pâques, nous sommes à la même enseigne que les premiers témoins de ce passage extraordinaire, de la mort physique, à la Vie de Dieu.

Aujourd'hui, personne n'oserait plus mettre en doute l'existence de Jésus. Mais quelle distance entre cette certitude historique et la foi au Christ ressuscité aujourd’hui ! Cette distance reste entière, elle n’est pas franchie par un grand nombre de nos contemporains. Soit, ils ne le peuvent pas, parce que la raison est leur seule mesure, soit ils ne le désirent pas, parce que croire à la résurrection, les force à sortir de leurs certitudes et de leurs limites. De fait chacun s’arrange avec ce qu’il connaît et s’y complait à sa façon. Au point qu’aujourd’hui, 50% des baptisés en France ne croient plus en Dieu. Et pourtant, plus de 10 300 adultes et plus de 7 400 adolescents seront baptisés cette année en France.



On comprend, certes, que chacun puisse traverser des périodes difficiles accumulées aux épreuves de santé, de deuil, d’injustices…car, si la foi est une certitude, elle n'est jamais une évidence. L'évidence, ce sera la vision, qui à la fin des temps prendra le relais de la foi.

Mais il faut aujourd'hui réaffirmer qu'il n'y a pas de foi chrétienne sans adhésion à l’Événement de la mort et de la résurrection, qui relève du mystère pascal. Tellement prisonnier de la matière, nous sommes incapables de passer à une connaissance tout à fait autre.

Alors, le Christ est-il vraiment ressuscité ? Notre certitude de la résurrection du Christ se fonde tout à la fois sur le témoignage des apôtres et de tous les témoins qui l’ont vu Vivant.

Le témoignage des apôtres est clair, il est dénué de toute hésitation.



Et, ce qui est tout aussi impressionnant, c'est de voir comment, au lendemain de la Pentecôte, ces mêmes hommes se sont trouvés radicalement transformés, renouvelés. Par la force de l'Esprit du Christ ressuscité, ils sont passés, à leur tour, de la mort à la vie, c'est-à-dire de l'obscurité à la lumière, de la peur au courage de l'amour qui va jusqu'au don de soi. « Ce n'est plus moi qui vit, s'écriait Paul, c'est le Christ qui vit en moi ! » Et tous ces apôtres et disciples avancent ainsi, selon le rythme pascal, de naissance en renaissance, avec le regard fixé sur l'horizon où le Christ les attend au-delà d'une mort qu'ils ont cessé de redouter. Ils mettent en œuvre cette belle recommandation de Jésus : « N’ayez pas peur ! »



Cette recommandation est particulièrement d’actualité pour les chrétiens d’Orient, en butte à des groupes fanatiques qui veulent les faire disparaître. Le 15 janvier 2025, l’ONG a publié les 10 principaux pays où le libre exercice de la foi chrétienne y est rendu impossible, à savoir : Corée du Nord – Somalie – Yémen – Libye – Soudan – Erythrée – Nigéria – Pakistan – Iran et Afghanistan et certainement encore dans d’autres pays où les puissants veulent toujours dominer, asservir un peuple qui ne demande qu’à vivre dans la paix et la justice. Confrontés à ces difficultés et à bien d’autres, qui mettent en cause notre existence, il est plus que jamais nécessaire de raviver notre foi au Christ ressuscité et de redécouvrir la valeur inestimable de chaque être humain créé à l’image de Dieu.



Jésus, par sa résurrection au matin de Pâques, ouvre une nouvelle espérance, inconnue jusque-là : l’Amour a vaincu la mort. La Résurrection de Jésus est bien le fondement de notre foi chrétienne. Et l’apôtre Paul dira : « Si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est notre foi. »L’événement de Pâques n’est pas clos. Il instaure un temps nouveau. Il nous sollicite et nous invite à écrire les pages nouvelles de l’histoire humaine. Soyons les artisans de cette page d’histoire que nous sommes en train d’écrire, en soulignant tout ce qui se fait déjà de bien et de beau pour l’humanité, c’est la victoire de la Vie. Quand les Hommes se relèvent de « leurs ruines » pour rebâtir une cité fraternelle : c’est Pâques !


Joyeuses fêtes de Pâques à tous ceux qui ne désespèrent pas de la vie que Dieu nous a confiée !


François, prêtre retraité