vendredi 12 juillet 2024

Le message du Père François

  Lecture : Livre d’Amos 7,12-15

 

« En ces jours-là, Amazias, prêtre de Béthel, dit au prophète Amos : « Toi, le voyant, va-t’en d’ici, fuis au pays de Juda ; c’est là-bas que tu pourras gagner ta vie en faisant ton métier de prophète. Mais ici, à Béthel, arrête de prophétiser ; car c’est un sanctuaire royal, un temple du royaume. » Amos répondit à Amazias : « Je n’étais pas prophète ni fils de prophète ; j’étais bouvier, et je soignais les sycomores. Mais le Seigneur m’a saisi quand j’étais derrière le troupeau, et c’est lui qui m’a dit : “Va, tu seras prophète pour mon peuple Israël.” »

 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 6, 7-13

Photo DR
 

« En ce temps-là, Jésus appela les Douze ; alors il commença à les envoyer en mission deux par deux. Il leur donnait autorité sur les esprits impurs, et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture. « Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange. » Il leur disait encore : « Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ. Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. » Ils partirent, et proclamèrent qu’il fallait se convertir. Ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient. »

 

 

La Parole de Dieu, que nous entendons tous les dimanches, nous interpelle.  Ainsi aujourd'hui, le prophète Amos et les disciples que Jésus envoie en mission, nous demandent de nous convertir.     

Amos dénonce sans ménagements les injustices criantes dont les pauvres sont victimes de la part des puissants; « le pauvre qu'on vend pour une paire de sandales » - la corruption des moeurs - les juges qui se laissent acheter et même les prêtres trop complaisants pour le pouvoir politique qui les favorise. Pas étonnant que Amos soit mal vu et qu'on essaye de le faire taire et qu’on lui dit : « Va-t’en d'ici avec tes visions, enfuis-toi au pays de Juda ». Mais Amos ne se laisse pas intimider, même au péril de sa vie.

 

Aujourd’hui, on retrouve les mêmes scandales dénoncés par le prophète Amos. Il y a de quoi être scandalisé aujourd’hui aussi, par les sommes ramassées sans honte, et par le train de vie outrageant de ceux qui s'enrichissent. Pendant ce temps-là, des peuples entiers vivent dans la misère noire et viennent frapper à notre porte.

Grâce aux médias et malgré leurs défauts, l'opinion publique est rapidement au courant de nombreuses combines, au point qu’on ne sait plus faire la part des choses. N’oublions pas que nous sommes tous embarqués dans la société que nous dénonçons. Nous  avons tous à nous convertir et à changer nos mentalités. Si nous sommes arrivés à cette situation qui devient catastrophique, c'est que quelque part, il y a une grande démobilisation, et un laisser-faire général, où chacun ne cherche que ce qui l’arrange. Heureusement que dimanche dernier il y a eu une plus forte mobilisation de votants.  

La Parole de Dieu de ce jour nous appelle à une réelle conversion, à changer nos comportements trop égoïstes et corporatistes. Elle nous invite à avoir une vision plus planétaire. A nous tous, il est demandé de retrousser les manches pour faire du neuf et construire cette cité fraternelle qui est à renouveler au long des âges.

 

Le monde d’aujourd’hui a besoin de retrouver des prophètes pour notre temps. N’est-ce pas le rôle des Eglises, d’écouter les cris des hommes qui appellent au secours, en cherchant les meilleurs chemins de paix. 

 

Dans l’encyclique : « La Charité dans la Vérité », le Pape Benoît XVI rappelle que ce n’est pas à l’Eglise d’organiser une meilleure politique, mais d’inviter tous les chrétiens à favoriser une politique où la charité et le respect des autres sont au cœur des choix faits en Vérité. Donc, il y a une remise en cause de nos façons de vivre et d’accumuler les biens.

 

Quand Jésus envoie ses disciples, deux par deux, pour annoncer la Bonne Nouvelle, il leur demande de se dépouiller du superflu, pour ne jamais oublier l'essentiel : l'homme et son bonheur. N’est-ce pas la même mise en garde qu’il nous adresse pour remplir notre mission ?

 

Aujourd’hui, en écoutant Amos et Jésus, nous sommes invités à regarder autrement le monde et notre présence à ce monde. C'est un travail de longue haleine, certes, mais indispensable, si nous voulons suivre le Christ.

A nous de construire un monde fraternel où chacun est un frère, en commençant par les plus « fragiles ». 

 

Pas d’homélie le 21 juillet.

 

PRIERE UNIVERSELLE

Aujourd’hui, nous célébrons notre fête nationale avec son désir de fraternité.

Seigneur, nous te prions pour toutes les personnes de notre pays.

Donne-nous le sens de la solidarité. Que chacun, selon ses capacités, participe au bien commun. Que cette belle valeur de fraternité soit le fondement de nos relations et nous rappelle que tu es le Père de chaque humain. Prions le Seigneur.

 

Notre devise nationale comporte aussi la belle valeur de « liberté »

Dans l’Évangile de Jean, tu nous dis, Seigneur, que « la vérité nous rendra libres ». Aide-nous à construire notre liberté non pas contre les autres, mais en cherchant la vérité avec les autres. Pacifie notre quête de liberté et de vérité. Prions le Seigneur.

 

Notre devise nationale nous invite aussi à vivre la valeur d’égalité.

Seigneur, nous sommes la patrie des droits de l’homme, mais, tu sais combien nous avons du mal à voir en toute personne un être qui porte la même valeur que nous. Ouvre nos yeux sur ton amour pour chaque personne pour nous aider à reconnaître en chacun une égale dignité et un égal désir de vivre bien. Prions le Seigneur.

François, prêtre retraité