vendredi 28 juin 2024

Message du Père François.

 Évangile de Jésus Christ selon St Marc 5 21–43

 

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« En ce temps-là, Jésus regagna en barque l’autre rive, et une grande foule s’assembla autour de lui. Il était au bord de la mer. Arrive un des chefs de synagogue, nommé Jaïre. Voyant Jésus, il tombe à ses pieds et le supplie instamment : « Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. » Jésus partit avec lui, et la foule qui le suivait était si nombreuse qu’elle l’écrasait. (Alors) des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue, pour dire à celui-ci : « Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le Maître ? » Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue : « Ne crains pas, crois seulement. » Il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques. Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l’agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris. Il entre et leur dit : « Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte : elle dort. » Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui étaient avec lui ; puis il pénètre là où reposait l’enfant. Il saisit la main de l’enfant, et lui dit : « Talitha koum », ce qui signifie : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! » Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait en effet douze ans. Ils furent frappés d’une grande stupeur. Et Jésus leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne ; puis il leur dit de la faire manger. »

 

Nous sommes face à un drame : Jaïre est confronté à la mort de sa fille de 12 ans. Pour les Juifs, c’est l’âge où les jeunes sont reconnus capables de lire et d’exprimer ce qu’ils comprennent de la Parole de Dieu. Pour eux, c’est l’entrée dans le monde des adultes. C’est la « bar-mitsvah » qui correspond à notre communion solennelle.

 

Ce drame nous fait penser à cette jeune fille juive de 12 ans violée et tabassée. Je pense également aux 12 300 enfants tués dans la bande de Gaza, aux enfants Ukrainiens déportés en Russie. N’oublions pas non plus les proches de tant d’autres enfants qui disparaissent et de tous ceux dont leurs enfants sont en grandes difficultés de santé, d’échec.

 

Personne ne peut rester indifférent devant tous ces drames. C’est tellement injuste et inadmissible ! Quel que soit notre âge, nous ne nous habituons jamais à la mort, car elle est toujours un arrachement douloureux. On a vu mourir tant d'êtres chers, parents, frères, soeurs, enfants, amis....

On a pleuré et soutenu si souvent des familles marquées par le deuil. C’est aussi l’attitude de Jésus, emporté par l’émotion, devant le drame de Jaïre, comme devant le cortège funèbre du fils de la veuve de Naïm, mais aussi ses larmes devant la tombe de son ami Lazare ?

 

C'est pour cela, qu'il nous est bon de méditer cette parole du Livre de la Sagesse: "Dieu a créé l'homme pour l’incorruptibilité, il a fait de lui une image de sa propre identité." Cet aspect incontournable et déchirant que provoque toute mort ne doit pas fermer l’avenir. Jésus lui-même, en accompagnant les gens marqués par des décès insupportables, de même que sur le chemin de sa propre mort, fait l’expérience d’un avenir qui semble bouché :« Père, fais que ce calice passe loin de moi ». Mais sa foi en Dieu son Père, lui permet de sortir du désespoir. Et c’est de cela qu’il parle aux personnes en larmes. Il veut redonner confiance par cette parole forte : « l’enfant n’est pas morte : elle dort. » Mais on se moquait de lui. Seuls les parents et les proches sont en capacité de comprendre et d’accueillir son message. Quand des personnes ne sont pas directement touchées par la mort d’un être cher, trop souvent, elles se contentent de phrases toutes faites et d’attitudes conventionnelles. Il ne faut surtout pas rajouter du drame au drame, de la mort à la mort.

 

Devant cette adolescente de l’Evangile, Jésus témoigne de toute sa compassion et de tout son respect, son attention à cette petite. Il l'appelle à vivre en l’interpelant : « Fillette, tu m’entends : lève-toi ! ». Cette parole forte la délivre de son emprisonnement et l'incite à franchir une étape vers la maturité, - car elle avait 12 ans - note l'évangéliste. 

 

Nous sommes tout à fait incapables de décrire la réalité qui suit la mort. Mais aujourd’hui, avec Jésus ressuscité, nous sommes appelés à devenir de vrais vivants, à grandir, à développer toutes nos aptitudes physiques, intellectuelles, artistiques, tous nos talents, toutes nos capacités de vie.

Il nous faut prendre le parti de la vie et combattre toutes les puissances de mort qui sont à l'œuvre en nous et dans le monde : la maladie, la solitude, la misère, les difficultés familiales, le chômage, le péché... Soutenir la vie, malgré nos lassitudes et nos fatigues.

 

Avec ce dernier dimanche de juin, profitons-en pour renouveler nos forces: pour organiser des rencontres, des ballades, des pique-niques, des sorties., sans oublier d’aller poser notre bulletin dans l’urne. Donnons-nous les moyens pour être plus attentifs à tous les gens que nous rencontrons. Que cette Parole forte de Jésus: « je suis venu pour qu'ils aient la vie, et qu'ils l'aient en abondance », soit notre force dans toutes nos épreuves et les choix de vie que nous faisons.

                        

Prière Universelle

 

1.- La désinformation ou l’interdiction de l’information sont la force des dictateurs. Nous te prions, Seigneur, pour les millions de personnes privées d’information réelle. Donne-nous ton Esprit de courage pour nous donner le mal de chercher une information vraie. Donne-nous aussi ton Esprit d’intelligence pour comprendre l’information et ne pas nous contenter de répéter les slogans sans vérification. Prions le Seigneur.

2.-De nombreux jeunes viennent de passer un examen et terminent leurs études.

Nous te prions, Seigneur, pour ces jeunes qui vont entrer dans la vie professionnelle. Que leur travail, s’il est un gagne-pain soit aussi pour eux l’occasion de prendre leur part à la vie sociale et économique. Que leurs employeurs et leurs collègues les accompagnent pour découvrir la valeur de leur nouvelle vie. Prions le Seigneur.

 

3.- Nombreux aussi, sont les jeunes qui vont commencer un travail d’été.

Seigneur, qu’employeurs et vacanciers reconnaissent et respectent le travail de ces jeunes. Que chaque bénéficiaire du travail d’un de ces jeunes témoigne que fraternité et justice sont possibles dans le monde du travail. Prions le Seigneur.


François prêtre retraité