jeudi 2 janvier 2020

Le message du Père François

Évangile de Jésus Christ selon St Matthieu 2 1–12
« Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Le mesJérusalem avec lui. Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ. Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. » Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez-vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. »
Nous étions 34 « Bergers ou Mages » à vivre ce temps fort, pour accueillir et célébrer l’enfant de Bethléem au Champ des Bergers ce 24 décembre. Moment intense d’émotion et de ferveur d’être présent, là où Dieu s’est fait Homme en son fils Jésus.
Aujourd'hui, nous fêtons l'Épiphanie, appelé couramment : la fête des Rois ! Le mot Épiphanie veut dire manifestation, révélation. C’est pour cette raison que les chrétiens Orthodoxes célèbrent aujourd’hui Noël. C'est la révélation de Dieu aux hommes qu'Il a créés à son image, à sa ressemblance. En fêtant Noël et l’Epiphanie, nous mettons en valeur le projet du Seigneur de se manifester à l’Humanité entière. L’évangile de Matthieu se présente comme une cathédrale où le moindre détail à son importance pour la cohérence de l’ensemble. Aujourd'hui, Jésus, le Sauveur annoncé aux nations, a fait son entrée. Il s'est manifesté, d’une façon particulière, à des étrangers. Venu pour toutes les nations, Jésus peut être reconnu par tous ceux qui le cherchent.
Ces étrangers, ces trois mages, sont des gens comme nous qui se posent des questions et qui sont en recherche. Ils ont besoin de comprendre. Ils ont quitté leurs certitudes pour suivre une étoile, la lumière de Dieu.
Les chemins de ces mages se sont croisés un jour. Ils ont mis en commun leurs questions et leurs doutes, leurs joies et leurs peines et l’espérance qui les anime. Ils ont partagé leurs découvertes et ils ont trouvé des forces neuves. Ces mages représentent les trois continents connus à l’époque de Jésus. Aujourd’hui, l’horizon s’est élargi à 5 continents. On veut signifier ainsi, que la vie de chaque personne a une dimension mondiale. Et personne n’échappe à cette dimension. Devant toutes les questions graves qui marquent notre époque, l’ONU a le projet de permettre la rencontre des nations. Nous mesurons également la difficulté de respecter toutes les nations, pour mettre en œuvre des solutions acceptables. Les bergers de Bethléem ont entendu les anges chanter « Gloire à Dieu et PAIX aux hommes que Dieu aime. » Et la paix ne tombe pas du ciel. Elle est toujours à construire. Aujourd’hui, nous pensons au blocage de la Syrie et au mur, de 8 mètres de haut qui sépare Juifs et Palestiniens. Ce n’est pas avec une baguette magique qu’on règle les conflits.
Photo J.A.S.

L’éducation à la paix concerne tout le monde. a commence dans nos familles. Les mages d'aujourd'hui, ce sont nos voisins, nos parents, nos enfants, nos compagnons de travail qui ont pris des distances vis-à-vis de la foi chrétienne, à qui il faut redonner la vraie image de Jésus, de l'Église, de Dieu. Les mages d'aujourd'hui, ce sont les étrangers, les gens d'autres races, d'autres religions, d'autres coutumes que les nôtres. Nous les côtoyons régulièrement dans nos rues, dans nos magasins au travail et par l’intermédiaire des moyens de communications. Nombre d'entre eux sont à la recherche d'une étoile et ne la trouvent pas. Chacun a besoin du regard des autres pour découvrir des chemins nouveaux qui ouvrent vers l’avenir. Grâce au partage, à la rencontre fraternelle, au pardon, au souci du plus faible on peut raviver cette lumière qui alimente notre foi au Dieu vivant. Il faut libérer la parole pour se faire comprendre. Mettre des mots sur le vécu, pour pouvoir se le préciser à soi-même et le transmettre aux autres.
Tout a changé dans la vie des mages, quand ils ont vu l'étoile. Les mages nous montrent l'importance de la façon d'accueillir l'autre, de savoir interpréter les signes que Dieu nous donne pour faire la paix. C’est une forme de sagesse et de transformation permanente qui nous rend disponible aux appels du Seigneur.
La lumière du créateur se révèle à ceux qui veulent bien la voir, et elle rejaillit sur ceux qui veulent bien l'accueillir. Accepter de rencontrer Dieu, accueillir sa lumière peut nous rendre heureux si nous osons y croire. Nous sommes invités à être des «chercheurs de Dieu», des passionnés de Dieu en entrant dans le mouvement toujours surprenant de la Bonne Nouvelle. Et cette Bonne Nouvelle, c’est que Dieu nous aime malgré nos limites et nos faiblesses !
Et les 34 pèlerins s’en retournèrent tout joyeux raconter à leur famille et amis ce qu’ils ont vu et entendu au sujet de cet Enfant de la Crèche.
Bonne et Sainte Année 2020

François, prêtre retraité