Photos de Joseph Antoine Sprunck
Du 19 au 21 juin 2018, 4 000 membres et sympathisants du Mouvement chrétien des retraités (MCR) se sont retrouvés à Lourdes pour les troisièmes journées du monde de la retraite (JMR) pour réfléchir à des questions fondamentales pour le monde à venir dans lequel vivront nos enfants et petits-enfants.
Le groupe M.C.R.du diocèse de Metz a compté environ 120 personnes.
Le groupe de Moselle avec Joseph Giese (premier à gauche)
L’abbé Gérard Zawadzki, aumônier diocésain du MCR nous a accompagnés. « C’est dommage que le chanoine Joseph Muller, ancien aumônier ne soit pas des nôtres aujourd’hui. » nous confie Joseph Giese, président diocésain du MCR.
Le groupe d u président Joseph Giese, l'abbé Gérard Zawadzki est à sa gauche
Quatre enjeux de société
C’est en l’église Sainte-Bernadette que les retraités, actifs de l’espérance, se sont retrouvés pour participer au débat
sur quatre enjeux de société: le vivre ensemble, la famille, la santé et l’écologie. Patrick Richard, chanteur en Eglise, une des grandes voix au service de l’Evangile par le chant a su rendre cet impressionnant rassemblement convivial et agréable. A deux reprises la salle s’est levée, pour battre des bras et même esquisser quelques pas de danse à l’invitation chantée de Patrick Richard.
Le vivre ensemble
Comment les trois religions monothéistes comprennent-elles les grands défis qui se présentent à nous?
Arnaud Bevilacqua, journaliste a animé le débat avec comme participants: Yann Boissière, rabbin du Mouvement juif libéral de France, le Père Christian Delorme, prêtre de l’archidiocèse de Lyon et Tarek Oubrou, grand iman et recteur de l’académie de la Mosquée de Bordeaux:
Difficulté de se comprendre
Il en ressort que l’on a des difficultés de se comprendre, car le meilleur texte est souvent interprété différemment. C’est pourquoi l’enseignement à l’école des différentes religions permettrait à tous de mieux connaître celle des autres et de devenir plus tolérant. De plus, il ne faut pas négliger l’enseignement civique, dans lequel on prépare le citoyen à avoir un esprit civique et laïc. Il est indispensable d’avoir l’expérience de la différence, cela nous permet de mieux se parler et de s’apprécier. La laïcité est une valeur sûre et positive, elle permet à tous de vivre ensemble et elle permet de protéger la religion.La liberté religieuse vient de la loi laïque.
Le comédien Jean-Baptiste Germain a interprété ce dialogue d'une manière magistrale. A l'arrière est assis le musicien Francesco Agnello
Les participants ont pu assister à la soirée spectacle de Pierre & Mohamed qui retrace l’assassinat de Mgr Pierre Claverie évêque d’Oran et son chauffeur Mohamed Bouchikhi le 1er août 1996. Il nous apprend que « le dialogue est une oeuvre sans cesse à reprendre: lui seul nous permet de désarmer le fanatisme en nous et chez l’autre »
La famille
Comment la famille, dans toute sa complexité, reste-t-elle un lieu de transmission des valeurs?
Maryvonne Buss, rédactrice en chef adjointe du Pèlerin a débattu avec Michel Billé, sociologue, Michèle Delaunay, médecin et ancienne ministre déléguée des personnes âgées et le Père André Guimet, vicaire général du diocèse d’Autun.
L’importance de se retrouver en famille
Chacun a des références personnelles de la famille, la sienne et celle des autres. Au fait, la vraie famille existe-t-elle encore? Aujourd’hui, le modèle des familles a changé. Arrêtons de juger et de condamner les familles qu’on n’admet pas. Aujourd’hui la famille indivise a explosé, elle est souvent monoparentale ou recomposée. En somme, ce qui fait la vraie famille : le choix de se lier durablement.
Ce qui est très important, c’est accueillir et se retrouver en famille en organisant des fêtes de famille pour les anniversaires. Sachons accompagner la fragilité, personne n’a le droit d’exclure les nouvelles liaisons. Certains religieux oublient d’accueillir chacun d’entre nous alors qu’ils ont le devoir d’accueillir et non de nous laisser accueillir.
Le rôle important des grands-parents
Par ailleurs, le rôle des grands-parents a changé, ils ont le devoir d’accueillir les petits-enfants, alors que leur rôle n’existe pas dans le code civil. Pourtant il est très important, bien qu’ils n’aient aucun droit. Les grands-parents sont une référence pour les petits-enfants, ce qui crée la solidarité familiale dans les deux sens.
La santé
Vieillir, oui mais dans quelles conditions? Réparer les corps, jusqu’où?
Laurent Grzybowski, journaliste à La Vie a discuté avec Dr Julie Cosserat, Marie de Hennezel, Psychologue clinicienne, Elisabeth Marshall, rédactrice en chef de Sens & Santé
Accepter l’état de son corps
La vieillesse n‘est pas déshonorante. En effet, il faut simplement savoir porter son âge comme un état honorifique. Il faut prendre l’homme dans sa globalité de tous les organes. Sachons comprendre le corps à travers les paroles du malade. La mélodie du discours apprend énormément au médecin. Le médecin doit se donner du temps pour mieux découvrir l’être humain en face de lui. La science et la technique doit être au service de l’homme.
Rester actif physiquement et intellectuellement
Rester jeune de coeur, même si le physique vieillit. Donner un sens à sa vie, cela passe par le regard et la parole. Être en vie est une chance extraordinaire, aussi pour bien vivre faut-il rester actif physiquement et intellectuellement. Ce n’est pas drôle de vieillir, car on diminue lentement à tout point de vue. Si on a compris le voyage en intériorité, on peut toujours expérimenter de nouvelles choses. Il faut savoir lâcher prise, mais il faut pouvoir avoir confiance dans l’autre.
Une belle fin de vie
En somme, pour bien vieillir, il faut faire attention à ce qu’on met dans l’assiette, éviter le stress, faire des activités physiques comme la marche, la gymnastique douce, le yoga, rencontrer les autres… N’ayons que des émotions positives. « Je veux avoir une belle fin de vie. Le jour où je n’ai plus assez de force pour survivre, je refuse l’acharnement thérapeutique et la nutrition par perfusion. Je veux mourir dans mon lit et non sur un brancard aux urgences » Cette demande a été fortement applaudie.
L’écologie
Comment la prise de conscience d’une planète en danger peut-elle modifier nos comportements et susciter une nouvelle expérience?
Anne Kerléo a animé cette rencontre avec Corinne Lepage, ancienne ministre de l’environnement, Olivier Nouaillas, journaliste à La Vie, Marie-Monique Robin Journaliste et réalisatrice de plus de 150 films.
Réduire la pollution
La planète est actuellement en péril, car on ne la respecte pas assez. Chacun d’entre nous doit faire un effort en respectant la nature autour de nous. Pour ne pas agresser la planète, il faut conserver sa biodiversité, réduire la pollution de l’environnement. Il faut développer une réglementation convenable à caractère universel avec un type de planification familière rendue effective dans toute la géographie. Pour lutter contre le changement climatique, il est nécessaire d’encourager la protection de l'environnement et de promouvoir un mode de vie faible en carbone. Nous devons comprendre que la santé humaine est inséparable de la santé de la Terre. Il est indispensable de donner la priorité au développement humain et au développement durable, en investissant, dans le même temps, sur le capital humain et la conservation de l’environnement. » « Pour donner la priorité à l'utilisation des énergies renouvelables, il faut une appropriation publique des ressources naturelles essentielles à la vie, comme l'eau, l'air et les semences. Ces ressources constituent le « patrimoine de l'homme »
Témoignages des participants
Joseph Giese: « Ces jours ne laissent personne insensibles. Tous les intervenants étaient très compétents et à notre niveau. Ils tenaient un langage qui nous était adapté. Nous étions là en même temps pour les JMR et la Vierge Marie. Tout était interrogation! Cela nous appelle à en parler dans nos équipes au retour. Pour les présents, c’était une aide pour le futur thème de l’année prochaine: « La famille ». Quel bonheur de se retrouver avec 4 000 membres. Quel exploit pour le National, pour le diocèse de Metz, nous étions plus de 120! Bien représenté! De plus, il y avait de nombreux non MCR! »
Gérard Zawadzki: « Puisse ce rassemblement être une étape importante d’une vie de foi, un engagement renouvelé pour le service du frère au nom du Christ, un nouveau souffle pour la vie en paroisse et en équipe MCR. Offrons cette chance à tous ceux et celles que nous inviterons dans notre mouvement dès la rentrée. »
Joseph Antoine Sprunck