dimanche 3 décembre 2017

Quand l’hiver arrive, booster votre « Yin » avec votre alimentation

La diététique chinoise 

En hiver, durant les mois de novembre, décembre et janvier, le Yin est à son maximum et le Yang à son minimum. Les nuits sont très longues. Dans la nature, toute vie est au repos. L'Énergie est retournée dans les racines des végétaux et s'est condensée dans les graines, en attendant le renouveau du printemps. Chez l'homme, cette période où l'Énergie du corps s'est refroidie correspond naturellement à un moment de repos. L'activité vitale Yang est à son minimum et les couches profondes de l'Énergie se rechargent. 

Pendant l'hiver, il est conseillé d'augmenter la part des produits animaux et de diminuer celle des légumes et des fruits. La viande nourrit plus spécifiquement la structure organique et contribue ainsi à recharger l'aspect physique de la vitalité. 

C'est le temps de l'immobilisme, un peu comme la sève qui redescend vers les racines pour un repos qui constitue une prémisse à une renaissance. À l’instar des animaux, il faudrait pouvoir hiberner, ce qui n'est guère prévu dans nos sociétés. Cependant, rien n'empêche de se coucher un peu plus tôt, de se lever un peu plus tard et d'éviter autant que possible de travailler dehors. 

L'hiver représente également le moment de nettoyer l'orga­nisme en profondeur, afin d'éliminer tout ce qui n'est pas utile (notamment les minéraux en excès) et de privilégier la relaxation pour que le corps, comme l'esprit puisse se recharger en énergie vitale. 

Évitez les repas trop copieux, car les reins risquent de se fatiguer de tant d'excès, tandis que cet émonctoire, surchargé, pourrait affaiblir le système immunitaire, et rendre plus vulnérable aux virus (risque accru de grippes, de gastro-entérites, etc.). 

Privilégier les aliments de nature chaude, pour tonifier l'énergie du rein et procurer au corps la régulation thermique dont il a besoin. On y associera une saveur salée correspondant aux besoins énergétiques du rein. 

Le canard par exemple, doux et légèrement frais, est particulièrement indiqué pour tonifier le Yin dans tout le corps. Il élimine la fièvre légère créée par le Vide de Yin. 

Le poulet, doux et légèrement tiède, réchauffe le Foyer Moyen. Il revitalise le Qi et renforce le Jing (essences vitales contenues dans les Reins). 

Pour renforcer le Yang, le mouton et le bœuf sont indiqués. De saveur douce et de nature tiède, le mouton tonifie et réchauffe le Foyer Moyen (Rate-Estomac) et le foyer inférieur (Reins). 

Le bœuf renforce quant à lui la rate, source de l’énergie acquise. D’une façon générale, on diminuera les aliments de saveur rafraîchissante et l’on augmentera celle des produits plus riches et de saveur amère afin d’enrichir le Yin et de consolider le Yang. 

On mangera avec profit des produits consistants et nourrissants tels que semoule, pâtes, pet riz, sarrasin, froment, seigle. 

  • Parmi les oléagineux, citons les amandes, cacahuètes, noix, noisette. 
  • Parmi les légumes et féculents, la betterave, le chou-fleur, le chou, les épinards, les pois chiches, les flageolets, les pommes de terre, patates douces, topinambours, lentilles, haricots blancs ou rouges, azukis, soja noir, châtaignes. 
  • Les poissons gras tels que thon, maquereau, cabillaud, sole, saumon, sardines sont également de circonstance. 
En Chine, les repas sont généralement pris à 7 heures, 12 heures et 18 heures C’est un bon rythme, et sachez qu’en matière de nutrition, la régularité dans la prise des repas prime. Elle rythme la vie dans sa totalité et contribue ainsi à l’équilibre de chacun. Si l’on considère que les aliments séjournent quatre à cinq heures dans l’estomac avant d’être complètement transformés, ce rythme semble le mieux adapté. 

J’espère que ce voyage dans la diététique chinoise vous sera utile et vous permettra d’équilibrer vos énergies toute l’année. Je vous reparlerai de temps en temps de la médecine chinoise car même si elle paraît parfois lointaine et déroutante… elle est épatante ! 

  

Portez-vous bien ! 

Dr Jean-Pierre Willem