lundi 19 septembre 2016

L'exposition "Blessure" de Claude Braun à la cathédrale de Metz



Du 15 septembre l’artiste peintre Claude Braun de la   Kohlhütte près de Wimmenau expose à la cathédrale Saint-Étienne de Metz l’exposition «Blessure».  Il  nous explique le message de cette exposition.

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- Quelle est cette blessure?

- Blessée, l’Humanité est à un tournant majeur de son histoire. L’actualité nous rappelle sans cesse les drames humains, personnels, collectifs et environnementaux qui se jouent sous nos yeux.(délinquance,Proche-Orient,réfugiés,guerres en Afrique, les attentats de Charlie Hebdo et de la supérette casher,profanation de tombes à Sarre-Union,etc… 

- Et alors?

- Face à ce constat alarmiste de bruits de guerres, de réfugiés, d’immigration, de terrorisme et de réchauffement climatique – résultat de notre inhumanité et de nos manques nous nous sentons  démunis. Et pourtant un changement est possible.Une autre humanité peut éclore.

- Que voulez-vous dire aux  visiteurs?

- C’est en tant qu’être humain sensible au monde et au vivant,que j’exprime tout à la fois mon indignation, ma révolte mais aussi mon empathie et mon espérance en un avenir meilleur.

- Quel est son message?

- Le propos de mon exposition est une évocation, un regard et une ouverture vers notre humanité, vers notre intériorité, dans ce que nous avons de meilleur. A travers les œuvres que je présente, je veux mettre en lumière  l’innommable, ce que nous aimerions ignorer, ne pas voir, cacher.

- Ce n’est pas positif

- D’une manière générale,  quand on dénonce ce qui ne va pas,on vous taxe d’oiseau de mauvaise augure,de prophète de malheur ou encore d’être négatif. Or,c’est exactement le contraire que je veux partager. Je ne suis ni pessimiste, ni optimiste, j’aimerais simplement être réaliste et exprimer ce qui nourrit mon espérance .

- Quel est votre objectif? 

- Ainsi l’œuvre exprimant un fait, une actualité se veut être un déclencheur pour une prise de conscience et pour devenir vecteur d’espoir. Car il y a urgence. Il y a Blessure.Et nous n’avons plus le temps d’être ni pessimiste, ni fataliste. Nous sommes acculés à un optimisme utopique pour un avenir et un destin fraternel possibles.

- On souffre avec une blessure réelle ou morale?

- La Blessure c’est ce que nous avons en commun, qu’elle soit personnelle ou collective. Elle est lieu de souffrance, mais aussi un terreau propice qui peut faire naître, engendrer  un nouveau départ, apporter un nouveau sens, développer une ouverture …  ou une fermeture. Un sursaut donc, un avenir, une aventure fraternelle… ou non. Une croisée de chemins, une transition, un changement, une métamorphose, un pont, passage, une histoire à inventer, à imaginer, un monde à transcender... Mais surtout .à faire ensemble. « Si nous  n’arrivons pas à vivre ensemble comme des frères » ,disait Martin Luther King, »nous périrons ensemble comme des imbéciles »

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- Voulez-vous émouvoir le spectateur?

- L’exposition est à la fois didactique par le titre qui accompagne l’œuvre, tout en voulant laisser une part à l’émotion et au ressenti du spectateur. La plupart des œuvres  font référence à une tradition biblique.

- Que voulez-vous susciter chez le spectateur?

- Aussi ma réflexion pose les questions suivantes :
  • Quelle  est la place que nous avons donnée à Dieu dans le monde ?
  • Dieu de justice, de paix, de miséricorde et d’amour proclamé par le monothéisme , mais également par d’autres traditions spirituelles  ?
  • Quelle est la place, la réflexion théologique, philosophique sur la violence et l’homicide dans les différentes religions et le dialogue interreligieux ?
- A-t-elle un aspect universel?

- D’autres œuvres encore font simplement appel à notre humanisme et la foi en l’Homme. J’ai choisi de les accompagner de citations, de textes, ou de paroles tirées d’autres cultures religieuses et philosophiques afin de souligner l’aspect universel de mes propos.

-  Quand peut-on-la visiter l'exposition  à la cathédrale?

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- Du 15 septembre au 30 novembre 2016, tous les jours de 8 h à 19 h.

J.A.S.