lundi 30 septembre 2024

Colloque par "Nous, fils et filles de malgré-nous"


Trois malgré-nous du Bitcherland


 




NOUS, FILS ET FILLES DE MALGRÉ-NOUS :

TÉMOIGNAGES DE DESCENDANTS DE SOLDATS MOSELLANS INCORPORÉS

DE FORCE DANS L’ARMÉE ALLEMANDE (1942-1945)

C O L L O Q U E

Samedi 12 octobre 2024

9h30-16h30

Salon de Guise

de l’Hôtel de Ville de Metz

80 ANS

LIBÉRATION DE LA

entrée libre

Académie nationale de Metz

20 en Nexirue 57000 Metz

Tél. 03 87 75 29 73

academiemetz@numericable.com

www.academiemetz.fr14h15 


Parcours de Malgré-Nous en mer Baltique, le camp

anglo-américain de prisonniers de la Flèche 

et les jeunes filles incorporées dans le service du travail obligatoire

et au service auxiliaire de guerre

Christian Antoine, Raymond Oliger, Nathalie Griesbeck


9h30 Discours d’ouverture

François Grosdidier

maire de Metz


Modérateur : Pierre Brasme


Allocution de Raymond Oliger, président de l’Académie nationale de Metz


9h30 Discours d’ouverture

François Grosdidier

maire de Metz


Allocution de Raymond Oliger, président de l’Académie nationale de Metz


Modérateur : Pierre Brasme


9h45 Exposé historique de la situation après l’annexion des départements d’Alsace et de Moselle en août 1940 par le IIIème Reich par Jean-Noël Grandhomme


10h15 Parcours de Malgré-Nous sur le front russe et en Hongrie par Denis Schaming, Gérard Gensinger, Jean-Marie Says, Jean-Paul Petit


11h45 Le camp russe des prisonniers alsaciens-lorrains à Tambow par Laurent Kleinhentz


12h15 Discussion


14h15 Parcours de Malgré-Nous en mer Baltique, le camp anglo-américain de prisonniers de la Flèche et les jeunes filles incorporées dans le service du travail obligatoire et au service auxiliaire de guerre par Christian Antoine, Raymond Oliger, Nathalie Griesbeck


15h15 Le silence des Malgré-Nous mosellans depuis 1945 par Philippe Wilmouth


15h45 Discussion


16h15 Synthèse du colloque par Jean-Noël Grandhomme


16h30 Remerciements par Raymond Oliger











dimanche 29 septembre 2024

Sur mon chemin...

 

PHOTO R.M.


Moulin  à farine à main qu'on utilisait en Pologne. La mouture  est ensuite tamisée avec un tamis extra fin. 


J.A.S.

Spécialités culinaires paysannes, marché et animations à la fête de la pomme

 Le dimanche 13 octobre à partir de 10 h   la pomme sera reine et  en fête au Moulin d’Eschviller près de Volmunster lors du grand marché paysan et artisanal. Plusieurs arboriculteurs du BItcherland  y vendront des pommes. 


Que c'est bon!!!



Une restauration avec des spécialités culinaires comme la galette aux pommes  ou aux pommes de terre génèreront un véritable plaisir épicurien, chez les visiteurs. Durant toute la journée, un grand marché paysan et artisanal  attend les clients friands de produits locaux. Entrée gratuite.

Grand choix en pommes

Un vrai repas paysan


Deux menus sont proposés: la fameuse soupe au potiron accompagnée de l’estomac de porc farci (Saumagen) avec salades et fromage ou Arencini avec salades et fromage Les arboriculteurs vendront des pommes et   feront une démonstration de cuisson et de vente de  Schlaeggel. Une trentaine de producteurs   du terroir et de l’artisanat  seront présents avec leurs produits. Louis Lampert sera à nouveau présent avec son stand de champignons du Bitcherland  et son excellent  vinaigre  de cidre.  

Entrée libre et restauration durant toute la journée. Rens. 03 87 96 76 40. Seule l’entrée des musées est payante au prix réduit de 4 €.



Les délicieuses galettes aux pommes


Animations et visites 


Sur le site du Moulin, les visiteurs pourront profiter de leur venue à la fête de la pomme pour découvrir le rucher pédagogique en visite continue de 14 h à17 h 30 et une visite  guidée du Moulin et de la scierie  à 14 h et à 15 h.

De plus, de nombreuses animations sont prévues l’après-midi: à15 h30  et à16 h45 un spectacle équestre avec l’association « Caballerie », à 11h, 11h45, 13h30,14h45,16h45 un spectacle de marionettes « Oh mon pommier » dans une roulotte, de 13 h à 17 h: déambulation avec Trio Besame, à 3 reprises, d’une durée de 30 minutes avec 3 artistes.

Entrée libre et restauration durant toute la journée. Rens. 03 87 96 76 40. Entrée libre et restauration durant toute la journée. Rens. 03 87 96 76 40. Seule l’entrée des musées est payante au prix réduit de

 4 €.

Sur mon chemin...


Photo JAS

Hier soir ce gros nuage noir passait au-dessus de Volmunster. Les météorologistes disent: " Lorsque de l'eau s'accumule dans le nuage à cause de l'air très sec au sol, les gouttelettes obstruent la lumière. C'est pour cela que le nuage est sombre. On distingue différents types de nuages qui annoncent la pluie par leur couleur noire ou grise

Très beau spectacle burlesque

 


Jack Chauveau , animateur  chez Culture et liberté est revenu à Volmunster où il a créé il y a quarante ans  son premier spectacle présenté dans la salle Saint-Pierre. Actuellement, il continue à être  metteur en scène et homme de théâtre.


Photos J.A.S.

Dans son spectacle présenté au grenier du Moulin d’Eschviller, il retrace la vie d’un  homme célibataire, Dimiti La Pouille, qui ramassait les peaux de lapin dans son village natal . Cela se faisait partout jusque dans les années 1970.







  En s’inspirant de trois  humoristes, il a retracé les façons de vivre d’un homme solitaire qui commence à avoir certains défauts que personne ne lui reproche. Il a fait rire  souvent les spectateurs.  Cette belle comédie burlesque a permis de les détendre et de  leur faire oublier  les soucis de la vie quotidenne. Tous les spectateurs, enchantés par ce spectacle humoristique, ont souvent  applaudi les comédiens.

J.A.S.

Le message du Père François

 Évangile de Jésus Christ selon Saint Marc : 9 38–43, 45, 47–48

 

« En ce temps-là, Jean, l’un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. » Jésus répondit : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ; celui qui n’est pas contre nous est pour nous. Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense. « Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer. Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe là. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas. Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe le. Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds. Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux, là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas. »



 DR

Une fois de plus, la parole de Jésus rejoint bien notre actualité. Dans l’évangile d’aujourd’hui, St Jean nous relate un cas de fanatisme, d’intolérance, d’extrémisme. Essayons de comprendre, car la question du fanatisme nous concerne tous. Au point que le Pape François a mis en garde et a invité à dénoncer tous les fanatismes d’où qu’ils viennent. Il ne faut, en aucun cas, céder à la facilité de prétendre que le fanatisme n’anime que les autres.  Personne n’est à l’abri.

Alors, de quoi s’agit-il ?

 

Les apôtres rencontrent, chemin faisant, quelqu’un qui chasse les esprits mauvais. Il vient de réaliser une action de bien. Il l’a fait même au nom du Christ. Pour eux, c’est scandaleux, car il ne fait pas partie de leur groupe. Donc il faut s’en méfier, c’est un concurrent. Aujourd’hui ça continue avec le foulard islamique, la kippa et tous les signes d’appartenance politique, sportive et religieuse. Décidément le sectarisme n’est pas mort. Et je peux témoigner de toutes les horreurs qui me sont adressées par internet. Là on ne fait pas dans la dentelle, pourvu qu’on puisse dénigrer, salir, rire et se moquer de ceux qu’on n’aime pas. Sommes-nous conscients que nous vivons dans le même monde et que nous pouvons être manipulés par ces courants de haine destructeurs?  C’est le contraire de l’Evangile.

 

Nous sommes à un tournant important où les chrétiens, Catholiques et Protestants, Juifs et Musulmans, mais aussi tous les autres croyants et incroyants ont intérêt à se mobiliser et à se rassembler autour des grands projets et des besoins de la vie en société. « Dans un contexte mondial marqué par la triste résurgence de la guerre en Europe, des violences dans de nombreuses régions du monde, ainsi que par l’aggravation des inégalités, de la pauvreté et de la crise écologique, la Rencontre internationale pour la paix 2024 à Paris se veut un lieu d’écoute et de dialogue visant à favoriser la pensée et d'initiatives de référence dans les domaines de la solidarité, de la construction de la paix et de la réponse aux crises contemporaines ». (La Croix). Il y a des objectifs à atteindre qui sont les mêmes pour tous : l’avenir de la planète, l’éducation des enfants, le travail, la santé, les gens en fin de vie, l’accueil des étrangers….. Au lieu de se donner des coups bas, il y a un bien commun à soigner, à respecter et à mettre en valeur. Attelons-nous à cette noble tâche et à cette belle ambition. Pour cela, il est nécessaire de se respecter mutuellement. 

Aux apôtres, qui voulaient avoir le monopole, Jésus répond : « Ne l’empêchez pas ». Par-là, il rappelle que chaque homme, chaque femme, avec son origine, doit être respecté. Je dois être capable d’accueillir ce qu’il dit et fait de bien, et de vrai. 

 

L’Evangile nous invite à faire la vérité avec nous-mêmes. Quel esprit nous habite ? Quelles sont nos réactions à l’égard de tous ceux qui ne sont pas de notre bord : politique ou religieux, ceux qui ne pensent pas comme nous ? Sommes-nous capables de nous réjouir du bien qu’ils peuvent faire ; des réussites humaines et sociales qu’ils réalisent ? N’y a-t-il pas dans le monde actuel, quelque chose de pervers, de contradictoire, de tordu ? Tout le monde se déclare tolérant, y compris en Eglise – tout le monde parle comme si la fraternité était à portée de main. En réalité, tout est figé. Il y a un grand vide entre le dire et le faire ! Un grand fossé entre nos idées généreuses et ce que nous faisons réellement. C’est un péché d’orgueil que de prétendre être les meilleurs. Faire le bien, c’est la première tâche que Jésus nous demande. Lui-même s’est déclaré et s’est engagé comme serviteur. Jésus invite chacun à être un bon serviteur du bien commun parce que habité par l’Esprit de Dieu. ! C’est un Esprit grand, large, intelligent aussi vaste que le monde. Cet Esprit souffle d’un bout du monde à l’autre. Il fait craquer notre esprit de chapelle et de clan. Saurons-nous accueillir ce souffle de l’Esprt ? 

Seigneur, donne-nous de devenir de vrais catholiques, c'est à dire des gens ouverts et accueillants à l’ensemble de l’humanité.



 

 

Prière Universelle

1.- « Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la »

Seigneur, ouvre nos mains. Qu’elles ne restent pas fermées sur nos égoïsmes mais soient prêtes au partage. Que, par le travail de nos mains, nous participions à construire un monde meilleur. Donne-nous le courage d’arracher nos mains à toutes les œuvres qui détruisent et tuent. Prions le Seigneur.

2.- « Si ton pied est pour toi occasion de chute, coupe-le »

Seigneur, dirige nos pas vers nos frères humains. « Pour faire la paix, il faut parler avec ceux qui font la guerre » disait Valérie Regnier aux rencontres de Sant’Egidio. Donne-nous le courage d’aller vers ceux qui ne pensent pas comme nous pour construire ensemble ton royaume de paix. Arrache nos pas aux chemins de haine et de mépris. Prions le Seigneur.

3.- « Si ton œil est une occasion de chute, arrache-le »

Seigneur, éclaire nos consciences. Aide-nous à voir à quelles richesses, à quel pouvoir, à quelle réputation nous tenons comme à la prunelle de nos yeux. Et, donne-nous le courage d’arracher ses attaches qui nous empêchent d’aller vers ton royaume d’amour. Prions le Seigneur.


François, prêtre retraité

vendredi 27 septembre 2024

Sur mon chemin...

 

  • PHOTO JAS

Les rues de Bitche et du Château sous un ciel nuageux et tourmenté qui annonce  peut-être de fortes pluies cet après-midi.

Fête de la pomme au Mouin d'Eschviller

 

 Programme : 

  • VISITE DU RUCHER EN CONTINUE DE 14H A 17H30
  • VISITE DU MOULIN ET DE LA SCIERIE à 14h et à 15h


TARIF UNIQUE : 4€



Animations :

  • MARCHE DE PRODUCTEURS (buvette et restauration les amis du moulin)
  • SPECTACLE DE RUE : déambulation avec Trio Besame, à 3 reprises, d’une durée de 30 minutes avec 3 artistes entre 13h et 17h
  • SPECTACLE DE MARIONNETTE DANS UNE ROULOTTE « Oh mon Pommier » avec la Cie ateliers-nomades d’une durée de 20 minutes à 11h, 11h45, 13h30, 14h45 et 16h45
  • SPECTACLE EQUESTRE avec l’Association Caballeria d’une durée de 30 à 40 minutes à la carrière à 15h30 et à 16h45


Tarif : gratuit 


Renseignements: 03 87 96 76 40

jeudi 26 septembre 2024

Sur mon chemin...

 

PHOTO J.A.S.


La vache  avec son chariot  et les cigognes rappellent au passant le séjour des Volmunstérois à Sigogne en Charente durant la dernière guerre.

La visite du Pape en Belgique et au Luxembourg

 Le pape François va à la rencontre de la Belgique et de l’Église catholique belge, qui a dû repenser sa place dans une société marquée par une sécularisation rapide.     


Photo DR


Bruxelles, Liège et Louvain-la-Neuve (Belgique)

De notre envoyé spécial

Elles sont parties en un temps record. Toutes les places pour participer à la messe célébrée par le pape François, dimanche 29 septembre, au stade Roi-Baudouin à Bruxelles, ont trouvé preneur. Plus de 35 000 personnes sont attendues pour l’événement. Un engouement qui a presque surpris les catholiques belges, heureux de découvrir qu’ils sont toujours capables de déplacer les foules. « Au début, les gens n’y croyaient pas, confirme Arnaud Join-Lambert, professeur de théologie à l’Université catholique de Louvain (UCLouvain). C’est étonnant, on ressent une effervescence et une vraie curiosité médiatique. »

En visite en Belgique, du jeudi 26 au dimanche 29 septembre, le pape va en effet à la rencontre d’une Église qui n’a plus l’habitude d’apparaître en haut de l’affiche, voire qui fait franchement profil bas, surtout en Flandre, encore profondément marquée et atteinte dans sa crédibilité par les révélations de violences sexuelles en son sein. Pourtant, dans ce pays de plus de 11,5 millions d’habitants, et malgré un phénomène de sécularisation aussi puissant que rapide, le catholicisme, même en déclin, demeure une référence. Selon des estimations, citées dans le dernier rapport annuel de l’Église en Belgique, 50 % des Belges se définissent comme catholiques – dont 8,9 % vont à la messe au moins une fois par mois.

Comment expliquer alors la relative réserve qui semble caractériser aujourd’hui l’Église outre-Quiévrain ? Depuis son bureau, la professeure de l’UCLouvain (34 000 étudiants) Catherine Chevalier, qui participe chaque année à l’élaboration du rapport de l’Église en Belgique, donne une clé de compréhension. « L’Église a tendance à se sous-estimer, elle donne l’image d’une excessive modestie. Par exemple, il a fallu attendre 2008 pour que Bruxelles organise les rencontres européennes de Taizé », explique-t-elle. Comme si les catholiques belges devaient toujours se convaincre qu’ils peuvent relever des défis.

D’autant plus qu’ils doivent réinventer leur place dans une société belge où l’influence chrétienne s’est fortement estompée et qui est devenue beaucoup plus multiculturelle, avec en particulier une présence importante de croyants musulmans. Alors qu’en Belgique les cultes reconnus sont financés par l’État, ce système a pu offrir un certain « confort » à une Église qui « n’a pas à lutter pour survivre », estime un très bon connaisseur.

Âgé de 55 ans, Mgr Luc Terlinden, nommé archevêque de Malines-Bruxelles et primat de Belgique en juin 2023, incarne les défis de la nouvelle génération de catholiques. Il est aux premières loges pour accompagner, non sans tiraillement, l’Église en Belgique d’une position dominante à « une conviction parmi d’autres » « Quand j’étais enfant, nous vivions encore dans un monde catholique. On s’inquiétait moins de partager l’Évangile. Depuis, une prise de conscience s’est opérée : notre première mission est d’annoncer et c’est très stimulant. Ne soyons pas dans la nostalgie. » La nostalgie par exemple d’une société où les repères moraux seraient encore alignés avec la doctrine catholique. Car si le catholicisme demeure fort dans l’engagement social, à travers le réseau des écoles catholiques – plus de la moitié des élèves du primaire et du secondaire –, ou encore les mouvements de jeunesse, la parole de l’Église est devenue beaucoup moins audible et écoutée.

À Liège, dans l’est de la Belgique, près des frontières néerlandaise et allemande, le vicaire général Éric de Beukelaer, 60 ans, fait partie de ces quelques prêtres qui n’hésitent pas à intervenir dans les médias dans un style direct, même sur des sujets clivants. « Nous nous exprimons dans le débat public, comme sur l’euthanasie par exemple, mais il faut surtout essayer d’être compris. Nous ne pouvons pas nous taire, mais il y a une façon de parler. Et une fois que les lois passent, que faire ? » Loin d’être résigné et peu inquiet pour l’avenir, l’ancien porte-parole francophone des évêques belges insiste aussi sur le contexte propre à la Belgique, un pays « construit par le compromis ». Une culture qui marque aussi l’Église. « ll est assez peu belge de s’énerver et d’être dans de grandes oppositions », poursuit-il.

Au risque de parfois être perçue comme trop accommodante, ​l’Église en Belgique assume une option préférentielle pour le dialogue avec la société. « Si nous en restons à une position toujours défensive, plaide Mgr Terlinden, nous risquons de passer à côté de l’annonce, notre mission première. » Et si le passage d’un catholicisme sociologique à un catholicisme de convictions ne se fait pas sans heurts et sans fort sentiment de déclin – baisse de plus de 30 % du nombre de prêtres diocésains en cinq ans, moins de séminaristes, forte baisse de la pratique –, un nouveau modèle émerge. Une Église multiculturelle, bien plus modeste, mais qui assume plus ouvertement sa foi. Une Église qui défend également pour ce nouveau départ des réformes dans le cadre du synode : diaconat féminin, possibilité d’ordonner des hommes mariés.

Ce changement de logiciel est notamment porté par les nombreux laïcs qui agissent au sein de l’Église, parfois aux plus hautes responsabilités, et des jeunes de différentes sensibilités. Ainsi, à Bruxelles, à la croisée du quartier européen et du quartier populaire Matonge, une poignée de catholiques âgés de 25 à 35 ans ont ouvert un café associatif chrétien, baptisé le Nomade, dans une salle paroissiale aménagée. « L’idée est de créer un lieu accueillant, convivial, pour concilier nos convictions, notre désir d’engagement politique pour la justice sociale et notre foi chrétienne », résume Manon, 28 ans, qui reconnaît qu’il faut une dose de courage pour s’engager comme chrétien en Belgique. Si ce tiers-lieu, cousin du Dorothy à Paris, n’est pour le moment ouvert que les mercredis en fin de journée, ses animateurs foisonnent d’idées pour le faire vivre.

Non loin de là, près de l’église Sainte-Croix, à Ixelles, exemple de paroisse dynamique, Astrid et Jean Stemler témoignent d’une même audace. Ce couple de Bruxellois, de 33 et 28 ans, très engagé au sein de l’Église, était signataire en 2022 avec 200 jeunes d’une lettre constatant « un décalage entre certaines revendications présentes dans la synthèse (du synode) et la réalité que nous vivons »« Notre génération n’a pas connu le temps où l’Église était encore très forte, expliquent-ils de concert. Dans notre contexte, nous ne pouvons nous permettre d’être en retrait, mais nous devons vivre positivement notre foi, être fiers d’être chrétiens. D’autant qu’autour de nous les gens sont ouverts et témoignent plus de méconnaissance que de rejet. » La hausse des baptêmes d’adultes dans le pays va dans ce sens.

Qu’attendre de la venue du pape François en Belgique ? « Nous espérons qu’il nous confirme dans ce nouvel élan plus missionnaire, espère Jean Stemler, que sa visite puisse participer à changer l’image de l’Église en Belgique. »

Arnaud Bevilacqua

 



Le programme de la visite du pape

https://kiosque.la-croix.com/ccidist-ws/bayard/la_croix/issues/2469/OPS/Public/GI417IV5.1+GBK19EL0.1.jpg?rev=2024-09-25T14:26:44+02:00

Jeudi 26 septembre, le pape se rend d’abord au Luxembourg où il doit arriver à 10 heures. Il rencontrera les autorités du Grand-Duché puis les catholiques à la cathédrale de Luxembourg, avant de rejoindre la Belgique en fin de journée.

Vendredi 27, il rencontrera les autorités belges, dont le roi, avant de se rendre à l’Université catholique de Louvain (KU Leuven), côté néerlandophone. Samedi 28, il échangera avec les étudiants de l’Université catholique de Louvain (à Ottignies-Louvain-la-Neuve), côté francophone. Plus tôt dans la matinée, il aura rencontré l’Église belge, évêques, prêtres, diacres, religieux et acteurs pastoraux dans l’immense basilique du Sacré-Cœur de Koekelberg.

Dimanche 29 septembre, point d’orgue de sa visite en Belgique, il doit célébrer, à 10 heures, la messe au stade Roi-Baudoin de Bruxelles devant plus de 35 000 personnes.


Transmis par le père François